Il y a plusieurs choses assez étonnantes selon moi : d'une part les densités des espèces que tu cites et ensuite la périodede vol très étalée sur cette même parcelle pour M. arion (
2 mois !!! 
)
Il est difficile d'évaluer les densités d'une population de rhopalocère, et encore plus de savoir quelle est la normalité. Cela dépend de nombreux facteurs locaux.
Les comptages d'ind. que tu nous présentes sont des effectifs réels ? Tu as utilisé une méthode de transects standardisés ?
Pour comparer la taille des populations d'une espèce donnée selon les sites étudiés, tu as plusieurs possibilités : soit tu utilises ce qu'on appelle le "max" (= jour de suivi avec l'effectif le plus important, rapporté sur une distance de 100 m), soit tu utilises un indice d'abondance annuel, reporté également sur 100 m de transect (en exploitant l'ensemble des jours de comptage sur une année)
Pour ex., mon "meilleur max" obtenu pour
M. arion, sur un site du Puy-de-Dôme, est de 25 ind / 100m.
Concernant la gestion /
M. arion, il faut bien penser que c'est une espèce qui vit en mutualisme avec les fourmis. En altitude, l'azuré occupe les friches herbeuses et prairies maigres, jusqu’à 2000 m . Les stations altitudinales sont des pelouses éparses et courtes, le soleil pouvant facilement atteindre le sol. Ailleurs, à basse altitude, M. arion occupe
plutôt les friches herbeuses, dont la végétation peut atteindre 50 cm. Les fourmis fuient alors le contact direct avec le soleil. La plante qui héberge la chenille durant les premiers stades, dans ces stations, est
Origanum vulgare. Les sites les plus propices doivent avoir au moins une fourmilière et un pied de la plante hôte tous les 1 ou 2 m2 (biblio).
Voici quelques recommandations de gestion conservatoire. Quatre conditions principales sont nécessaires à la prospérité d’une colonie de M. arion :
1 - La présence assez abondante de la plante nourricière : thym ou origan, et de plantes nectarifères quand les femelles commencent à pondre.
2 – La présence de fourmilières de l’espèce Myrmica sabuleti à proximité des plantes nourricières.
3 - Les plantes nourricières doivent être assez dispersées. Si elles sont trop concentrées, les chenilles de M. arion sont recueillies dans un trop petit nombre de fourmilières et elles meurent de faim après avoir épuisé les réserves de
couvain.
4 - Les fourmilières doivent être assez grandes : une chenille de M. arion dévore environ 600 larves de fourmis. Il faut donc que la colonie possède 600 ouvrières pour élever avec succès une seule chenille. Exceptionnellement, une forte densité de petites fourmilières peut être une alternative satisfaisante.
Voila quelques "billes" pour cette espèce.
Pour le reste, je ne sais pas quelle semence à
base de chenilles séchées tu as mis, mais c'est énorme ...
David