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Chilopodes français à plus de 15 paires de pattes

de 9 à 376 paires de pattes...

Animateur : guillaume

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s_cingulata
Membre confirmé
Enregistré le : mardi 1 mars 2005, 10:59
Localisation : Bouches-du-Rhône

Chilopodes français à plus de 15 paires de pattes

Message par s_cingulata »

AVERTISSEMENT : ce document n'a pour seul but que de permettre au naturaliste d'avoir une idée un peu plus précise des différentes familles de chilopodes (voire de certains genres ou espèces dans quelques cas) qu'il pourra éventuellement photographier lors de sorties naturalistes. L'ensemble est volontairement simplifié et adapté au fait que la plupart des photos seront faites en vue dorsale. Bien entendu, ce document succint ne remplace en aucun cas les ouvrages de détermination et la loupe binoculaire pour l'étude approfondie de la faune de France !





En France, nous trouvons 4 ordres de la classe Chilopoda ; dans le présent post, nous traiterons uniquement des deux possédant plus de 15 paires de pattes :



-SCOLOPENDROMORPHA, dont les représentants possèdent 21 à 23 paires de pattes (Clichés 1 et 2); les pattes de la dernière paire sont accolées, disposées dans le prolongement du corps.



-GEOPHILOMORPHA, dont les représentants possèdent plus de 25 paires de pattes (Cliché 3); les pattes de la dernière paire ne sont pas accolées, se détachant latéralement du corps.



Nota : une clé des ordres et des notions biologiques existent dans le lien internet ci-dessous :

http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i133iorio.pdf





SCOLOPENDROMORPHA : 2 familles en France : Scolopendridae et Cryptopidae



Clé simplifiée des familles françaises de scolopendromorphes :



-Scolopendromorphe de grande ou très grande taille (de 40 à 120 mm), d'aspect très massif, disposant d'ocelles de part et d'autre de la tête (4 de chaque côté)............................................ Scolopendridae



-Scolopendromorphe de taille faible à grande (de 10 à 50 mm), d'aspect grêle, anophtalme (= dépourvu d'ocelles)............ Cryptopidae



-Scolopendridae : 1 seul genre en France : Scolopendra L., 1758 (cliché 1); 2 espèces dont une exclusivement connue en Corse à l'heure actuelle. Dans notre pays, si on trouve un spécimen de ce genre qui dépasse 80 mm de long (mesure précise nécessaire) et possède une coloration ocre-jaune à brun et des bandes foncées sur les tergites, on aura l'assurance qu'il s'agit de Scolopendra cingulata Latreille, 1829. Dans certains secteurs, S. cingulata peut aussi être beaucoup plus foncé et les bandes tergales indistinctes (cliché 1).



-Cryptopidae : 1 seul genre en France : Cryptops Leach, 1814 (cliché 2); 7 espèces en France. Dans la moitié nord de la France, si la longueur d’un spécimen du genre Cryptops atteint 35 mm ou davantage (mesure précise nécessaire), il s’agira de Cryptops anomalans Newport, 1844.



Image

Etienne IORIO : France : 2 9 2006 : Fontvieille : 13

- taille : 90 mm

ref:36215

Cliché 1 - Scolopendra cingulata Latreille, 1829 (Scolopendridae)



Image

Etienne IORIO : France : 13 4 2003 : Metz (Fort de Queuleu) : 57

altitude : 220 m - taille : 22 mm

ref:10087

Cliché 2 - Cryptops parisi Brolemann, 1920 (Cryptopidae)





GEOPHILOMORPHA : 6 familles en France : Himantariidae, Dignathodontidae, Schendylidae, Mecistocephalidae, Geophilidae, Linotaeniidae



Image

Etienne IORIO : France : 3 10 2007 : Nice : 06

altitude : 110-140 m - taille : 80 mm

ref:42654

Cliché 3 - un exemple de géophilomorphe : Stigmatogaster gracilis (Meinert, 1870) (Himantariidae)



Clé simplifiée des 6 familles de géophilomorphes présentes en France :



