hétérocères par plante hôte

Les papillons vous intriguent ?

Animateurs : Gyp', PPer, totor, bobabar, Noisette

Avatar du membre
edith
Membre
Enregistré le : samedi 1 avril 2006, 12:37
Localisation : Martizay, Brenne (36)

hétérocères par plante hôte

Message par edith »

JeanAlain a écrit : Quand on a l'ADSL, c'est vrai qu'on oublie vite qu'autrefois il fallait pédaler longtemps pour ouvrir les fichiers.
Un petit truc : lorsqu'on donne un lien vers un fichier .pdf, toujours donner son poids dès qu'il dépasse les 150 ko. Comme ça les "bas débits" sont prévenus... et peuvent demander à un copain mieux loti de le leur tétécharger :D

Bonne journée à tou(te)s
Edith Armange
Martizay 36
Avatar du membre
bellieri
Membre confirmé
Enregistré le : mardi 11 octobre 2005, 12:37
Localisation : Vosges

hétérocères par plante hôte

Message par bellieri »

Salut Manu,

Oui, c'est très intéressant comme démarche, c'était une idée de travail sur plusieurs années que nous aurions aimé mener avec Jacques Lhonoré, et je souhaitais utiliser les noctuelles pour ces aspects interactions habitats/espèces/peuplements. Malheureusement...

Sur l'idée d'une liste de plante-hôte, elle est très bonne et plusieurs entomos se sont penchés dessus, mais c'est plus compliqué que ca n'y parait. Je me pose toujours des questions au fil des ouvrages parus concernant les citations des plantes-hôtes, et leur validité (sources ?). Quelle assurance pouvons-nous donner aux lecteurs sur la fiabilité de la donnée : est-ce in-natura, s'agit il d'observations françaises, acceptation de plantes en élevage, quelle caution scientifique derrière la détermination d'une plante ? Cette dernière question est récurrente, notamment chez les Satyrinae, les Noctuinae... qui utilisent en grande partie les graminées : beaucoup de déterminations sont erronées dans les groupes des Festuca et Carex par ex. (j'ai en effet le cas de données de plantes soit disant utilisées sur un site particulier alors que les espèces végétales ne peuvent être présentes)... faut mettre en place pour ça un partenariat avec des conservatoires botaniques.
Pour faire cette liste des plantes-hôtes et espèces associées, il faut mettre en place un outil qui permette la validation des données (et donc les sources utilisées).
Je sais que Jean-Alain (que je salue bien d'ailleurs !) et les personnes associées au projet d'atlas de l'ouest ont réfléchi à ces histoires.

Concernant l'interaction habitats/espèces/peuplements, il faut savoir ce que l'on cherche:
_ définir des habitats de prédilection d'espèces et de cortèges associés ? Il suffit dans de mettre en place une méthodo relativement standardisée (avec tout de même des problèmes de biais dus à l'attraction d'une espèce avec une source lumineuse) et ensuite avoir une bonne description des habitats étudiés et de la composition floristique. C'est une très bonne info mais rien n'atteste le caractère autochtone de l'espèce observée (ça permet ceci dit de mieux fouiller)
_ avoir une idée sur le caractère autochtone d'une observation dans un habitat donné ? Dans ce cas, on revient au 1er problème de la connaissance de la biologie/écologie des espèces.

Te connaissant Manu, j'imagine que tu avais derrière la tête des idées de gestion conservatoire liés à certains groupes et de "bio-indications" à partir des hétéros ?
Imaginons un peu si on bossait à fond dessus et en réseau : Pollard disait en 1993 que les rhopalos étaient de bons indicateurs du maintien de l’ouverture des
milieux, mais aussi de leur conservation. Avec en France plus de 5000 espèces d'hétéros, ca fait potentiellement un sacré nombre d'espèces "indicatrices" de l'état de conservation des milieux ouverts (et fermés d'ailleurs) ! Couplé avec les infos sur les peuplements.... :D

Ca me botte, ça !
DD

-
-
Avatar du membre
Gyp'
Animateur—Admin-galerie
Enregistré le : vendredi 22 avril 2005, 17:34
Localisation : MIDI-PYRENEES (sud-Occitanie).

hétérocères par plante hôte

Message par Gyp' »

Pour ceux que le sujet des plantes-hôtes intéresse, il y a le bouquin de Heiko Bellmann "Quel est donc ce papillon ?" publié chez Nathan en 2006 (ISBN 2-09-278061-1) qui consacre ses 113 dernières pages à ce sujet (photos des végétaux + listing des espèces de lépidoptères concernés) .. :idea:

C'est certes très parcellaire mais ça peut être instructif !
Jean-Pierre.

