Je me suis trompé (je devrais plutôt dire "j'ai merdé" mais c'est mal poli), les échanges gazeux ne se produisent pas dans l'anus mais dans le rectum. Mais ce sont des voisins qui oeuvrent dans le même sens...
Voilà un article qui ne nous rajeunit pas; un contemporain de Pierre(

) l'a écrit.
" Si, au lieu de placer l'insecte
dans l'eau pure, on le fait, pendant quelque temps,
respirer ou se mouvoir dans un liquide coloré, soit par une
solution d'indigo , d'encre à écrire ou de lait, et si on prend
tout à coup cet insecte pour le placer dans un vase qui contient de l'eau très-limpide, On voit à chaque inspiration
nouvelle que va faire l'insecte, ou dans chacun de ses grands
mouvements , un jet d'eau coloré qui provient, pour ainsi
dire, du lavage que l'insecte opère dans l'intérieur de son
intestin ; car c'est véritablement dans l'intestin rectum que
l'eau pénètre et que la respiration paraît s'opérer.
Réaumur, et surtout M. Cuvier, ont fait connaître la structure
de cet intestin, et le dernier de ces deux auteurs a
même donné une figure de cette organisation à la page 54
du premier volume in-4.° des Mémoires de la société d'histoire
naturelle de Paris, en l'an VII. Quand on ouvre l'intestin
rectum de ces larves ou de ces nymphes, on remarque,
même à l'œil nu, douze rangées longitudinales de petites
taches noires, rapprochées par paires, qui ressemblent à
autant de ces feuilles que les botanistes nomment ailées (
pennées); au microscope, ou même à l'aide d'une simple
loupe, on voit que chacune de ces taches est composée d'une
multitude de petites
trachées coniques, qui aboutissent à six
grands troncs régnant dans toute la longueur du corps, et
desquels partent toutes les branches qui vont porter l'air
dans les parties, pour y opérer probablement le même phénomène
que produit la respiration dans un point donné.
Il parait donc démontré que dans ces insectes le mouvement
progressif est en partie dû à l'acte mécanique qui
est nécessaire à la respiration dans l'eau : c'est un exemple
assez curieux d'association de fonctions, que nous ne devions
pas passer sous silence, quoique les détails que cette particularité a exigés nous aient un peu écarté de l'histoire du développement des larves des libellules."
Dictionnaire des sciences naturelles rédigé par Frédéric Cuvier et une société de professeurs, Paris et Strasbourg, 1816-1830, 60 vol. in-8°.
L'article en entier est
là.
Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend, on n'est pas surpris de penser ce qu'on pense.