[Pseudoscorpiones - Chthonius sp. cf. ischnocheles] Pseudoscorpion de terre
Messagepar Lagides »
Bonjour,
J'ai photographié ce pseudoscorpion de 1.5 mm dans une grotte au nord de Lyon le 3 février 2025.
Je pensais à un Chthonius.
Malheureusement, il a résisté à l'aspirateur à insecte et s'est enfui dans une crevasse.
Cependant, on voit une partie de sa chétotaxie.
Peut-on aller à l'espèce, et serait-ce Chthonius ischnocheles ?
Florian ALONSO : France : Saint-Romain-Au-Mont-d'Or : 69270 : 03/02/2025
Altitude : 319 m - Taille : 1.5 mm Réf. : 354297
La curiosité est un devoir : celui de savoir Naturaliste spécialisé dans les araignées
Il en a toute l'apparence, en effet. Les 2+2 soies de longueur à peu près égale (semble t'il) sur le bord postérieur du céphalo, la coloration bien contrastée, le céphalothorax fortement convergent vers l'arrière, les yeux latéraux espacés d'environ 2x le diamètre de l’œil... On distingue même l'épistome saillant.
La localisation + grotte nous amène toutefois à envisager d'autres espèces du "groupe ischnocheles" tel que remarquablement décrit par Gardini (2021) (The Italian species of the Chthonius ischnocheles group (Arachnida, Pseudoscorpiones, Chthoniidae),with reference to neighbouring countries(Zootaxa 4987).
Il y a parmi celles connues de France des espèces avec des yeux très réduits voire absents (les hypogées strictes en particulier), ce qui n'est pas le cas ici ; on peut envisager C. densedentatus, connu de plusieurs spots notamment dans l'Ain, qui se distingue d'ischnocheles entre autres par la chaetotaxie du bord postérieur du céphalo avec 2 macrosetae médians + 2 microsetae latéraux (+autres critères non exploitables ici, comme l'indentation des chelas...) ; envisageable aussi, C. rhodochelatus, dé-synonymisé d'ischnocheles par Gardini 2021 (cf. supra), qui présente aussi une formule chaetotaxique avec 2 + 2 microsetae sur le bord postérieur du céphalothorax.
Ceci pour apporter un peu de grain de à moudre, mais il s'agit ici vraisemblablement du très ubiquiste C. ischnocheles.
Cette observation a le mérite de nous faire réfléchir aux écueils d'une identification trop rapide d'espèces communes, surtout dans des spots particuliers tels que les grottes, les îles, les montagnes...
Sur la foi notamment du seta postérieur droit, qui est manifestement bien long et dodu, il semble improbable qu'il s'agisse d'un micro-seta.
Je le considèrerai comme un authentique ischnocheles à 90%, avec 10% de doute incompressible sans examen bino/micro (et quand bien même, on n'atteindrait pas 100% sur des bêtes complexes).
Mais tu as raison, Chthonius cf. ischnocheles est raisonnable ici.