Je viens de remarquer que le Lepiforum a mis à jour sa nomenclature des Argynnis en suivant de récents résultats de
Les anglophones pourront jeter un œil à l'article original, mais j'ai traduit ci-dessous l'explication donnée par le Lepiforum. Je trouve intéressant de voir que la nouvelle nomenclature n'est pas strictement contrainte par les résultats scientifiques, mais met aussi en jeu un choix presque politique :
Dans leur étude très détaillée, De Moya et al. (2017) arrivent à la conclusion peu surprenante que le découpage actuel entre un genre américain Speyeria et un genre euro-asiatique Argynnis n’est pas tenable. Ils démontrent que l’on doit soit regrouper toutes les espèces dans un genre élargi (qui s’appellerait alors Argynnis), soit répartir ces espèces dans trois genres (Argynnis, Fabriciana, Speyeria). Le point de vue européen (et sans doute aussi asiatique) tendrait vers un genre unique, et le point de vue américain vers trois genres, conservant ainsi Speyeria. Textuellement : « À notre avis, il n’y a que deux façons d’interpréter la topologie par une classification robuste : soit le clade tout entier est considéré comme le genre Argynnis, soit les trois clades bien étayés sont considérés comme les genres Argynnis, Fabriciana et Speyeria. » Quelle solution promet la plus grande stabilité nomenclaturale ? En Amérique, beaucoup d’espèces de Speyeria jouent un rôle important dans les politiques de conservation : on ne peut pas faire disparaître ces noms aussi simplement. Ainsi : « En envisageant ces deux alternatives, nous devons tenir compte des questions de stabilité. La recommandation actuelle est d’appeler le clade entier Argynnis (Simonsen et al., 2006), mais en Amérique du Nord, Speyeria continue à être largement employé, en particulier dans les questions liées à la conservation. Nous pensons donc que garder le nom Speyeria est nécessaire à la stabilité et à un usage cohérent. Le nom Argynnis serait alors appliqué à Argynnis s.str., c’est-à-dire à tous les sous-genres paléarctiques traditionnels sauf Mesoacidalia et Fabriciana. » Pour nous les Européens, cela implique qu’Argynnis paphia, Argynnis pandora et Argynnis laodice restent tels quels. Nous connaissions déjà les combinaisons Fabriciana adippe, Fabriciana niobe et Fabriciana elisa dans un passé récent, elles sont donc faciles à réactiver. Seul Argynnis aglaja, précédemment Mesoacidalia aglaja, devient une combinaison à consonance inhabituelle, quoique pas nouvelle : Speyeria aglaja ! Cette espèce est apparentée à la branche des espèces nord-américaines.
