Bonjour,
Les différentes espèces d'Epiophlebia sont distantes de 1000 à 1300 km (E. superstes/sinensis); de3600 à 4200 km (E. laidlawi/sinensis) et de 2800 à 5300 km (E. superstes/laidlawi). Il n'y a guère d possibilité d'échanges génétiques entre E. superstes (Japon), E. laidlawi (Népal, Bhoutan, extrême nord de l'Inde (Bengale occidental et Sikkim) et Chine (Sichuan occidental. Ces espèces sont considérées comme "fossiles vivants" au même titre que le Coelacanthe et les Araucaria. La famille des Epiophlebiidae était bien distribuée au jurassique lors de la dislocation de la Pangée en plusieurs continents et ne subsiste que dans quelques zones géographiques relictuelles suite à la fragmentation de son aire de distribution initiale par les oscillations climatiques et géologiques. Epiophlebia diana décrite par Carle de Chine, n'a jamais été retrouvée n'est plus reconnue valide et est maintenant considérée comme synonyme de E. laidlawi. Le degré de divergence génétique entre ces
taxa est du même ordre de grandeur que lavariabilité génétique usuellement observée entre différentes populations d'une même espèce. Les trois espèces d'Epiophlebia sont néanmoins considérées comme bonnes espèces. A ce propos on sait qu'en Afrique une dizaine de bonnes espèces (définies par leurs caractéristiques morphologiques) ne présentent pas de divergences génétiques réelles évaluées par les marqueurs de
base usuels (ITS1 et COI). La phylogénétique est une science récente actuellement en plein développement et on peut s’attendre à de futurs développements permettant une meilleure discrimination entre espèces. L'approche des réseaux d'haplotypes est une évolution récente et plutôt performente
Quelques références à lire, la plupart accessibles en ligne:
Büsse S, Grumbkow P, Hummel S, Shah DN, Tachamo Shah RD, Li J, Zhang X, Yoshizawa K, Wedmann S, Hörnschemeyer T (2012) Phylogeographic analysis elucidates the influence of the ice ages on the disjunct distribution of relict dragonflies in Asia. PLoS ONE 7(5): e38132.
https://doi.org/10.1371/journal.pone.0038132
Büsse S (2016) Morphological re-examination of Epiophlebia laidlawi (Insecta: Odonata) including remarks on taxonomy. International Journal of Odonatology 19(4): 221–238.
https://doi.org/10.1080/13887890.2016.1257442
Büsse S, Ware JL (2022) Taxonomic note on the species status of Epiophlebia diana (Insecta, Odonata, Epiophlebiidae), including remarks on biogeography and possible species distribution. ZooKeys 1127: 79–90.
https://doi.org/10.3897/zookeys.1127.83240
Brockhaus T, Hartmann A (2009) New records of Epiophlebia laidlawi Tillyard in Bhutan, with notes on its biology, ecology, distribution, biogeography and threat status (Anisozygoptera: Epiophlebiidae). Odonatologica 38: 203–215.
http://natuurtijdschriften.nl/record/592664
Li J-K, Nel A, Zhang X-P, Fleck G, Gao M-X, Lin L, Zhou J (2012) A third species of the relict family Epiophlebiidae discovered in China (Odonata: Epiproctophora). Systematic Entomology 37(2): 408–412.
https://doi.org/10.1111/j.1365-3113.2011.00610.x
Fleck G, Li J, Schorr M, Nel A, Lin L, Gao M (2013) Epiophlebia sinensis Li and Nel 2011 in Li et al. (2012) (Odonatan) newly recorded in North Korea. International Dragonfly Fund-Report 61: 1–4
Bonne lecture
Cordialement
JPB