"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
Avatar du membre
Picq Christophe
Membre confirmé
Enregistré le : dimanche 18 mai 2008, 20:01
Localisation : Poitiers (Vienne)

hétérocères par plante hôte

Message par Picq Christophe »

Gyp' a écrit :Pour ceux que le sujet des plantes-hôtes intéresse, il y a le bouquin de Heiko Bellmann "Quel est donc ce papillon ?" publié chez Nathan en 2006 (ISBN 2-09-278061-1) qui consacre ses 113 dernières pages à ce sujet (photos des végétaux + listing des espèces de lépidoptères concernés) .. :idea:

C'est certes très parcellaire mais ça peut être instructif !
Perso, je l'utilise régulièrement,quand comme moi on ne connait pas grand chose aux lépido et aux plantes et bien un livre comme celui-là est très pratique....
Sinon,
Je crains que le sujet "hétérocères par plante hôte" ne soit un listing sans fin entre : les plantes hôtes avérées in natura/les plantes hôtes en élevages et les occasionnelles mais qui font l' affaire aussi.
je prend comme exemple la chenille de Phlogophora meticulosa(en nombre dans mon jardin) citée sur plantes herbacées tel que Fougère, Ortie, Saule marsault, Patience sauvage, Bruyère, Troène, Pissenlit dent de lion..sur toutes ces plantes seules deux sont présentes dans le jardin : l' Ortie et le troène et bien mes chenilles mangent......Alcea rosea (Rose trémière) les fleurs quand elles sont jeunes puis les feuilles après...allez savoir pourquoi :roll:
-La chenille de Viminia rumicis qui mange mes plants de menthe alors que juste à côté pousse des Centaurées et du Plantain (l'une et l'autre étant donnnées comme plante hôte).
voila.....
"...Ne vous empressez pas de capturer et de tuer les insectes, mais consacrez le plus de temps possible à observer leur comportement." Harold Oldroyd - Collecting, Preserving and studying insects, 1958
Avatar du membre
Gyp'
Animateur—Admin-galerie
Enregistré le : vendredi 22 avril 2005, 17:34
Localisation : MIDI-PYRENEES (sud-Occitanie).

hétérocères par plante hôte

Message par Gyp' »

Les chenilles de pas mal d'espèces polyphages semblent opportunistes et "font leur marché" au plus près ... 8-)
Jean-Pierre.

"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
Avatar du membre
Picq Christophe
Membre confirmé
Enregistré le : dimanche 18 mai 2008, 20:01
Localisation : Poitiers (Vienne)

hétérocères par plante hôte

Message par Picq Christophe »

Gyp' a écrit :Les chenilles de pas mal d'espèces polyphages semblent opportunistes et "font leur marché" au plus près ... 8-)
oui bien sur :D
C' était plus pour dire que même dans le cas d'une espece ou on a jusqu'à sept plantes de mentionnées (pour la Craintive) et bien elle en mange une huitième et en plus en fonction du stade de la chenille elle ne mange que certaines parties de cette plante :wink:
"...Ne vous empressez pas de capturer et de tuer les insectes, mais consacrez le plus de temps possible à observer leur comportement." Harold Oldroyd - Collecting, Preserving and studying insects, 1958
Avatar du membre
Gyp'
Animateur—Admin-galerie
Enregistré le : vendredi 22 avril 2005, 17:34
Localisation : MIDI-PYRENEES (sud-Occitanie).

hétérocères par plante hôte

Message par Gyp' »

Oui oui !
C'est vrai que les chenilles aux premiers stades (L1-L2) ont souvent tendance à préférer les fleurs (si la plante est en fleurs) .. :wink:
Jean-Pierre.

"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
ENTOMOMAN
Membre
Enregistré le : mardi 2 janvier 2007, 19:11
Localisation : SEINE MARITIME

hétérocère par plante hôte

Message par ENTOMOMAN »

bonsoir David et à vous tous,
Pour faire suite à david ( qui avait vu juste :!: :wink: , l'esprit d'un crénios a encore frappé!) et à vous tous, mes interrogations ont surgie lors d'une étude que j'ai réalisée sur les hétérocères en haute normandie.
Après reflexions, je me suis dis que ce qui existe sur les rhopalos manquait grandement chez les hétéros, et qu'il serait tout a fait realisable de définir des habitats types à partir d'un cortège d'espèce associé; ce que j'ai tenté de faire sur une petite échelle ( exemple j'ai caractérisé ma prairie mésohygrophile à partir d'espèce dite "typiques" comme Hydraecia micacea, apamea scolopacina et Lateroligia ophiogramma) cela me semble un peu juste mais c'est un début!

