[Thaumetopoea sp.] Chenilles urticantes

Les papillons vous intriguent ?

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tcand
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[Thaumetopoea sp.] Chenilles urticantes

Message par tcand »

Bonjour,

J'aimerai savoir quelles sont les chenilles urticantes, et celles simplement picantes.

Il y a bien sur comme urticantes, et réputées pour cela les processionnaires:
Thaumetopoea processionea et Thaumetopoea pityocampa

Sont presque partout notées comme urticantes
Euproctis Chrysorrhoea et Euproctis similis
mais j'ai lu que ce ne serait pas vrai (selon experience personelle de l'auteur de cette afirmation), ne seraient elles que légèrement picantes.

J'ai trouvé Lithosia quadra et Orgyia antiqua est-ce vrai ?

Je suppose que peu de personnes essayent de vérifier ces informations en pratique (moi le premier :wink: ) d'ou le risque de propagation de fausses informations. Un reportage TV récemment montrait une chenille "urticante" de Lymantria dispar (il est vraie en l'appelant "processionnaire !

Merci de vos observations

Eric

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Gyp'
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Message par Gyp' »

Tiens, Eric : voici un post qui parle du sujet : viewtopic.php?t=197

Tu devrais te servir de la fonction "reherche" sur le Forum en y tapant "urticantes" et tu y trouveras un certain nombre de choses ... :wink:
Jean-Pierre.

"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
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tcand
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Message par tcand »

Gyp' a écrit :Tu devrais te servir de la fonction "reherche" sur le Forum en y tapant "urticantes" et tu y trouveras un certain nombre de choses ... :wink:
Exact je n'y avais pas pensé :oops: , je l'ai pourtant fait sur le web :0001: :0018:

Effectivement le post indiqué est très interessant, avec un test détaillé et description des symptômes après contact avec Lasiocampa quercus (je l'avais oublié celle-la, pourtant aussi réputée très urticante) démontrant bien qu'elle n'est pas du tout urticante (mais peut être assez irritante). Merci Paulo.

J'en arrive à la conclusion (provisoire ?) qu'il n'y a (pour l'Europe) que 3 chenilles urticantes:
- Thaumetopoea processionea
- Thaumetopoea pityocampa
- Euproctis Chrysorrhoea

Piquantes, je ne trouve que :
- Lasiocampa quercus
mais il doit y en avoir d'autres

Semble bien innocentée (notamment suite à la grande expérience de Sergio) Euproctis similis.

Je reste intéressé par un complément d'information, notamment au sujet de Lithosia quadra et Orgyia antiqua

Merci

Eric
jpv
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Message par jpv »

Dans les chenilles urticantes je suis surpris de voir oublié la trés célèbre Macrothylacia rubi.
De plus, nombre de chenilles de Nymphalidae, surtout heliconinae (nos "nacrés"), vanessinae sont recouvertes d'épines venimeuses, mais dont la dangerosité n'a rien à voir avec les poils urticants des processionnaires du pin et du chêne. A ce propos, il me semble avoir mis cet extrait d'un livre publié aux éditions du chêne dans un post il y a assez longtemps; mais comme je ne l'ai pas retrouvé, je le remets ici:

"Elles sont détruites avec d’autant moins de pitié qu’elles sont recouvertes de poils urticants pouvant infliger de violentes démangeaisons à l’imprudent qui les manipule, ou qui touche simplement leur nid. Ce désagrément passager peut se transformer en danger permanent lors des grandes invasions. On trouve dans la littérature de tels exemples : En 1865 le bois de Boulogne fut envahi par une espèce voisine, la processionnaire du chêne. Les chenilles étaient si nombreuses que le vent, en répandant leurs poils sur les environs, avaient rendu les lieux inhabitables. Le gibier avait émigré. Des ouvriers dépêchés pour récolter et détruire les nids l’avaient payé de leur vie.
Fort heureusement de tels accidents sont très rares et le contact reste souvent plus désagréable que dangereux. Les propriétés urticantes des chenilles n’ont pas toujours été considérées comme un inconvénient. Les Romains leur ont même trouvé une application pour le moins inattendue. Mettant à profit les propriétés rubéfiantes et vésicantes de ces poils, ils utilisaient une autre espèce urticante, vraissemblablement le bombyx de la ronce, pour se frictionner les parties génitales. La tuméfaction qui en résultait était censée accroître le plaisir amoureux. Cette pratique, qui avait valu aux chenilles d’être qualifiées de « chenilles voluptueuses », semble avoir été abandonnée de nos jours…
jpv
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tcand
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Message par tcand »

