[Passaloecus pictus] F Droit dans le mur (?!)

Remarque : ayant trouvé 2 femelles Passaloecus vandeli très récemment en Ile de France, je me suis aperçu que le rebord de l'oeil est nettement plus net qu'ici...

Cependant le labre, ben tout jaune, y en n'a pas beaucoup... à vérifier avec le Bitsch.

C'est vrai que le labre de pictus est pratiquement le même que celui d'insignis; mais j'avais bien écrit “dans le cas présent”. je ne suis pas retourné voir le sujet où j'avais écrit ça, mais je suppose que c'est après avoir constaté l'absence d'un alignement de gros points sur le sillon scobal.
Ici, ce sillon est présent. pour ce genre, les différentes lignes de gros points du thorax sont assez facile à observer (à photographier) et donnent de précieuses indications. D'autres caractères sont beaucoup plus difficiles à observer et à interpréter (sillon derrière l'œil, notauli, stries des angles antérieurs du scutum)
Par contre, certains labres sont très caractéristiques.
Il semblerait que les tibia blancs à la base sont aussi un caractère de pictus (c'est le 2 qui est le plus important pour ce critère)
Pour la nidification, je n'en sais pas plus que ce que tu as écrit.
Encore une fois, tu nous démontres que ta région est comparable aux régions du sud de la France. En tous cas, la bestiole n'est pas chez moi.

tu veux dire monilicornis plutôt ?
Il me semble qu'insignis a le labre noir.

Elle pourrait être plus largement répandue qu'on pourrait le croire : il me semble que Nico Schneider a trouvé pictus au Luxembourg :http://snl.lu/publications/bulletin/SNL ... 29_146.pdf ... mais vu le peu de données, elle doit être plutôt rare ou très localisée, un peu comme Polemistus? (présente en Suisse quand même).

A voir donc : il se peut que parfois les pièges malaises ne suffisent pas, par exemple si des bestioles s'éloignent pas trop de leurs sites de nidif, le piège peut être mal orienté par rapport au soleil, la surface d'un malaise n'est pas non plus énorme, donc la bestiole a plus de chance de passer à côté... bref, on peut lui trouver des excuses pour ne pas avoir été observé

Perso : j'ai trouvé pas mal de petits sphécides cavicoles-xylicoles, comme les Passaloecus (dernièrement 2 femelles vandeli à Fontainebleau, et 1 dans le Jura en 2013), 1 Crossocerus acanthophorus (Jura), 1 Ampulex fasciata, etc... sur des arbres morts ou des branches mortes, avec des trous de scolytes ou d'autres petits coléos...
Vu aussi pas mal de Pemphredoninae et de Crossocerus sur les feuilles d'arbustes (aubépines, cornouiller...) bien éclairés... ils doivent chasser là dedans.

Fred qui est un grand chasseur “à vue”, et qui a pris de cette façon des dizaines de Pemphredons (et bien d'autres choses), n'a pas pris beaucoup de Passaloecus. Il a pris plus beaucoup plus de Dolichurus et même d'Ampulex que de Passaloecus. (Mais ceux là ne se chassent pas de la même manière, au contraire de Pemphredon, c'est juste pour situer le niveau de fréquence des ces divers genres.).
Un Malaise mal orienté et surtout, mal posé ne donne rien. Un Malaise bien posé, ça donne 10, voire 100 fois plus qu'un mal posé. Les Malaise trop grands (trop haut) laissent échapper les petites espèces.

Salut Jé,
meilleur qu'un piège malaise, (et moins cher qu'une piscine)
tu plantes (au soleil) un Cardon ou un Artichaut dans le coin que tu veux inventorier.
On trouve une foule d'hyménos rares sur les feuilles de ces plantes riches en pucerons et autres proies appétissantes

Message par **Caillou** » jeudi 10 septembre 2015, 5:53

Un grand merci Patrick, et Jérôme, pour vos recherches sur ce sujet et toutes ces informations que vous nous donnez !

Le papier mentionné par Jérôme est intéressant car il précise au sujet de pictus que l'espèce loge entre autre dans "des lézardes", ça semble bien coller avec ma bête.

Par contre je suis un peu troublé à la fois par la mention "xéro et thermophile" de ce même papier, et par la comparaison de Patrick entre "ma région" et le sud de la France: en effet j'ai observé ce Passaloecus à Vevey, pas en Valais où j'ai vu mes ammophiles ou encore le Cerceris interrupta. Car les températures à Vevey sont "modérées", sans rapport avec les "tièdes" qu'on peut trouver en Valais...
Désolé d'insister Patrick, mais est-ce qu'il y a le moindre doute quant à l'identité de ma bête ? Si non, ça "jetterait un froid" sur ses apparents besoins thermiques...

Message par **Patrick_B** » jeudi 10 septembre 2015, 10:49

Je n'irai pas jusqu'à dire xero-thermophile, et en tous cas, je supprimerais le “xero”, car si je me fie à la répartition en France je peux déduire que la bestiole a besoin d'un minimum de chaleur en été, mais plus encore, d'hivers pas trop rudes, et par ailleurs, je pense au contraire de ce qu'indiquerait “xero” que la bestiole à besoin d'un minimum d'humidité atmosphérique.
En effet, sur la méditerranée elle reste près du littoral, et dans la vallée du Rhône, elle n'est qu'à l'est. (pas en Ardèche); du côté atlantique, elle ne remonte pas jusqu'en Bretagne (ce qui prouve qu'elle a quand même besoin de chaleur en été), mais elle s'étend beaucoup plus loin du littoral (il faut dire aussi que là, elle ne rencontre pas de barrière montagneuse. En tous cas, l'exposition atlantique, ce n'est pas sec ! Et pour souligner son besoin d'humidité, les deux départements les plus au nord où cette bestiole est citée sont Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher, tous deux traversés par la Loire.
Il est vrai que Vevey est un peu plus haut, mais aussi un peu plus au sud, et bien exposé au sud, au bord du lac qui doit modérer les rigueurs de l'hiver.

Message par **pito** » jeudi 10 septembre 2015, 11:12

Patrick_B a écrit : du côté atlantique, elle ne remonte pas jusqu'en Bretagne

Je me dois d'apporter une précision puisque je l'ai capturé en Ille-et-Vilaine.
Je l'ai notamment attrapé dans l'appartement dans lequel je vivais quand j'habitais à Rennes ; où je soupçonne qu'un nid avait été établi (j'avais capturé trois individus, et je me souviens en avoir relâché plusieurs autres), ce qui va également dans le sens de la nidification de l'espèce dans des surfaces artificielles (l'appartement en question étant dans un immeuble en béton tout ce qu'il y a de plus classique des années 60...).

Message par **Patrick_B** » jeudi 10 septembre 2015, 16:18

Ça complète la carte, qui en a bien besoin puisque on constate une certaine discontinuité apparente.
Ça va aussi dans le sens de : la bestiole a plus besoin d'hiver pas trop froid que d'été très chaud.
Ça rend l'observation de Caillou encore plus plausible.

D'accord, merci encore Patrick et aussi pito pour ta contribution.

Pour compléter cette question de répartition, P. pictus est connu de plusieurs emplacements en Suisse comme la montre cette carte.
Curieusement ces 6 observations ont toutes été réalisées entre 1995 et 1999, à comparer avec p.ex. celles de corniger qui sont bien réparties dans le temps (et beaucoup plus nombreuses). P. pictus n'est peut-être arrivée chez nous que récemment ?

Le Monde des insectes