Cela serait formidable si on parvenait un peu comme au même titre que la phytosociologie, à établir les cortèges d'espèces par habitats et par peuplement comme bioindicateur. Ainsi il suffirait de realiser un inventaire hetero sur 3ans en connaissant la bota du site pour decéler des eventuels manques ou d'éventuels déséquilibres.
ce point me parait essentiel pou qui parle gestion conservatoire des milieux naturels.

-l'autre idée qui me vient à l'esprit quand je parle plante hôte, serait en fait une check liste de plante hôtes sur lesquel on pourrait cliquer dessus et apparaitrait une liste d'espèces d'hétérocères dont la plante associée est la plantes hôte principale
cela serait interressant dans la mesure il^permettait à toute personne initiée ou non de s'ouvrir au monde des nocturnes(guide delachaux à l'appui , biensur!)
( par exemple je verrais sur le site de Lépinet une telle liste où chacun pourrait se dire "j"ai telle plante sauvage dans mon jardin, qu'est ce que je peux y voir? ainsi, les plantes sauvages auraient une réelle importance dans tous les jardins.

Je suis prêt à continuer le débat , et pourquoi pas y réfléchir pendant l'AG
Mais D'OREINA :wink:


Bonne soirée .
manu.
Avatar du membre
JeanAlain
Membre confirmé
Enregistré le : mercredi 3 décembre 2008, 17:47
Localisation : Nantes

hétérocères par plante hôte

Message par JeanAlain »

Bonjour à tous,

Y a du boulot pour les générations futures ...
Puisque David (que je salue en retour) a évoqué notre démarche , je peux vous en faire un résumé.

En premier, circonscrire le périmètre d'étude : des plantes-hôtes signalées dans la littérature généraliste peuvent ne pas y être présentes; d'autre part, un taxon peut s'alimenter différemment selon la zone étudiée (exemple les différentes sous-espèces d'Euphydryas aurinia, notamment debilis et beckeri ...).

En second, on peut exploiter les sources manuscrites à condition d'être très critique. En dépouillant soigneusement la bibliographie (et les biographies), on se rend vite compte que certains n'écrivent que sur ce qu'ils ont observé eux-mêmes et que d'autres se contentent de compiler.

Notre démarche a été également de définir deux niveaux : les plantes-hôtes attestées pour lesquelles on estime avoir suffisamment de preuves, et les plantes-hôtes à confirmer. Evidemment, c'est à nuancer selon la biologie des bêtes : pour attester un Satyrinae, il faut voir la chenille s'alimenter in natura alors que des oeufs de Maculinea alcon sur Gentiana pneumonanthe suffiront.

Pour finir, nous avons été assistés pour les diagnoses par le professeur Pierre Dupont qui a publié une cartographie de la flore de notre zone d'étude géographique : ça aide !

Pour les Rhopalocères, on a travaillé depuis 1992 pour publier les 2 articles dont j'ai donné la référence et on estime être loin du compte. Un travail du même genre est en cours pour les Zygènes avec l'espoir de publier en 2010 ou 2011 et pour les Hétérocères, on y bosse (mais pas trop sur les Noctuelles et les Géomètres, car il faudrait plusieurs vies !!!). Pour les micro, il y a une piste qui est très sous-exploitée par les générations actuelles mais qui a été bien explorée par Léon Lhomme et ses acolytes, c'est celle de la forme des mines.

Bref, il y a du grain à moudre, bon courage à tous.
Avatar du membre
tcand
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 15 septembre 2006, 23:16
Localisation : Andorre

hétérocères par plante hôte

Message par tcand »

JeanAlain a écrit : Pour les micro, il y a une piste qui est très sous-exploitée par les générations actuelles mais qui a été bien explorée par Léon Lhomme et ses acolytes, c'est celle de la forme des mines.
J'avais mis un lien il y a quelque temps vers un site que je trouve passionnant sur ce sujet:
http://www.leafmines.co.uk/
"Les insensés vivent sans jouir de ce qu'offre la vie" Démocrite

Retourner vers « Lépidoptères »