Je ne connais pas grand chose en matière de Pompiles,mais celui-ci mérite bien d'être présenté,bien que considéré comme assez commun par L.Berland et distribué à tout le bassin de la Méditerranée;je dois dire ne pas en avoir rencontré des masses - à l'exception de mâles en butinage sur Eryngium campestre et de taille plus modeste que leurs partenaires;voici donc une femelle observée à terre,inspectant avec insistance le revers d'un tertre argileux,en bordure d'une vigne.Pour l'anecdote j'ajouterai que ce jour là je ne disposais ni de mon habituel matériel photo ni du filet qui va avec;la passion l'emportant sur la raison et avec quelques imprécisions je me décidai à une capture manuelle,la bête devant son insistance des lieux me facilitant la tâche : le reste se devine,une ou plusieurs piqûres au creux de la main et dont je ne garde pas un mauvais souvenir ! certes cuisantes et de brève durée,non suivies d'un quelconque oedème ;cette expérience que je ne renouvelerai pas conforte l'opinion de J.-H.Fabre en ce qui concerne le venin des Hyménoptères giboyeurs,moins agressif pour l'Homme que pour l'Araignée prédatée...et une fois de plus j'ai oublié de retailler l'image !
Voici donc cette femelle de 32 mm,je vais voir dans mes documents argentiques s'il n'y a pas un mâle à titre de comparaison...
jules d\'oc : France : 27 6 1997 : Pomerols : 34
altitude : environ 50 m - taille : 32 mm ref:29776
L'expérience de la ou des piqûres ne demandant pas à être renouvelée je me suis donc rendu le lendemain sur ce territoire et bien équipé : plus la moindre femelle,mâles assez craintifs en butinage et capturés (en petit nombre !) à l'aide du filet.Je représente le plus corpulent et celui-ci avait un gros avantage: lorsque la main plongeait dans la poche aucun risque puisque les mâles ne piquent pas - et je ne peux en dire autant pour les grosses femelles de Megascolia flavifrons s'agitant à l'extrême et portant de temps à autre l'estocade,mais aussi c'est du domaine du supportable (à éviter cependant en raison des risques de sensibilisation !)...
Dans cette taille et pour une bête dont on prend rarement plus de deux bestiole par WE et encore, quand on est dans la région de Jules Fred étale aussi bien.
Il viendra probablement nous dire que Cryptocheilus annulatus (Fabricius 1798) est maintenant invalide, remplacé par Cryptocheilus alternatus (Lepelletier 1845)
Oh que non je n'aime pas les coups d'aiguillon,mais tu sais tous les hyménoptéristes sont plus ou moins passés par là; je suis sûr que l'un de tes Bombus présentés devrait être plus incisif,mais il s'agit d'espèces plus calmes et qui ne jouent du dard que contraintes et forcées,et si tu dois te rendre en Aubrac fais attention aux Psithurus mimétiques ; les femelles extériorisent un stylet qui n'a rien d'engageant,largement déployé vers le dos et crois moi là je n'ai pas tenté l'expérience...la piqûre dont j'ai le plus mauvais souvenir étant celle d'une Mutille saisie il y a fort longtemps à terre ,en toute ignorance de son appartenance à la caste des hyménoptères ! ...et merci Patrick B pour l'actualisation nomenclaturale,cela je l'ignorais.
Ce Cryptocheilus fait une piqûre fort bien décrite par Jules. J'y ai eu droit une fois moi aussi, ça m'a fait passé l'envie de recommencer. Pourtant, je m'y attendais: Ça fout une secousse pas croyable. Mais effectivement comme pour toutes les piqûres de Pompile, ça disparait vite et ne fait pas enfler, même pas une petite rougeur.
Heureusement, car s'il est très facile de sortir les Vespidae du filet sans se faire piquer, c'est quasiment impossible pour les Pompiles, à part Batozonellus.
Fred ouvre son pot, glisse la bestiole et le coin de filet qui la contient dedans, attend que la grosse dose d'acétate d'éthyle que le pot contient, étourdisse la bête. Alors seulement il retourne le filet et introduit la bestiole dans le pot.
Toutefois, Cryptocheilus alternatus n'est pas traître: Sa piqûre est proportionnée à sa taille. Ça fait très mal, mais on sait pourquoi. C'est vrai que c'est vexant et très douloureux de se faire piquer par une Mutille dont la taille ne laisserait jamais supposer quelque chose d'aussi douloureux (sans parler de l'aspect qui nous a tous trompé à nos débuts)
Les petites femelles Mutile ont une piqûre douloureuse à ce point ?
Heureusement que vous me dites ça et je me rends compte de ma chance, car j'en ai manipulé deux en Corse, sans me faire avoir. Je serai plus prudent à l'avenir !
Pour les Psithyrus j'ai déjà eu l'occasion de voir l'aiguillon avec une espèce présente chaque année dans mon jardin (qu'il faudra d'ailleurs que j'essaie d'identifier un de ces quatre !) que j'avais attrapée au filet et effectivement ça ne donne pas envie d'y mettre la main...
Ce n'est pas que ce soit plus douloureux que bien d'autres, c'est que quand on débute, on ne s'y attend pas de la part de "cette drôle de fourmi".
Ça surprend !
Le gros Pompile de ce sujet fait beaucoup plus mal, mais là, on s'y attend, même si l'on est débutant.
Très intéressant!!
Je suis en train d'essayer d'identifier celui que j'ai trouvé l'an dernier.;
Comment reconnait on les sexes??
Y a t il une clef pour des différentes espèces??
Un grand merci par avance!!
Je ne connais pas très bien les Pompiles, mais pour C.alternatus c'est indubitablement le plus grand pour notre faune ...
et il n'est pas aussi commun que l'on pourrait l'imaginer !
pour l'identification des sexes et selon L.Berland il faut examiner la plaque génitale, mais sans capture bien difficile de se prononcer ; cependant les mâles sont de taille moindre et volontiers floricoles (sur Eryngium campestre notamment) alors que les femelles se montrent à terre où elles inspectent soigneusement la litière à la recherche de proies ...
la dernière que j'ai vue remonte au 27 06 2010, mesurée à 25-28 mm, je ne sais où est passée l'image que je viens d'envoyer !
les experts en Pompiles t'en diront sûrement plus ...
amicalement
jules