[Osmia cornuta] Les Osmies sont de sortie

[pierred]

Bonsoir,

Par ailleurs, quelle est la date de sortie du cocon ? J'ai l'impression que les adultes parfaits attendent le printemps, et que ce n'est pas l'éclosion qui attend le printemps. Qui nous avait dit que, dans les pays où on élève les osmies pour la pollinisation, on lavait les cocons avec les adultes prêts à éclore dedans ?

[latique]

Bonsoir,

La date de sortie dépend de la saison ; en 2011 les mâles, qui sortent quelques jours avant les femelles, ont mis le nez dehors à la mi mars.

Quand au nettoyage des cocons, je n'ai pas retrouvé le sujet mais je me souviens de l'histoire du lavage.
L'éleveur qui opère chez moi récupère ses nichoirs en juillet/août et je sais qu'il nettoie les cocons à sec pour les débarrasser des saloperies accumulées et d'éventuels parasites visibles. Il sépare les mâles des femelles et met tout ce petit monde au frigo jusqu'au printemps suivant.
Le moment venu il réinstalle les pupes dans d'anciens nichoirs en respectant l'ordre de sortie future :
Avant il se contentait de mettre les pupes en vrac dans une petite boîte en carton avec une ouverture.

[Gilles Jardinier]

Salut Pierre,
on a vu passer un doc avec un cycle indiqué (je ne sais plus si c'est Phil qui l'avait posté ?)
et tu as sur le Forum un sujet avec une Osmia cornuta bien vivante sortie (par accident) de son tube le 4 octobre ... viewtopic.php?f=3&t=57179&hilit=ref%3A51015

[Prisca]

Bonjour à tous, Phil je te remercie beaucoup pour les explications comment faire une recherche dans FE

[Eric Dufrêne]

Les larves effectuent une partie de leur développement pendant l'été puis passent l'hiver à un stade donné en entrant en dormance
Il faut des tempéraures fraiches pour lever la dormance puis des températures chaudes pour terminer le développement
Ensuite l'imago doit encore sortir du nid et voler et pour ça il faut aussi une température minimale qui dépend de l'espèce
Les plantes printanières (bourgeons et floraison) fonctionnent plus ou moins de la même façon (sauf pour la sortie du nid bien sur ). c'est le cas des Saules par exemple.
Comme les fonctions de réponse (quantité de degrés jours) nécessaires diffèrent entre espèces et entre végétaux et insectes il peut arriver dans le futur (dynamiques de températures qui changent avec les changements climatiques) que les pollinisateurs n'arrivent plus à caler leur cycle (émergence) sur la floraison de l'espèce végétale qu'ils pollinisent.
Il existe quelques rares études sur les bourgeons des arbres - les chenilles défoliaitrices qui calent leur cycle sur l'émission des jeunes feuilles et les mésanges qui élèvent leur nichée sur les chenilles. Dans certains cas ces études montrent que ces décalages sont déjà à l'oeuvre
C'est une vraie question écologique avec les changements climatiques en particulier pour les pollinisateurs

Eric

[Rapha1]

... que les pollinisateurs n'arrivent plus à caler leur cycle (émergence) sur la floraison de l'espèce végétale qu'ils pollinisent.

Les abeilles ont un gros avantage par rapport aux plantes, c'est qu'elles sont mobiles. Elles peuvent choisir un site de nidification plus ou moins exposé au soleil et donc plus ou moins chaud.

[Eric Dufrêne]

Oui c'est théorique
On pourrait dire la même chose des mesanges a priori mais finalement dasn un des deux pays (UK je crois) elles avaient réussie à avancer leur ponte mais dans l'autre (Pays-Bas ou Allemagne, j'ai oublié) il y avait un net décalage et une réussite des nichées beaucoup plus faible
Donc pas facile de prédire ce qui va se passer mais le risque est fort de décalages phéno entre plantes et pollinisateurs
Eric

[Phil]

Cette semaine, j'ai trouvé Andrena agilissima M et Nomada succinta F, cela me semble des dates très précoces pour ces 2 espèces. Est ce que les abeilles ne seraient pas déjà en train de décaler leur phénologie ?

Voir pour les mésanges et les oiseaux en général

[Eric Dufrêne]

Les abeilles répondent à la météo (température) c'est certain mais probablement de façon différente selon les espèces
Un phénomène curieux en 2011 à été l'existence d'une seconde génération pour des espèces qui normalement sont monovoltines. Ainsi Andrena vaga a montrée des émergences en début d'automne dans le nord de la France et en Belgique au moins.

La difficultée est de ne pas confondre les variations interannuelles avec les tendances à plus long terme
Chacun peut observer les variations interannuelles qui peuvent être très fortes
Pour mettre en évidence la tendance (si elle existe) il faut des observations précises avec un protocole normalisé et sur du long terme (au moins 10 ans et souvent plus)
Pour les abeilles on ne dispose pratiquement pas de ce genre de données même si ça évolue rapidement ces dernières années. Philippe Bourlet suit l'émergence de Colletes cunicularius depuis 10 ans maintenant (un article à venir dans OSMIA)

C'est le même problème avec la météo, chacun voit les variations saisonnières et interannuelles mais la tendance à long terme nécessite des mesures précises

[Phil]

Ainsi Andrena vaga a montrée des émergences en début d'automne dans le nord de la France et en Belgique au moins

Est ce qu'on a vu des femelles butiner ? sur quelle fleur ?

Je pense que chez les abeilles, il y a toujours quelques individus qui émergent a des dates décalées du gros des troupes.
Si ils en retirent un avantage (coincidence avec une date de floraison des fleurs décalées par des changements météo), ce changement sera validée au cours des ans, sinon...