A en croire mes maigres recherches je pourrais avoir eu la chance d'observer un comportement plutôt rare chez les hétéroptères, et (je crois) aussi chez les insectes en général à l'exception de certaines libellules: c'est lorsque le mâle accompagne la femelle durant la ponte, et semble même s'accoupler à nouveau entre deux ovipositions.
Comme je ne connais pas du tout ce sujet je vous donne mes réflexions brutes, merci d'avance à nos connaisseurs de corriger et compléter celles-ci.
Donc dans ces recherches je suis tombé sur l'expression "male guarding" qui concernerait principalement le fait qu'un mâle reste accouplé à la femelle plus longtemps que nécessaire pour l'insémination de façon à empêcher d'autres mâles de s'accoupler avec la même femelle, afin de maximiser les chances que ses
Or ici ce ne semble pas le cas, et la seule référence équivalente que j'aie trouvée chez les hétéroptères concerne une espèce d'une autre famille: Jadera haematoloma.
Voici ma traduction d'un extrait d'article ("The Adaptive Significance of Mate Guarding in the Soapberry Bug, Jadera haematoloma (Hemiptera:Rhopalidae)" par S. P. Carroll, 1991):
Une copulation prolongée paraît particulièrement commune chez les Hémiptères (… liste de 5 espèces et d'un genre …). Chez la plupart de ces espèces la copulation se termine quand le mâle se sépare à l'approche de l'oviposition (…). Jadera haematoloma est singulier parmi ces punaises dans ce que le mâle reste avec la femelle durant l'oviposition et, souvent, copule à nouveau avec elle après-coup.
C'est précisément ce que je crois avoir vu, voici le compte-rendu avec les photos numérotées en ordre chronologique:
1. Ce couple se promenait sur le mur en crépi d'un immeuble récent au pied duquel on a planté une bande de "prairie fleurie"; s'il y avait de nombreux "gendarmes" autour d'eux ce sont les seuls Oxycarenus lavaterae que j'aie vus ce jour-là, mais j'avais déjà rencontré cette espèce dans les parages. Alors que j'allais les quitter par manque d'intérêt j'ai remarqué que la femelle, qui comme il sied menait le bal de leurs déplacements, s'était arrêtée et semblait examiner un creux du crépi.
2. Le temps d'ajuster mon appareil les individus avaient changé de position, le mâle était monté sur la femelle et celle-ci tentait d'introduire son
3. et 4. Le processus d'oviposition (supposé) s'est poursuivi avec la femelle enfonçant son outil et le bout de l'abdomen dans l'orifice; apparemment l'accouplement était désormais interrompu mais le mâle restait perché sur la femelle, les antennes disposées de part et d'autre du
5. et 6. Après quelques instants la femelle a retiré son
7. Puis l'accouplement a repris et la femelle semblait en recherche d'un nouvel endroit propice; elle a examiné à nouveau le même interstice en le sondant avec son
8. et 9. Ça lui convenait bien décidément, elle a renouvelé sa manœuvre de ponte et le mâle sa procédure de "débranchement temporaire"; sur ce j'ai quitté le couple, ne voulant pas le déranger plus.
Est-ce que vous connaissez ce comportement, en général et chez les Lygaeidae en particulier ? Je serais très étonné qu'il soit inconnu vu qu'il semble se produire (au moins) chez une espèce assez commune et qu'on devrait pouvoir facilement élever, mais dans le doute je préfère demander.
Pour l'espèce je ne crois pas qu'il y ait de confusion pour Oxycarenus lavaterae, n'est-ce pas ?
Sur un mur surplombant une bande de "prairie fleurie"

Pierre Bornand : Suisse : Vevey : 1800 : 25/07/2015
Altitude : 387 m - Taille : 5.4 mm (femelle), 4.6 mm (mâle), mesuré
Réf. : 148502

Pierre Bornand : Suisse : Vevey : 1800 : 25/07/2015
Altitude : 387 m - Taille : 5.4 mm (femelle), 4.6 mm (mâle), mesuré
Réf. : 148504

Pierre Bornand : Suisse : Vevey : 1800 : 25/07/2015
Altitude : 387 m - Taille : 5.4 mm (femelle), 4.6 mm (mâle), mesuré
Réf. : 148505
Merci beaucoup de votre aide et de vos commentaires.