[Araneus pallidus] Sur le fil !

Voici donc l'une de mes dernières immatures d'Araneus pallidus , découverte sur petite toile basse tissée sur Ciste de Montpellier , ce qui n'est pas habituel pour les femelles fécondées qui se situent soit en retraites diverses soit au centre de grandes toiles beaucoup plus élevées et voyantes !

Il est curieux de constater que cette espèce assez timide puisse abandonner le domaine épineux où elles sont nées pour se dévoiler en bordure de chemins où à cette époque de l'année elles découvrent des proies plus conformes à leur appétit et à leur croissance , petits Acridiens sauteurs pour l'essentiel ...

Afin d'illustrer mes propos qui ont précédé ce message je joins une vue dorsale et ventrale de cette petite femelle de 8-10 mm , le scape de l'épigyne y est discernable et ne laisse subsister aucun doute sur l'identité de la bestiole qui , si je la croise dans un bon mois , atteindra et dépassera le 20 mm !

jules d\'oc : France : 11 9 2009 : Cabrières : 34

altitude : 250 m - taille : 8-10 mm

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En vue ventrale et bien qu'à faible grossissement le scape de l'épigyne reste en conformité avec celui que nous connaissons pour les grosses femelles gravides , il est très court et montrerait sous la loupe binoculaire une fine striation longitudinale au niveau de sa base !

Mais il eut été dommage de sacrifier un tel joyau de la nature ...

jules d\'oc : France : 11 9 2009 : Cabrières : 34

altitude : 250 m - taille : 8-10 mm

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Alors là, tout semble parfaitement clair, Jules. Les scapes sont vraiment différents de ceux de diadematus.
J'ai quelques individus dans mon jardin et je vais pouvoir m'exercer à les reconnaître !
Merci beaucoup !!

Sur le fil tout est simple !

Aujourd'hui même je me suis rendu sur le terrain , simple promenade du reste avec mon épouse et ma compagne à 4 pattes , pour voir à 15 h un petit Acridien sauteur qui se débattait au centre d'une grande toile à fil suspenseur oblique arrimé entre la litière herbacée et un groupement d'Inule visqueuse ...

Contre toute attente je n'avais alors rien vu en dehors de l'Acridien ni découvert la moindre retraite d'un côté comme de l'autre , et pourtant ce n'est pas faute de m'être quelque peu attardé !

Et de retour après 16 h 30 une belle A.pallidus terminait son repas au centre de la toile ; assez vive mais non agressive elle me conduisit tout droit à la retraite , tissée à terre entre des feuilles sèches de Chêne kermès , ce qui m'a vivement surpris et me conduit à penser que cette Epeire doit bien être errante ( par étapes certes ! ) avant de sortir des épineux pour s'établir en bordure de chemins ...

La voici en vue dorsale , la face ventrale suivra dès que retaillée !

L'image est un peu floue , mais l'on discerne bien d'un côté l'un des tubercules saillants ...

jules d\'oc : France : 27 9 2009 : Cabrières : 34

altitude : 200 m - taille : 20-22 mm

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Faut que je la trouve!!!
Ciao!!

Tu la trouveras sans aucun doute si tu accordes quelque attention à toute toile oblique qui se présente , en général à la hauteur du genou !

Cette superbe espèce si j'en crois mes relevés de terrain n'est pas une rareté méridionale et elle ne saurait être inféodée au seul centre de l'Hérault ...

Voici donc une vue ventrale qui te permettra de te faire une opinion à la seule vue de l'épigyne ...

jules d\'oc : France : 27 9 2009 : Cabrières : 34

altitude : 200 m - taille : 20-22 mm

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Message par **Dip** » dimanche 27 septembre 2009, 19:41

Ce qui me frappe chez Araneus pallidus, ce sont les taches blanches de l'abdomen qui sont soulignées de noir. Cela me semble assez évident, mais n'est jamais rapporté. Je ne vois pas l'épeire diadème avec ce détail alors qu'on peut la trouver pâle, avec des petites épaulettes, sans trace d'anneau central sur les tibias et couverte d'épines à la façon des pallidus.
Didier.

Message par **jules d'oc** » lundi 28 septembre 2009, 7:44

Tu as entièrement raison , le renforcement noir cernant les taches blanches est constant , il se voit encore mieux chez les formes pâles et tranche nettement sur le fond tégumentaire ; par contre il est en partie masqué chez les mélanisantes uniformément sombres , et ce sont bien des pallidus à en juger par la conformation des épigynes ...
La variabilité chromatique de l'espèce a de quoi surprendre , l'épithète pâle n'étant pas alors des mieux choisis !
Lorsque je tomberai sur l'une de ces aberrantes je la joindrai au présent post , de plus mes recherches sur Google ne m'ont pas permis de trouver mention du phénomène mélanisant inhabituel et du reste je prépare une note iconographique qui paraitra dans la revue belge Lambillionea le moment venu ...et si cela t'intéresse je t'enverrai un TAP .
Car si je me suis passionné pour ces variations , et n'étant pas arachnologue , c'est à la faveur de mes recherches éthologiques pour des Ordres bien différents ( Dictyoptères en particulier ) ...

amicalement
jules

Message par **Juventino** » lundi 28 septembre 2009, 14:13

Peut être le week end prochain..
Je scrute bien quand je vois des toiles, mais j'ai encore tant à découvrir!!!
Ciao et merci pour toutes ces explications!!!
Ciao!!!

Message par **jules d'oc** » jeudi 1 octobre 2009, 14:55

Le week end approche , mais prends ton temps car si l'espèce est thermophile elle craint aussi les excès que nous subissons !

En 2 jours et sans trop d'insistance j'en ai vues une dizaine en des endroits ombragés et notamment sur Inule visqueuse ; contre toute attente elles ne se montraient pas à découvert sur la toile , mais bien dissimulées dans leur retraite ...

Et à ce propos j'ai acquis la conviction qu'elles devaient bien de temps à autre faire les frais de ces femelles fécondées de Mantis religiosa , en attente à l'apex des hampes florifères ; certes je n'ai pas assisté au festin mais la mutilation de quelques exemplaires bien vus plaide dans ce sens et il faut croire qu'au moment où l'Epeire abandonne sa retraite pour se diriger sur le cadre suspenseur la Mante veille ...

Le venin de l'une ne saurait être d'un quelconque secours face à la rapidité des harpons de l'autre et ne vois en de telles circonstances aucun autre prédateur potentiel , probable aussi que si l'abdomen n'est pas perforé d'emblée la patte saisie à la volée soit abandonnée par autotomie !

En voici une représentation ...

jules d\'oc : France : 29 9 2009 : Cabrières : 34

altitude : 250 m - taille : 20-22 mm

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