Oui, je comprends tout à fait le raisonnement, et je suis complètement d'accord avec le postulat "comme le seul dont on est certain de la présence est absent, il doit en manquer d'autres".
Donc si on oublie la preuve indirecte qu'il ne peut pas s'agir d'autre chose, reste d'essayer de vous convaincre qu'il s'agit bien d'elle. Notamment grâce à
cette série de photos, et plus spécifiquement la dernière. J'ai tenté par simple soucis de rigueur scientifique (je pense donc je doute...) de voir s'il y avait des espèces proches, pour savoir si elles auraient pu avoir un look similaire. Et non seulement
cette liste (dernier tiers environ) me laisse penser qu'il n'y a que cette espèce dans ce genre (en tout cas à être présent en Allemagne, et
Fauna Europaea semble être d'accord sur ce point), mais en plus cette même liste affirme que ce genre est le seul de sa tribu, toujours en Allemagne. Pour les Sparganothini,
Fauna Europaea donne également le genre
Platynota, lequel ne serait pas présent en France, d'après cette même source.
Attendu que cela ne saurait évidemment pas constituer une preuve absolue qu'il ne peut pas y avoir une espèce d'une autre tribu, identique à celle-ci, et sur la même plante hôte, j'en appelle à votre intuition, mesdames et messieurs les jurés, pour essayer d'imaginer quelles pourraient être les probabilités d'une telle gémellité fortuite, ou si, à tout le moins, cette probabilité vous semble suffisamment importante pour continuer à priver cette jeune innocente du droit inaliénable d'avoir un nom !
Je laisse la parole à l'avocat de la défense.