1. -Tergite forcipulaire au moins 3,5 à 4,5 fois aussi large que long, à bords latéraux subparallèles, arqués ou convergents en arrière (cliché 4 : cf. les 2 sp.) .............................. 2



-Tergite forcipulaire moins large et de forme nettement trapézoïdale, plus étroit en avant qu’en arrière, à bords latéraux subrectilignes et convergents en avant (cliché 5 : cf. les 2 sp.) ............ Schendylidae et Geophilidae

(Nombreuses espèces françaises dans chacune de ces deux familles parfois difficiles à reconnaître sans loupe binoculaire. Toutefois, en dehors du bord de mer dans le nord de la France, les espèces à plus de 43 paires de pattes appartiendront toujours à la famille Geophilidae)



-Tergite forcipulaire beaucoup moins large, de très petite taille, laissant à découvert les pleures forcipulaires ............. Mecistocephalidae

(1 seule espèce en France : Mecistocephalus maxillaris (Gervais, 1837), importée, trouvée dans les serres du Muséum de Paris)





2. -De nombreux petits ou très petits pores sur toute la surface des hanches de la dernière paire de pattes, donc visibles dorsalement (cliché 6 : cf. sp. de droite) ; au minimum 69 paires de pattes ............ Himantariidae

(Nombreuses espèces en France. Si où on se trouve en présence d’un spécimen ayant plus de 151 paires de pattes, excédant la taille de 120 mm, et doté d’un profond et large sillon médian-longitudinal sur le prétergite et tergite du dernier segment pédifère (clichés 7 et 8), il s’agira de Himantarium gabrielis (Linné, 1767)



-Pores coxaux de la dernière paire de pattes moins nombreux et invisibles dorsalement (ils n’existent que sur la face ventrale des hanches) (cliché 6 : cf. sp. de gauche) ....................... 3





3. -Un fin mais net sillon transversal éclairci existe dans la moitié antérieure de l’écusson céphalique (cliché 4 : cf. sp. de droite) ; en dehors d’une espèce connue seulement dans les Alpes-Maritimes, les espèces françaises possèdent au maximum 57 paires de pattes .............. Linotaeniidae

(1 seul genre en France : Strigamia Gray, 1843 qui possède une forte dent à la base de la griffe forcipulaire, très remarquable en vue ventrale (cliché 9) ; 6 espèces dans notre pays. Dans le nord-ouest de la France ne vivent que 3 espèces ; si un spécimen est trouvé à l’intérieur des terres dans ce secteur, il se rapportera à Strigamia acuminata (Leach, 1815) ou S. crassipes (C. L. Koch, 1835) (S. maritima (Leach, 1817) ne vivant qu’en bord de mer). S. acuminata possède de 37 à 43 paires de pattes, tandis que S. crassipes possède de 47 à 55 (57) paires de pattes)



-Pas de sillon transversal éclairci dans la moitié antérieure de l’écusson céphalique (cliché 4 : sp. de gauche) ; en dehors de 2 espèces ne vivant que dans le sud-est de notre pays, les espèces françaises possèdent plus de 60 paires de pattes ............ Dignathodontidae

(5 espèces en France. Dans la moitié nord de notre pays, on ne trouve que Henia (Chaetechelyne) vesuviana (Newport, 1845), qui possède de 63 à 79 (85) paires de pattes)



Image

Etienne IORIO : France : 1 9 2002 : Arnaville/Lantosque : 54/06

- taille : 38 mm/33 mm

ref:36212

Cliché 4 - têtes de Henia (Chaetechelyne) vesuviana (Newport, 1844) (Dignathodontidae) à gauche et de Strigamia crassipes (C. L. Koch, 1835) (Linotaeniidae) à droite, vue dorsale (x 30). Tf = tergite forcipulaire ; S = sillon.





Image

Etienne IORIO : France : 2 10 2006 : Graveson/Vic-sur-Seille : 13/57

- taille : 40 mm/36 mm

ref:36213

Cliché 5 - têtes de Geophilus carpophagus Leach, 1815 (Geophilidae) à gauche et de Pachymerium ferrugineum (C. L. Koch, 1835) (Geophilidae) à droite, vue dorsale (x 30). Tf = tergite forcipulaire.





