Merci ! J'espère avoir quand même réussi à faire quelques progrès, en cinq ans...
En fait, ce sont des prédatrices. Plus que les yeux, qui sont déjà impressionnants, ce sont surtout les
ocelles qui sont très particulières chez cette famille, et bien visibles ici : réunies au sommet de la tête, sur une sorte de petit promontoire. Ainsi de cette position surélevée, j'imagine qu'il n'y a pas grand chose qui leur échappe. Je n'aimerais pas être leurs proies !
Quant au milieu, Péricart l'a prise dans la Durance, vinz, de mémoire, c'était dans la Drôme, et moi ici dans le Paillon, dans un biotope tout à fait comparable. Les Leptopodomorphes sont, de manière générale, plutôt des punaises semi-aquatiques, d'où leur nom de
shore bugs, "punaises des rivages" pour nos amis anglo-saxons. Mais, justement, dans ce groupe, les Leptopodidae font figure d'exception, étant plutôt des espèces de milieux secs, qui affectionnent "
les biotopes xérothermiques pierreux, même transitoirement humides", pour citer Péricart.
L. hispanus se rencontre dans le lit des fleuves méditerranéens, qui laissent de larges espaces dégagés de roches et de galets, bien exposés au soleil, mais si possible loin de l'eau. En fonction de la température, on le trouvera à courir sur, ou sous les pierres chauffées par le soleil. Étant une espèce de fait ripicole, il "renoue" en quelques sorte avec ses origines, et c'est de fait bel et bien une "
shore bug". En gros, c'est une espèce des milieux humides... mais chauds et secs.
Quand on sait que le Paillon a été décrit par les poètes, tour à tour comme un "
fleuve imaginaire", et comme un "
torrent où l'on fait sécher le linge", moi, je trouve ça tout à fait légitime, au fond, d'y trouver des
shore bugs de milieux chauds et secs...
