Bonjour à tous,
Il y a souvent des questions sur le genre
Malthinus, et pas forcément de clés accessibles, qui reprennent les espèces connues de France.
Je m'en suis bricolée une, en me basant sur les travaux disponibles (Mulsant 1862, Bourgeois 1894, Pic 1906, Portevin 1931, Constantin 1975, le site coleo.net), et en la testant sur de nombreux exemplaires.
Elle a vocation à être améliorée, illustrée, et dans l'idée publiée, mais je la partage déjà ici, afin d'aider sur ce genre, et si possible de recueillir des données permettant d'améliorer les connaissances sur ces espèces (distribution, etc). Ainsi, n'hésitez pas à me transmettre vos remarques / échantillons / données, je les étudierai avec plaisir
La clé ci-dessous ne concerne que la France continentale, hors Corse, qui présente une faune un peu différente (je suis d'ailleurs très preneur de
Malthinus corses !). Les édéages sont très diagnostics, mais ayant seulement assemblé des illustrations issues de sites internet et d'articles publiés, je ne sais pas si je peux mettre une planche en galerie (

). J'ai mis les liens des pages de la galerie pour les espèces qui y sont...il reste un tiers à illustrer
En espérant que cela puisse aider
Genre Malthinus en France continentale (hors Corse)
Au sein des Cantharidae, le genre
Malthinus se caractérise par les
palpes maxillaires à dernier article pointu et par les mandibules bidentées. Ce sont de petites espèces (< 6 mm), au corps fin, avec les
élytres ne couvrant pas tout l’abdomen et souvent ornés d’une tache élytrale
apicale jaune claire (pas toujours cependant, et des
Malthodes présentent aussi ce caractère, mais ces derniers ont les mandibules simples, et un look un peu différent). L'identification est possible sur photos pour certaines espèces, mais nécessite le plus souvent un examen sous la loupe, voir un examen de l'
édéage.
1 – Elytres sans ponctuation alignée en
stries. Une ponctuation superficielle et confuse ou des côtes lisses peuvent être présentes.
Apex des tibias antérieurs avec un
éperon petit, identique à ceux des autres tibias. . . . . .
2
- Elytres avec une ponctuation nette, alignée en
stries longitudinales, au moins sur le premier tiers du disque des
élytres. Si la ponctuation est très légère, alors l’
apex des tibias antérieur présente un fort
éperon, bien plus long et épais que ceux des autres tibias. . . . . .
10
2 – Elytres entièrement noirs ou brun foncé, tache
apicale jaune claire absente (une tache sombre, différente du fond de l’
élytre, peut être présente, mais difficilement discernable). . . . . .
3
- Elytres sombres ou clairs, mais toujours avec une tache
apicale jaune clair à l’
apex. . . . . .
4
3 – Tous les fémurs entièrement jaunes. Antennes noires sauf le premier article, qui est clair. Tête entièrement noire chez les deux sexes. En France, espèce cantonnée au sud-est (Alpes-Maritimes, Hautes-Alpes, Var). . . . . .
M. devillei Abeille de Perrin, 1898
- Au moins les fémurs postérieurs sombres. Premier article antennaire et moitié du deuxième clairs, le reste noir. Tête entièrement noire chez la femelle, noire avec la moitié antérieure jaune chez le mâle. . . . . .
M. frontalis (Marsham, 1802)
4 - Elytres noirs ou brun foncé, unicolores (exceptée la tache
apicale jaune). . . . . .
5
- Elytres jaunes ou brun clair, parfois assombris à la
base, à l’
apex et sur la
suture, mais jamais uniformément sombres. . . . . .
8
5 –
Pronotum rouge, tête et
élytres noirs. . . . . .
M. rubricollis Baudi di Selve, 1859
-
Pronotum noir, avec les bords plus ou moins liserés de jaune. . . . . .
6
6 – Tête bicolore chez les deux sexes : noire du
vertex jusqu’au milieu des yeux, jaune en avant, souvent une ligne jaune remontant sur le front et une tache jaune en arrière du
vertex, ces deux éléments parfois confluents. Elytres plus courts. Tête et
pronotum moins fortement ponctués, ce dernier brillant sur le disque.
Pronotum noir avec la
base, les angles postérieurs, la moitié postérieure des côtés et le bord avant finement jaunes. Pattes en grande partie sombres, notamment les fémurs. . . . . .
M. scriptus Kiesenwetter, 1851 et
M. scapularis Marseul, 1877.
Deux espèces très proches, dissection nécessaire pour les identifier.
- Tête noire en entier chez la femelle, bicolore chez le mâle (moitié avant jaune, le reste noir). Elytres plus longs. Tête et
pronotum fortement ponctués, mats.
Pronotum noir, avec parfois la
base et les angles postérieurs jaunes, ainsi que les angles antérieurs, vus de côté. Pattes avec au moins les fémurs entièrement jaunes. Deux espèces proches, pour lesquelles un examen des pièces génitales est nécessaire (voir article de Constantin 1975 dans l’Entomologiste). . . . . .