Image

Etienne IORIO : France : 1 5 2002 : Arnaville/Tincry : 57/57

- taille : 38 mm/40 mm

ref:36214

Cliché 6 - derniers segments pédifères de Henia (Chaetechelyne) vesuviana (Newport, 1844) (Dignathodontidae) à gauche et de Stigmatogaster subterraneus (Shaw, 1789) (Himantariidae) à droite, vue dorsale (x 30). H = hanches de la dernière paire de pattes.





Image

Ferrand vincent : France : 1/1/2007 : Montpellier : 34000

altitude : 17 m - taille : =slash=- 15 cm

ref:15911

Image

E. SERRES : France : 19/1/2008 : La Seyne sur Mer : 83

altitude : 40m - taille : environs 14cm

ref:28861

Clichés 7 et 8 - derniers segments pédifères de Himantarium gabrielis (L., 1767) (Himantariidae). On note le profond sillon médian-longitudinal sur le prétergite et tergite du dernier segment pédifère, qui croise la division transversale entre les plaques tergales concernées (l'ensemble dessine une sorte de croix).



Image

Etienne IORIO : France : 15 3 2002 : Apach : 57

altitude : 320 - taille : -

ref:41388

Cliché 9 - Vue ventrale grossie des forcipules de Strigamia crassipes (C. L. Koch, 1835), montrant la forte dent à la base de chaque griffe forcipulaire.



Travail réalisé à l’aide d’observations et de notes personnelles, et des références bibliographiques suivantes :



BROLEMANN H. W., 1930. - Eléments d’une faune des myriapodes de France. Chilopodes. Faune de France, 25. Imprimerie Toulousaine, Toulouse ; P. Lechevalier, Paris : 405 p.

EASON E. H., 1964. – Centipedes of the British Isles. Frederic Warne & Co Ltd, London : 294 p.

EASON E. H., 1982. - A review of the north-west European species of Lithobiomorpha with a revised key to their identification. Zoological Journal of the Linnean Society, 74 : 9-33.

IORIO E., 2006. - La faune des Chilopodes du Massif Armoricain : biologie, liste préliminaire et détermination des espèces. Mémoires de la Société linnéenne de Bordeaux, 7 : 1-73.

IORIO E., 2008. – Contribution à l’étude des chilopodes (Chilopoda) des Alpes-Maritimes incluant une clé d’identification des lithobiomorphes Lithobiidae de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Bulletin de la Société linnéenne de Provence, 59 : 127-190.

IORIO E. & GEOFFROY J.-J., 2006. - Contribution à la connaissance de Scolopendra oraniensis H. Lucas, 1846 (Chilopoda, Scolopendromorpha, Scolopendridae). Le Bulletin d’Arthropoda, 27 : 48-51.

IORIO E. & GEOFFROY J.-J., 2008. – Les scolopendromorphes de France (Chilopoda, Scolopendromorpha) : identification et distribution géographique des espèces. Riviera scientifique, 91 : 73-90.



Le petit mot de la fin (OUF ! :wink: ): j'espère que tout cela ne sera pas trop "indigeste", c'est pourtant déjà pas mal simplifié et surtout fait au mieux pour être adapté au naturaliste photographe ; il suffit de lire et de regarder ses photos avec un peu d'attention :) . J'espère que cela vous motivera à tenter quelques photos et déterminations de ces arthropodes sur lesquels il reste encore beaucoup à faire en France. On ne pourra plus dire qu'il n'existe pas de document permettant de se lancer un peu :wink:



Je remercie les autres photographes ayant contribué à ce document.



Bien cordialement,

Etienne



PS : tout comme le précédent, ce document deviendra peut-être un article "SPIP" dans le futur...





J'aimerais recueillir votre avis sur l'utilité et l'aspect pratique de cette clé complètement revue :

Merci de vos commentaires :D




[Edit Anim' : Vous pouvez le faire ICI.]
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