J'ai effectivement oublié parmi les urticantes réputées Macrothylacia rubi (plus exactement je me suis mélangé entre les ronces et le chêne pour les Bombyx :oops: )

Pour les Nymphalidés, je n'avais jamais lu qu'elles étaient urticantes, j'imagine facilement qu'elles puissent piquer (style oursin). Le venin serait dans les "épines" ou y-a-t-il des poils spécifique ?
jpv a écrit :... ils utilisaient une autre espèce urticante, vraissemblablement le bombyx de la ronce, pour se frictionner les parties génitales. La tuméfaction qui en résultait était censée accroître le plaisir amoureux. Cette pratique, qui avait valu aux chenilles d’être qualifiées de « chenilles voluptueuses », semble avoir été abandonnée de nos jours…

Curieuse anecdote, cela pourrait peut être permettre de protéger les rhinocéros, en remplaçant l'utilisation de leur corne comme aphrodisiaque, par celle des nids de processionnaires ... :0009:

Eric
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Gyp'
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Message par Gyp' »

En ce qui concerne les propriétés "urticantes" de Traumatocampa pityocampa (et oui : ce sont les "plaisirs" de la nomenclature 8-) ), elles sont réelles et avec des conséquences parfois dramatiques pour nos animaux de compagnie et, tout particulièrement, pour les jeunes chiens qui s'amusent à les mordiller pour jouer avec !
J'ai vu des glossites très impressionnantes avec des ulcérations de la muqueuse buccale et certains de mes confrères ont même constaté des nécroses linguales les ayant amenés à pratiquer une ablation partielle de celle-ci .. 8-O
Les conjonctivites rebelles aux traitements classiques sont aussi à noter et j'ai même vu un cas de kératite bleue chez un jeune berger allemand due à l'implantation de plusieurs "soies" entre les feuillets cornéens !
Jean-Pierre.

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tcand
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Message par tcand »

Les poils de processionnaires produiraient une toxine ayant un pouvoir nécrotique pouvant être responsable de lésions potentiellement graves, mais rare en pathologie humaine, il est en effet peu probable d'aller mordre dans un nid de chenilles... Il y a plus de risque d'accidents ophtalmique, mais je n'ai jamais vu de description de cas grave simplement par des poils amenés par le vent. Les personnes chargées professionnellement de supprimer les nids sont au courant et doivent se protéger. Reste un accident comme chute d'un vieux nid sur le visage d'une personne faisant la sieste sous un chêne ou pin infesté. En pathologie animale ce doit être bien plus fréquent.

Pour la nomenclature, j'ai vu que FE utilise Traumatocampa mais cela me semble loin d'être l'unanimité, j'ai du mal a m'y faire cela ressemble trop à un gag d'une personne traumatisée par un contact douloureux. Ceci dit la règle étant de suivre les indications de F.E. il faudrait s'y tenir.

Eric
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Gyp'
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Message par Gyp' »

Oui Eric : ce changement me traumatise tout autant que toi, surtout lorsque l'on sait que beaucoup de changements sont liés à des erreurs de transcription ...... dont, bien évidemment, personne ne se sent reponsable ! 8-O
Un exemple assez cocasse se trouve chez les coléos Cerambycidae :
certains Leptura sont devenus Rutpela (anagramme de Leptura) ... c'est-y pas fort, ça ?? .. :roll:
Jean-Pierre.

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tcand
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Message par tcand »

Gyp' a écrit :certains Leptura sont devenus Rutpela (anagramme de Leptura) ... c'est-y pas fort, ça ?? .. :roll:
8-O en plus dans ce cas cela semble fait exprés, les changements justifiés par des nouvelles découvertes (changement de genre, découverte de description antèrieures...) sont déjà assez embétant, mais la ... :evil:

Eric
jpv
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Message par jpv »

Cet usage de l'anagramme n'est pas exceptionnel, et je l'ai rencontré plusieurs fois.
Par exemple le genre Kallima (nymphalinae des régions tropicales de l'ancien monde, bien connu sous le nom de papillon feuille), a explosé en plusieurs genres dont les noms sont des anagrammes du genre originel : Mallika, Millaka.

La nomenclature réserve bien d'autres surprises plus croustillantes encore, et d'ici quelques temps j'y consacrerai un post.
jpv

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