[Nomada lathburiana - Andrena vaga] Le parasite et son hôte

[Jabberwocky]

Je me permets d'illustrer 2 espèces dans le même message, car celui concerne la relation entre 2 organismes, plutôt que l'étude d'un taxon. Je vous remercie pour votre indulgence.

Andrena vaga + Nomada lathburiana

Berger Laurent : France : Solaize : 69360 : 29/3/2014
Altitude : 159 m - Taille : 12 mm. estimation
Réf. : 133973


A gauche, on distingue l'Abeille des sables, Andrena vaga. Cette abeille creuse son nid dans le sable et remplie chaque alvéole d'un œuf et de pollen de saule et de peuplier. Les allers-retours sont incessants entre les arbres et la sablière au début du printemps.
A droite, une autre Apoidea, parasite, guette son hôte : Nomada lathburiana. Cette abeille espionne son hôte et repère de loin son nid. Une fois que l'Andrène quitte son nid, l'abeille coucou fouille la surface du sol pour retrouver le nid de son hôte. Dès qu'il est découvert, elle recreuse la galerie pour y pondre un œuf.
Un étrange ballet incessant.
Même si le parasite prend un grand soin d'éviter un contact direct avec son hôte, il se trouve souvent à proximité. Il est étonnant de constater l'absence d'agressivité de l'Andrène envers la Nomada.
Quelqu'un a t-il assisté à une rencontre ?

[Pierre06]

Intéressant !

Je sais, dans ces cas-là, on en veut toujour plus... mais ce serait super de pouvoir disposer de photos du processus de parasitage.

[Jabberwocky]

Pas facile ! Peut être à partir d'un élevage... Ou bien détruire le nid dans la nature, mais il est peu probable d'arriver à retrouver les cellules. Ce n'est pas à ma portée.
Attendons que la GoPro se miniaturise.

[Eric Dufrêne]

Oui quand on découvre une bourgade d'Andrena vaga (ou autre Andrena barbilabris par exemple) on peut observer ce type de comportement
Ici N. lathburiana femelle est dans sa position typique de guet avec les 2 pattes avant repliées (un peu comme une mante religieuse)
C'est un tout petit peu plus compliqué, la Nomade doit visiter plusieurs fois chaque nids jusqu'à ce que l'approvisionnement (pollen + nectar) soit complet ou presque et c'est seulement à ce moment qu'elle pond son oeuf juste avant que l'Andrène ne ponde le sien et ferme la cellule. Et puis ça recommence avec la cellule suivante dans la même galerie ou sur un autre nid. L'odorat en plus de la vue joue un rôle pour trouver le nid surtout chez les hôtes comme A. vaga qui ne laissent pas la galerie ouverte vers l'extérieur.
Si on est patient ou chanceux on peut observer des contacts quand l'Andrène reviens trop vite au nid ou quand la Nomade entre tardivement
J'ai déjà observé vaga qui repoussait lathburiana à la sortie du nid un peu comme un bélier qui menace mais sans contact
Normalement la Nomade n'est pas agressive et l'hôte non plus.
Ce n'est pas du tout la même chose avec les Sphecodes qui peuvent tuer la femelle hôte

[Pierre06]

Merci pour ces infos complémentaires, Éric.

[Jabberwocky]

Merci Eric pour ces précisions.
Le manège auquel se livre ses 2 espèces est fantastique et facile à observer.