[Cryptops hortensis] Cryptops à identifier

de 9 à 376 paires de pattes...

Animateur : guillaume

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olivier9099
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[Cryptops hortensis] Cryptops à identifier

Message par olivier9099 »

Bonjour,



Un autre à identifier du même acabit :



- 17 segments antennaires

- 21 paires de pattes

- environ 15 mm



Un Cryptops quelque chose je pense...



Pour les pattes terminales, il en manque une désolé ! Que sont ces pores bien visibles ?



Je n'ai pas vu de sillons transversaux sur le premier tergite d'où mon problème...



Image

Olivier Lvx : France : 1 10 2008 : ST Brieux : 22000

- taille : 15 mm

ref:44161



Image

Olivier Lvx : France : 1 10 2008 : ST Brieux : 22000

- taille : 15 mm

ref:44162
MicrOlivier
Des êtres différents tu sonderas l'essence ; Tu connaitras de tout le principe et la fin.
Je collecte acariens et insectes parasites, notamment les acariens phorétiques sur insectes et arthropodes & parasites sur tout être vivant ! Merci

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s_cingulata
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Message par s_cingulata »

Re,

Tu penses bien, il s'agit bien d'un Cryptops !

Si tu n'aperçois aucun sillon sur le premier tergite (rappel : le 1er tergite des scolopendromorphes couvre à la fois les forcipules et le 1er segment pédifère), c'est qu'il ne s'agit pas de C. anomalans Newport, 1844 (la taille de 15 mm n'indique pas non plus celui-ci). Si tu as mon ouvrage armoricain ( ?), la fig. 9a te montre l'aspect des sillons existant chez anomalans (les trois derniers articles des P. 21 d'anomalans sont également dotés d'un revêtement soyeux court et très dense caractéristique (cf. fig 10a)). Il te reste alors deux possibilités : C. hortensis (Donovan, 1810) ou C. parisi Brolemann, 1920.

Pour trancher fiablement, il te suffit de refaire la même photo que la 1ère (celle avec les forcipules en vue ventrale), mais en espaçant les forcipules et en délogeant un peu les mandibules de leur emplacement à l'aide d'aiguilles fines : on devrait alors voir la pièce médiane du labre de façon assez nette. Si le labre est tridenté (= lobes latéraux incisés en plus de la dent médiane), il s'agira de C. parisi, si le labre est unidenté (= lobes latéraux non incisés, seule la dent médiane existe) il s'agira de C. hortensis. Se reporter aux figs de l'ouvrage ci-dessus si tu l'as ; sinon, BROLEMANN (1930) cité par Bernadette et gratuit en PDF fournit aussi des figures des caractères cités ici.

Toutefois, vu les éléments exposés ici je peux te dire que l'obs du labre devrait confirmer le second :) . La cannelure qu'on aperçoit sur la P. 21 restante est normalement typique d'hortensis même s'il ne s'agit pas d'un caractère de "puriste". Les pores sur les coxopleures (= hanches soudées aux pleures) des P. 21 existent chez tous les Cryptops bien que leur aspect et le nombre de soies dispersées à l'intérieur puissent parfois fournir de précieux indices chez certaines spp. (ici les champs poreux ressemblent bien également à ceux d'hortensis). Plusieurs hypothèses ont été émises sur le rôle de ces pores coxopleuraux, et aujourd'hui la plus admise est une fonction hygro-réceptrice.

A+

Etienne
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olivier9099
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Message par olivier9099 »

Merci Etienne !
Si tu as mon ouvrage armoricain ( ?), la fig. 9a te montre l'aspect des sillons existant chez anomalans (les trois derniers articles des P. 21 d'anomalans sont également dotés d'un revêtement soyeux court et très dense caractéristique (cf. fig 10a)). Il te reste alors deux possibilités : C. hortensis (Donovan, 1810) ou C. parisi Brolemann, 1920.
Oui j'ai ta clef pour le Massif Armoricain c'est même elle qui m'a incité à étudier ces bébêtes ! Super !
J'ai cherché les sillons et je ne les vois pas j'en déduit donc comme toi qu'il reste ces 2 possibilités.
Pour trancher fiablement, il te suffit de refaire la même photo que la 1ère (celle avec les forcipules en vue ventrale), mais en espaçant les forcipules et en délogeant un peu les mandibules de leur emplacement à l'aide d'aiguilles fines : on devrait alors voir la pièce médiane du labre de façon assez nette.
Là j'ai les boules, pardonne moi l'expression, car je l'ai monté au baume du canada, donc opération impossible, il a eu le malheur de croiser ses forcipules au mauvais endroit ! Damned ! :?

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Toutefois, vu les éléments exposés ici je peux te dire que l'obs du labre devrait confirmer le second . La cannelure qu'on aperçoit sur la P. 21 restante est normalement typique d'hortensis même s'il ne s'agit pas d'un caractère de "puriste".
Là je retrouve le sourire et c'est pour cela que j'ai posté je me doutais qu'un pro pourrait y arriver avec un autre élément ! :D

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Plusieurs hypothèses ont été émises sur le rôle de ces pores coxopleuraux, et aujourd'hui la plus admise est une fonction hygro-réceptrice.
Super Merci !

A oui dernière chose, le critère du revêtement soyeux me laissait pantois, il faut dire que ma patte restante est un peu entortillée à l'extrémité et je n'arrivais pas à les distinguer !

Merci encore !
Olx

A bientôt
MicrOlivier
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s_cingulata
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Message par s_cingulata »

Re,

Dommage pour le labre ! Pour ce qui est du revêtement soyeux particulier d'anomalans, je pense que s'il existait, tu l'aurais vu sans souci. Vu qu'il s'agit quasi-assurément d'hortensis tu devrais voir simplement des soies assez nombreuses mais dispersées et plutôt longues (comme sur la fig 10b de mon ouvrage).

