Belles photos, on voit bien les détails !
Oui, bravo Patrice pour ces belles photos. 
 
 
Rappelons que l'étude des 
Oritoniscus doit se faire par examen au binoculaire ou microscope (
pléopodes, 
péréiopodes mâles), mais toutefois, on voit quelques détails intéressants qui peuvent nous mettre sur une piste un peu plus précise :
En effet, on devine 
une fossette sur le tergite I, en arrière de la tête. Cette 
fossette est présente chez les mâles de quelques espèces d'
Oritoniscus pyrénéens. Elles diffèrent par leur taille, leur forme (ovale ou circulaire) et leur profondeur. De ce fait, j’exclurais 
O. flavus et espèces proches pyrénéennes (
O. violaceus, O. intermedius, O. simplex et 
O. pyrenaeus) qui n'ont pas de 
fossette.
Ici, on la devine nettement et elle est plutôt de forme circulaire, ce qui correspondrait au groupe 
O.rousseti / 
O. baroussensis / O. aurensis (on exclurait 
O. remyi qui a une 
fossette plus ovale).
Quelques précisions tirées des publications de Dalens et coll. de la fin des années quatre-vingt-dix* :
- 
O. baroussensis : 
fossette circulaire bien marquée, arrière du 
tergite 1 assez 
sinué [ce n'est pas le cas ici] ; coloration lie de vin sombre ; distribué entre la vallée de la Garonne et de la Neste d'Aure, en milieu très humide, toujours avec de l'eau libre.
- 
O. rousseti : 
fossette plus réduite (en diamètre) que chez 
O. baroussensis [cela pourrait correspondre, d'après les illustrations de Dalens] mais elle se trouve en arrière du 
tergite 1 [ça correspond déjà moins...], arrière du 
tergite 1 presque pas 
sinué [comme c'est le cas ici], coloration brun-acajou clair assez uniforme mais laissant apparaître des bandes plus claires à la limite 
tergite-pleurépimère [visibles ici], espèce connue des vallées de la Beyrède et de Gripp (Htes-Pyr.) [soit à plusieurs dizaines de km de notre individu photographié], dans suintements sur schistes ou litière de hêtraie.
- 
O. aurensis :coloration rouge-brun, avec une légère teinte plus claire à la limite 
tergite-pleurépimère, la 
fossette peu marquée, non visible à l’œil nu mais visible au binoculaire [ou d'après cette bonne photo je pense], bord postérieur du 
tergite 1 légèrement 
sinué (semblable à 
rousseti), espèce connue de la vallée d'Aure (Htes-Pyr.).
Bref, j'en ferais un probable 
Oritoniscus aurensis / rousseti... 

 Notre spécimen serait hors zone connue pour ces deux 
taxons, mais non loin...et les connaissances sont lacunaires...
Le mieux est de les examiner sous bino.
Patrice, en as-tu conservé ?... Je serais intéressé  
 
 
Emmanuel
* Réf. biblio :
DALENS H., 1998. — Endémisme pyrénéen : sur une nouvelle espèce épigée du genre Oritoniscus : O. rousseti n. sp. (Crustacea, Isopoda, Oniscidea). Revue suisse de Zoologie, 105 (2) : 339-343.
DALENS H., ROUSSET A. & FOURNIER D., 1996. — Les formes épigées du genre Oritoniscus (Crustacea, Isopoda, Oniscidea). I. Le complexe Oritoniscus flavus. Revue suisse de Zoologie, 103 (3) : 623-641.
DALENS H., ROUSSET A. & FOURNIER D., 1997. — Les espèces épigées du genre Oritoniscus (Crustacea, Isopoda, Oniscidea). II. Le complexe Oritoniscus bonadonai-pyrenaeus-remyi. Revue suisse de Zoologie, 104 (4) : 727-749.