[Lacanobia suasa] j'ai failli me faire avoir...

[Verarl]

Figurez vous que je me balladais sur mon balcon, lampe de poche à la main, faisant les 59 pas parce que mon balcon n'est pas assez grand pour que j'en fais 100, quand tout à coup, mon attention est attiré par un papillon qui avait élu domicile dans mon caleçon.
Je m'approche de la corde à linge, mais allarmé par ma respiration bruyante, il se tire d'aile sur le mur. c'est là que je l'ai coincé.
Désapointé, je me dis dans ma tête : "Encore un oleracea !". Il faut dire qu'il y en a plein ces temps-ci sur le balcon.
Mais c'est alors que je me dis, toujours dans ma tête : "C'est bizarre, ces deux dents sur le dos, généralement , c'est pas là qu'on les met !".
Alors je pense à L. suasa.
Une confrimation SVP ?

Sujet conservé pour la suite de l'histoire.

[lépi-net]

Je crois que tu as raison.
Bravo parce que c'est une forme un peu trompeuse !

[Sam86]

J'me serais fait eu
Bravo Verarl

[Verarl]

C'est les deux dents qui m'ont orienté !
Je suis content !

Vous savez quoi ? faut que je vous raconte.

Je reviens des chanterelles. Mes amis m'avaient dit qu'il y en avait plein à Levier (Ht. Doubs).
Alors je décide de me lever de bonheur pour y aller ce matin afin de les cueillir avant les Suisses.

Mais je me suis lever trop top et j'étais mal réveillé, ce doit être le pourquoi de ma mésaventue

Je passe par Nancray, je laisse Besançon à main droite, je tourne au Bonnet Rond et j'arrive à Epeugney.
On arrive par Epeugney par une longue ligne droite, aussi j'ai rapidement vu qu'on avait installé un feu rouge devant la pharmacie. je me dis dans ma tête : "tient, c'est nouveau, ça y était pas la dernière fois..." Et je me mets à rêver, à me faire des plans. je me vois nageant au milieu d'un torrent de chanterelles. Faut dire que j'avais emmené avec moi deux gros paniers.
Comme dit ma femme, je suis un éternel optimiste.
Je m'arrête au feu, sans même y penser trop absorbé à cueillir mes chanterelles miraculeuses.
Quand tout à coup, je vois qu'une voiture derrière moi me fait des appels de phare. je me dis : "Ben mince alors, j'ai des copains jusqu'à Epeugney ". Je lui rends la politesse en lui faisant coucou de la main.
D'une manière un peu désinvolte parce que je n'avais écarté l'hypothèse qu'il se trompait de personne.
Alors le conducteur de derrière (parce que c'était moi qui était devant) commence à klacsonner comme un forcené !
je réalise tout à coup, le feu a dû passer au vert et perdu dans mes rêves, je n'ai pas fait attention !
Je lève la tête pour m'en assurer et je vois une espèce de boite rectangulaire avec écrit dedans en lettre rouge lumineuse :
17 degrés 3
J'ai démarré en trombe sans oser regardé dans mon rétro et j'ai passé le village à toute blinde (70 à l'heure !) pour que l'irrascible ne me rattrappe pas.

Il y a une suite mais c'est pour plus tard.

[pito]

on veut la suite

[Sam86]

[Fonterland]

excellent

[pito]

Alors, verarl, tu as oublié de nous raconter la suite ?

Devant tes écrits, je me suis pris à rêver d'aventures. J'ai pris mon courage à demain, mon appareil photo et mes pots à insectes, on ne sait jamais, sur un malentendu ... et je me suis décidé à aller voie s'il y avait des chanterelles. Je me suis donc dirigé vers mon coin à trompettes de la mort, je vous dirait pas où il est, parce que les coins à trompette de la mort, ça se révèle pas à n'importe qui. Il parait que les gens disent "trompettes des morts", mais par chez nous on dit "trompettes de la mort", c'est plus gai : ça sonne un peu trompette de la renommée. Pour les éventuels puristes anti-vernaculaire, il s'agit du champignon Craterellus cornucopioides, mais si tu dis aux gens de par ici que tu as rammasé un panier plein de Craterellus cornucoipioides, je pense qu'ils te regardent avec des yeux ronds de merlan frais même pas frit (ou le contraire). J'ai jamais essayé, du reste. Mais toujours est-il que hier, dans mon coin à trompettes de la mort, donc, il y avait pas de chanterelles. J'étais déçu. Il y avait pas de trompettes de la mort non plus, du reste. Faut dire, même si la Bretagne n'est pas une saison formidable, c'est quand même pas le Haut-Doubs. Optimiste, je me suis dit que j'aurais peut-être plus de chance dans mon coin à chanterelles, alors j'ai continué, et j'ai pris le petit chemin, vous savez, à droite de là où ils ont fait une coupe il y a cinq ou six ans. Tout à mon enthousiasme, je suis allé trop loin pour les chanterelles, et je me suis retrouvé à un grand croisement. Mais j'ai une chance dans mon malheur, par rapport à verarl : ils avaient pas mis de feu rouge là, et donc j'ai pas eu d'ennuis avec le rouge. Faut dire, ils ont pas mis de pharmacie non plus, je vois pas qui irait chercher une pharmacie au milieu de la forêt, c'est peut-être pour ça. Enfin, peut-être qu'ils devraient en mettre un de feu rouge : c'est que le carrefour devient de plus en plus fréquenté : souvent, on y trouve des traces de pas dans la boue, et une fois, j'ai même croisé quelqiu'un que je ne connaisasis pas. En tous cas, je n'ai pas trouvé de chanterelles, et pas de petits papillons non plus, à part des bourdons et un pauvre Camptogramma bilineata. Faut dire, ça commece à sentir la fin de saison, c'est dommage qu'elle n'aie pas vraiment commencé avant de finir d'ailleurs. La preuve que ça sent la fin de saison : Il n'y a plus que des éristales sur le sénéçon, et des guêpes dans le seau de compost. Les Diarsia rubi recommencent déjà à voler, et hier, j'ai même vu une feuille morte tomber en virevoltant, d'un ton léger, et un blaireau écrasé par une voiture. Tout fout le camp.

