Dans " Les papillons et leurs biotope Tome 1- pro Natura " il est écrit :
Quelques lépidoptéristes estiment qu’actuellement les papillons volant sur le plateau ne représentent qu’un centième de leurs effectifs vers 1900.
Que pensez vous d’un tel ordre de grandeur
Dans l’Indre, René Martin en 1888 "Les lépidoptères du département de l’indre " écrivait par exemple :
Pour Chazara briseis (Introuvable pour l’instant)
Ne se trouve pas partout, mais vit par centaine dans un grand nombre de localités du département.
Pour Everes argiades
Très commun dans les bois secs. Apparaît vers le 10 mai, devient très abondant au 15 juillet et dure jusqu’au 30 août. Il butine au milieu des plantes basses et des herbes sèches et se repose souvent, parfois sur les joncs et les bords des étangs où il aspire l’humidité de la terre. Le soir, au moment où tombe l’obscurité, les Argiades s’en vont par bandes, mêlés à des milliers d’Icarus et d’Argiolus, s’installer pour passer la nuit dans les blés et les avoines au voisinage des bois
Et pour beaucoup d’espèces actuellemnt localisées et/ou peu abondantes il note « Extrèmement commune - Très commune….
Faute d'avoir vécu au XIXème siècle, malgré mon âge avancé ( ), je ne peux pas porter de jugement sur ces affirmations mais :
- quand j'étais gosse, dans les années 1950, je me souviens de l'abondance des "lycènes bleus" en banlieue de Toulouse où j'habitais ..
Apparemment, la diminution des populations de papillons et le recul des habitats de ceux-ci est un fait hélas incontestable et qui n'est pas près de s'arrêter ..
Jean-Pierre.
"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
Il me suffit m'imaginer dans mon jardin d'enfance en Bretagne ne serait ce que 30 ans en arrière et se rappeler le nombre de papillons qu'il y avait sur les buddleias de l'époque ,avec des espèces comme le machaon,flambé,vulcain,grande et petite tortue,robert le diable,moro sphinx etc...butiner de concert.......
Aujourd'hui deux et trois pièrides se partagent le festin.D'ailleurs même pas vu une seule petite tortue cette année...Bien plus présente la grande.
Par exemple Colias hyale, Aglais urticae sont notées très communes dans une publi Sarthoise de 1983.
Aujourd'hui on ne les voit plus du tout...
Le début des années 80 marque une grande rupture quant au statut de certaines espèces. Celà ne correspondrait-il pas avec la mise en place de la PAC ?
Et puis l'effet du réchauffement se fait sentir. Il n'est pas rare de voir voler en plein hiver Vanessa atalanta alors qu'on en voyait aucun il y a 20 ans. Brenthis daphne est en pleine expansion chez nous depuis 2003. De même pour Everes alcetas.
Malheureusement, je suis bien obligé de faire le même constat que vous pour ma région, la Bourgogne Sans même parler de mon expérience de 30 ans, il suffit de lire le catalogue Constant de 1866 et de faire un tour dans les biotopes Bourguignon pour se rendre compte que c'est un état de fait, les populations de papillons s'amenuisent, quand elles n'ont pas disparues !!
rodolphebecan a écrit :
Le début des années 80 marque une grande rupture quant au statut de certaines espèces. Celà ne correspondrait-il pas avec la mise en place de la PAC ?
La PAC actuelle date de 1992 mais en fait nous avons bien une PAC depuis une quarantaine d'années...
1980 correspond plutôt à l'époque des remembrements et leurs travaux connexes pas très heureux
Asterix a écrit :.. c'est un état de fait, les populations de papillons s'amenuisent, quand elles n'ont pas disparues !!
Peut on avancer que nous voyons finalement qu'un centième des effectifs de la fin du XIX
Fonterland a écrit :.... Peut on avancer que nous voyons finalement qu'un centième des effectifs de la fin du XIX
Je pense que non !
Nous n'avons pas de réels éléments objectifs de comparaison ... et il faut comparer ce qui est comparable. Tout a changé depuis un siècle et il n'est pas certain que ce que nous ne voyons plus n'existe pas encore mais ailleurs .....
Ce qui est certain c'est que la mise en oeuvre du remembrement des exploitations agricoles avec suppression des haies, augmentation exponentielle des parcelles en monoculture, course effrénée aux rendements avec utilisation d'engrais chimiques et de pesticides et abandon des "vieilles pratiques" (vergers, potagers individuels, prairies naturelles), ont engendré des bouleversements préjudiciables, entres autres, à l'entomofaune ..
Il n'y a qu'à regarder l'entomofaune de moyenne et haute montagne dans des zones non exploitées pour les sports d'hiver : elle n'a pas souffert comme celle des plaines, loin de là !..
Donc, à mon avis, la réponse à ta question doit être nuancée en fonction des régions et même des communes !..
Jean-Pierre.
"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
Gyp, je partage en grande partie ton analyse, mais la diminution globale est quand même très nette depuis une trentaine d'année, sauf en haute montagne où effectivement ça n'a pas trop changé.
Le problème c'est que n'est de la nature pas ce qui est en végétaux, mais ce qui est varié. Un champ de 10 hectares de monoculture est pour un papillon l'équivalent d'un parking en béton. La destruction des haies et du bocage est une véritable catastrophe écologique. Tous les buissons servaient de plantes hôtes, et faisaient des remparts naturels au vent ou des abris à chrysalides. Les haies arrêtaient le ravinement des eaux de pluie (et donc conservaient des lieux plus humides). Il ne suffit pas d'être à la campagne pour être dans la nature, et malheureusement, force est de constater que la nature a fortement regressé partout où l'homme vit.
La présence de papillons est sans aucun doute, l'un des meilleurs moyens de savoir dans quel état est une zone observée.
Ceci dit ces ptites betes s'adaptent tres vite aux lotissement arborés....j'ai meme des Lycènes dans ma pelouse maintenant ......ne dramatisons pas ....les coins abandonnés augmentent et regorgent d'une entomofaune exemplaire.........cool les gars cool...
Je me souviens, il y a 40 ans..., quand, gamin, je 'chassais' le papillon, je ne savais où donner de la tête : des blancs, des bleus, des rouges, des jaunes, des exotiques (je connaissais pas les noms à l'époque et ce n'est pas beaucoup mieux aujourd'hui) partout...
Aujourd'hui, dans ces mêmes endroits qui n'ont pas changé (pas de nouvel habitat), presque plus rien... Pesticides ?
Et cette année, je ne peux pas dire que j'en ai vu des masses !
Pierre
"C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas" (Victor Hugo)
), je ne peux pas porter de jugement sur ces affirmations mais :
....les coins abandonnés augmentent et regorgent d'une 