7
7 – Comparer les édéages. France hors sud-est. . . . . .
M. biguttatus (Linnaeus, 1758)
- Comparer les édéages. Sud-est de la France. . . . . .
M. pseudobiguttatus Constantin, 1975
8 – Taille plus grande : 5 – 6 mm. Deuxième article antennaire distinctement plus court que le troisième. Elytres longs. . . . . .
M. flaveolus (Herbst, 1786)
- Taille plus petite, inférieure à 4 mm. Deuxième article antennaire plus long que le troisième ou aussi long. Elytres plus courts. . . . . .
9
9 –
Pronotum jaune avec deux lignes parallèles sombres, de la
base au sommet. . . . . .
M. bilineatus Kiesenwetter, 1852
-
Pronotum autrement coloré. Très rare, Pyrénées-Orientales. . . . . .
M. kiesenwetteri C. Brisout de Barneville, 1863
10 – Tibias antérieurs avec un
éperon très développé, bien plus long que celui des tibias médians et postérieurs, atteignant voire dépassant la moitié de la longueur du premier article du
tarse. Tibias postérieurs du mâle jamais dilatés dans leur moitié
apicale. . . . . .
11
- Tibias antérieurs avec un
éperon petit, semblable à celui des autres tibias, n’atteignant jamais la moitié de la longueur du premier article du
tarse. Tibias postérieurs du mâle dilatés dans leur moitié
apicale. . . . . .
13
11-
Pronotum très brillant, sans ponctuation, sauf parfois quelques points sur la marge antérieure chez la femelle. Ponctuation des
élytres peu profonde, indistincte sur les marges latérales des
élytres et dans la moitié postérieure. Tibias postérieurs du mâle amincis et tordus au milieu, comme pincés. Elytres brun clair parfois légèrement assombris autour du
scutellum, qui est noir, et dans le tiers postérieur. Bande longitudinale sombre du
pronotum avec parfois un léger rétrécissement au tiers antérieur. . . . . .
M. glabellus Kiesenwetter, 1852
-
Pronotum moins brillant, ponctué au moins sur le tiers antérieur. Ponctuation des
élytres profonde et bien marquée, alignée en 10
stries, parfois atténuée mais alors seulement sur le tiers postérieur. Tibias postérieurs du mâle jamais amincis au milieu. . . . . .
12
12 –
Pronotum mat, ponctué sur toute sa surface, très fortement chez la femelle, avec une bande longitudinale sombre à bords parallèles. Elytres avec deux bandes transversales foncées, une
basale et une
apicale, plus marquées chez la femelle que chez le mâle. Tibias postérieurs du mâle simples, droits. . . . . .
M. fasciatus (Olivier, 1790)
-
Pronotum ponctué seulement sur le tiers antérieur (mâle) ou la moitié antérieure (femelle), plus finement, moins mat. Bande longitudinale sombre du
pronotum étranglée au milieu, en forme de sablier. Elytres sans bande foncée, au plus légèrement assombris autour du
scutellum, le long de la
suture, et à l’
apex. Tibias postérieurs du mâle très légèrement
sinués. . . . . .
M. seriepunctatus Kiesenwetter, 1851
13 – Corps entièrement brun clair, sauf les yeux et les antennes à partir du troisième article antennaire, qui sont sombres. Attention, certains spécimens peuvent être légèrement plus pigmentés, avec l’arrière de la tête et la
base et l’
apex du
pronotum assombris. Se référer aux critères suivants. Taille plus petite, inférieure à 3,7 mm. Tibias postérieurs du mâle un peu entaillés au tiers postérieur, puis légèrement dilatés jusqu’à l’
apex. En France, espèce limitée au sud-est (Alpes-Maritimes et Var). . . . . .
M. sordidus Kiesenwetter, 1871
- Corps jamais entièrement brun clair, au moins une partie franchement sombre sur le
pronotum et la tête. Taille plus grande, supérieure à 3,5 mm . . . . . .
14
14 - Bande longitudinale sombre du
pronotum légèrement rétrécie au milieu. Elytres avec deux bandes transversales foncées, une
basale et une
apicale, plus marquées chez la femelle que chez le mâle. Tibias postérieurs du mâle avec une dilatation située moins proche de l’
apex, presque au milieu. Femelle : tête noire en grande majorité, sauf une tache orange entre les yeux. . . . . .
M. balteatus Suffrian, 1851
- Tache sombre du
pronotum différente dans les deux sexes : bande longitudinale sombre à côtés parallèles chez la femelle, simple
macule antérieure chez le mâle. Tibias postérieurs du mâle avec une dilatation plus rapprochée de l’
apex, qui occupe le tiers postérieur. Femelle : tête noire uniquement sur la moitié postérieure. . . . . .
M. facialis C.G. Thomson, 1864
Bonne soirée,
A plus,
Maxime