Bonjour.
L'apex de l'abdomen de ce Paragus pecchiolii interroge. Il semble correspondre à celui d'une femelle mais son ampleur est-elle due au fait que ce Syrphidae vient de "caguer" ? En vous remerciant pour vos avis.
Jean-Michel GAREL : France : Brannay : 89150 : 09/08/2023
Altitude : 164 m - Taille : 6 à 7 mm Réf. : 328119
Soit en train de pondre, soit de déféquer en général. Cependant, pour la détermination, je ne me serais pas avancé plus que le sous-genre Paragus pour cette femelle.
Je suis d'accord avec Drolf, les Paragus, que ce soit des mâles ou des femelles ne sont pas déterminables sur photo (en dehors de Paragus quadrifasciatus). Pour être un peu sérieux il faut s'attaquer aux génitalia des mâles. Il existe 19 espèces de Paragus en France (17 si on exclue les 2 endémiques Corses que l'on ne retrouve pas sur le continent). Si on prend le Van Veen on a des éléments pour déterminer les femelles de 5 espèces. Mais c'est pas très sérieux quand on voit qu'il n'y a que 11 espèces présentes en France qui sont reprises dans cette clef... Ca laisse un angle mort pas négligeable quand même. Goeldlin (1976) dans sa révision du genre Paragus donne une clef des femelles. Mais personne ne l'utilise sérieusement à ma connaissance, elle nous laisse encore pas mal d'espèces de côté d'une part et d'autre part certains critères donnés ne sont pas constant (la variabilité intraspécifique recouvre largement la variabilité interspécifique)... Je ne connais pas d'autre clef des Paragus qui couvre mieux la France, notamment parce qu'elle serait assez peu utile vu qu'il faut en passer par les génitalias pour une identification certaine... D'ailleurs même dans le Van Veen il est dit que les femelles de P. pecchiolii ne sont pas différenciables de celles de P. albifrons alors qu'il s'est inspiré de la clef de Goeldlin pour écrire sa clef et qu'il n'est pas un modèle de prudence en règle générale... C'est également le cas avec les femelles de P. bradescui et de P. majoranae. Ca fait quand même trois espèces dont on ne peut pas la différencier avec certitude, c'est pas négligeable...
Après si on veut rester approximatif, on peut noter Paragus pecchiolii, y'a au moins 90% de chances que ce soit le cas. P. bradescui est plutôt méditerranéenne, P. majoranae est extrêmement rare (ou alors très souvent prise pour P. pecchiolii), reste P. albifrons qui est le plus souvent avec du rouge sur l'abdomen et qui est moins courant que P. pecchiolii. A partir du moment où les données du forum peuvent servir à alimenter les bases de données du MNHN je pense qu'il faut s'en tenir à sp. mais si on veut faire la liste des espèces de son jardin, pour soi-même, chacun est libre de retenir le niveau de fiabilité qui lui convient!
Je t'avoue que je n'ai jamais regardé la galerie de près pour les Syrphidae sauf pour quelques genres particuliers quand j'ai travaillé dessus. J'ai déjà suffisamment à faire à la maison
Je pense que ce qui compte, c'est de savoir quel niveau de fiabilité on veut avoir au final et à quoi correspond certain, très probable, probable...
Si certain veut dire qu'il est impossible que ce soit une autre espèce alors oui tu dois les dégrader, sauf si le spécimen a été capturé et confirmé au génitalia.
Les 4 degrés de validation sont : "douteux", "plausible", "très probable" et "certain" correspondant à un degré de validité de 25%, 50%, 75% et 100% (personnellement je n'utilise jamais les deux premiers et je préfèrerais "probable" à "très probable" mais c'est comme ça).
Je m'occupe de réviser.