C'est sans doute encore plus complexe.
Aujourd'hui, selon TAXREF, trois entités sont reconnues en France :
Aricia agestis,
A. montensis et
A. artaxerxes. Autant
montensis a effectivement des
genitalia très distincts (en particulier l'
édéage), autant les pièces génitales de
agestis et
artaxerxes sont très voisines. Personnellement, d'après les représentations que j'en ai vues dans le dernier ouvrage de Patrice Leraut sur les papillons de jour d'Europe, je ne me sens pas capable d'estimer correctement les nuances qui séparent les
genitalia de
agestis et
artaxerxes, alors que ça me semble bien plus aisé pour
montensis. D'ailleurs, d'après ce que j'ai pu consulter à ce sujet, les auteurs parlent des
genitalia pour différencier
montensis des autres mais aussi bien de l'
habitus que de l'altitude pour
agestis et
artaxerxes, hormis l'ADN.
Or Puy-Saint-André n'est ni dans les Pyrénées ni dans le Massif Central, il est donc probable que nous ayons ici soit
agestis soit
artaxerxes (sa sous-espèce
A. a. allous). L'altitude ne permet pas de trancher, vu qu'
agestis est cité jusqu'à 1500 m, mais l'
habitus ne plaide pas vraiment pour
artaxerxes.
A. montensis n'est pour le moment pas cité des Alpes, mais certains le considèrent comme potentiellement présent, notamment dans les Préalpes. Alors, si vous voulez être le premier à l'y trouver, à vos bistouris
Dans les Pyrénées françaises, ce pourrait être encore plus compliqué si jamais un jour quelqu'un y déniche
Aricia cramera qui est présent en Espagne pas très loin d'après Leraut, mais les
genitalia suffisent pour trancher.
PS : le bouquin de Leraut a nombre de défauts mais il a l'immense mérite d'être le seul en langue française à proposer autant d'illustrations de
genitalia de rhopalocères.
2 ème PS : vu que les
genitalia de
agestis et
artaxerxes sont très proches, je ne serais pas surpris si un jour on trouve des hybrides à l'altitude où ils peuvent être en contact dans les Alpes, comme c'est le cas pour d'autres genres de Lycènes...