Mais en fait, si je vous raconte tout ça tout ça, c'est juste pour réclamer à verarl la suite de son histoire, ça se fait pas de nous laisser en plan comme ça

[Sam86]

Mais avec tout ça Pito c'st qu'il va falloir que toi aussi tu continues à nous en raconter

[Verarl]

Super, ton histoire Pito. J'aime bien le ton qui bucole. Pour les chanterelles, j'aimerais savoir si les tiennes sont des subpruinosus comme celle qu'il y a dans le petit bois derrière Bretigney ou des cibarius variété amethysteus comme celle que je trouve à la rRndé derrière le cul des daims ?

C'est vrai que j'ai oublié la suite.

Bon après m'être mésaventuré à Epeugney ( voir épisode précédent), je passe Ammancey, monte la côte de Deservillers, traverse Lhabergement du Navois et me voilà rendu, tout frétillant, prêt à remplir mes paniers avant l'arrivée des Suisses.
Je vais pour me garer dans le premier chemin, une voiture.. le deuxième.. une voiture, le troisième...

Les Suisses étaient déjà là !

Je tourne et je détourne à travers la forêt et.. miracle, je trouve un chemin sans auto !

je me dis dans ma tête : "Chic, il y a personne, j'aurai toutes les chanterelles pour moi !". En fait, j'ai vite compris que si il n'y avait personne, c'était parce que c'était pas vraiment un coin à chanterelles, j'ai enjambé des océans de ronces, plongé dans des torrents de boue, je suis ressorti écharpé de partout et tout sanguignolant avec, seulement, une poignée de chanterelles qui s'étaient perdu au pied d'un sapin.

Totalement démoralisé, je ne savais pas encore que j'avais eu beaucoup de chance, je décide de retourné ipso facto dans ma bonne ville de Baume.

A peine étais-je sorti de la forêt que je vise à main droite une estafette bleue et une petite auto verte. Moi aussi j'étais vert parce que le gendarme me fait signe d'arrêter. Panique, je ne savais plus où était les papiers du véhicule.

Je venais de sortir de la boite à gant, un roman d'irving, un couvercle de boite à fromage de collection, mon sandwich à la saucisse de Morteau quand le gendarme frappe à la vitre.

J'étais fait, j'allais finir ma vie en prison comme voleur de ma propre voiture. je m'apprêtais à supplier qu'en me laisse en vie quand le sus-dit gendarme me demande d'ouvrir le coffre. J'obtempère.

Aidé de garde de l'ONF qui était dans la voiture verte, ils se mettent à examiner mes paniers. Je crois comprendre qu'ils sont à la recherche d'un dangereux assassin aux champignons. je m'empresse de dire que c'est pas moi parce que je ne cueille jamais de phaloïde ! Ça les a fait sourire et pour un gendarme, c'est déjà beaucoup.

Ils m'expliquent que c'est une opération coup de poing pour verbaliser les cueilleurs qui ne respectent pas les quotas. Deux kg par jour et par personne qu'ils précisent. Je suis consterné en pensant que non seulement ils mettent une amende mais, qu'en plus, il cassent la gueule au contrevenant !

Mais, vu ma piètre récolte, je suppose qu'ils ont dû arrêté personne car il n'y a visiblement pas de champignons. Pensez-vous qu'ils me rétorquent, plusieurs, on en a même coincé un qui en avait plus de 5 kg !

Alors, me rassérénant, je leur précise :

" Vous savez, moi, j'en ai qu'un tout petit peu parce que je suis pour le respect de la nature...."


J'ai tout de même rapporté un joli cortinaire