En plus de la cannelure préfémorale des P. 21, essaie de compter les dents des scies dentées tibiales et tarsales de la P. 21 restante ("scies dentées" = alignement de plusieurs dents sur les arêtes ventrales des tibias et des tarses, spécifiques des Cryptops ). S'il y en a moins de 6 au tibia et moins de 4 au tarse, associé à la cannelure et à l'aspect des champs poreux (et aux caractères éliminatoires d'anomalans) ça te confirmera hortensis.

Attention : s'il y a plus de 5 dents au tibia et de 3 dents au tarse, ça peut quand même être hortensis qui peut avoir jusqu'à 9 dens à la scie du tibia et 4 à celle du tarse, mais au delà des chiffres ci-dessus de 5 et 3 il peut y avoir chevauchement avec les amplitudes de variation du même caractère chez parisi.

En fait, sauf pour les prépa de certaines parties citées précédemment, il est inutile de faire des prépa au baume ou autre pour les chilopodes... pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Dans ta région, sous bino avec un bon éclairage et un grossissement allant au moins jusqu'à x40-x50, tu feras déjà pas mal de choses pour ce qui est des lithobies, scolopendres et grands géophiles (les petits spp. de géophiles nécessitant plus souvent le microscope) :wink:

Voilà, en espérant t'avoir permis de confirmer ton Cryptops hortensis !

Etienne
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olivier9099
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Message par olivier9099 »

S'il y en a moins de 6 au tibia et moins de 4 au tarse, associé à la cannelure et à l'aspect des champs poreux (et aux caractères éliminatoires d'anomalans) ça te confirmera hortensis
Ces dents sont couchées et donc peu apparente au premier abord. J'ai essayé de les compter et je trouve 5 pour le tibia et 3 pour le tarse. Cela confirmerait donc C. hortensis.
Par prudence je mettrai sur ma lame Cryptops cf hortensis.
il est inutile de faire des prépa au baume ou autre pour les chilopodes... pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
Comment faire une collection alors ? Les lames sont pratiques et peu encombrantes.

Merci encore
MicrOlivier
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s_cingulata
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[Cryptops hortensis] Cryptops à identifier

Message par s_cingulata »

Re,

Pour un ex. de 15 mm, avec 5 dents au tibia et 3 au tarse pas de souci pour confirmer C. hortensis, tu peux enlever le "cf".

Pour la mise en collection, le mieux est de mettre les spécimens d'une espèce trouvés dans une même localité dans un petit tube en verre fin rempli d'alcool à 70, bouché par un tampon de coton et précisément étiquetté (l'encre de chine et le crayon de papier ne s'effacent pas dans l'alcool). Pour les grandes espèces, il suffit de prendre des tubes plus grands. On dispose ensuite tous les tubes d'une espèce dans un bocal en verre hermétique (type bocaux à confiture (l'étiquette d'origine part généralement bien en laissant le bocal plongé un moment dans de l'eau très chaude), à terrines...) où on met également de l'alcool à 70 et une grande étiquette indiquant le nom de l'espèce présente dans tous les tubes de ce bocal. Et ainsi de suite pour toutes les spp. de sa collection... Cette méthode est d'ailleurs celle appliquée au MNHN (avec toutefois un système de codes en plus pour les bocaux).

Si tu manques de place ou de bocaux, rien ne t'empêche de mettre plusieurs espèces d'un même genre ensemble dans un même bocal au lieu d'une seule espèce (exemple : tous les Cryptops). Bien entendu, pour les tubes le système reste le même que plus haut (spécimens d'une seule espèce d'une même localité par tube !). Avec le temps et l'acquisition de nouveaux bocaux et tubes, tu auras tout le loisir de peaufiner au fur-et-à-mesure.

Pour ce qui est des prépa en elle-même (labres des géophilomorphes, gonopodes des lithobies...) ta méthode peut parfaitement convenir. Vu que les prépa temporaires sont également praticables pour ces éléments (avec une simple goutte d'alcool on arrive généralement à bien visualiser les structures, seuls les sternites des très petites espèces de géophilomorphes devront parfois faire l'objet d'une "vraie" prépa pour éclaircissement), on peut également les disposer dans le tube avec le ou les spécimens d'où les pièces proviennent. Pour ce cas de figure, j'ai trouvé des "mini-tubes" en verre très pratiques. Sinon, des petits pliages en papier peuvent également contenir la pièce et être mise avec les spécimens dans le tube.

Aujourd'hui j'ai la chance d'être fourni en grande partie par les organismes avec lesquels je collabore, mais au début, je m'en suis pas trop mal sorti avec les bocaux de confiture et autres. Pour les tubes, sur le net on peut trouver cela assez facilement (fournisseur de matériel labo et/ou de lycées/facs de sciences...).

Ah oui, encore une méthode bien que moins bien : les tubes à culture en verre avec bouchon à vis hermétique, de différentes dimensions et pouvant souvent contenir pas mal de spécimens, peuvent éventuellement constituer un départ pour la collection lorsqu'on débute. Mais cela oblige de se limiter à mettre les spécimens de toutes les localités pour une espèce donnée dans un même tube, qui portera simplement le nom de l'espèce et éventuellement le département où on prospecte. Il faudra alors tenir des cahiers de notes bien précis et si par la suite on veut comparer les populations de différents sites français, ce sera impossible... j'ai moi-même appliqué cette méthode tout au début, lorsque j'ai commencé à me spécialiser dans les chilopodes il y a 10 ans, mais je suis rapidement passé à celle plus haut. Ceci dit, si on se limite à l'étude de son département, ça pourrait peut-être quand même suffire !

Bon w-e et bonnes prospections :D

Etienne
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