clé d'identification des anisoptères mâles à distance ?

Libellules, agrions et autres demoiselles...

Animateur : Bertrand P

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Jean-Michel FATON
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Enregistré le : samedi 25 novembre 2006, 16:18
Localisation : Drôme

clé d'identification des anisoptères mâles à distance ?

Message par Jean-Michel FATON »

Bonjour,

Sur son site du GPS, une clé d'identification expérimentale des anisoptères mâles à distance a été mise en ligne depuis 2002. Elle est même citée dans les liens du forum :
http://cyrille.deliry.free.fr//anisojum.htm

C'est une clé qui selon son auteur (Cyrille DELIRY) doit permettre l'identification de 30 à 50 % des individus d’une même espèce à vu, avec des jumelles par exemple. Il nous invite à regarder mieux et à se familiariser avec formes et comportements d'espèce dûment identifiées auparavant.

Ce sujet est assez polémique, une article très critique a même été publié dans Martinia en 2005. Son auteur prétend que cette méthode est "pas sérieuse" et même "dangereuse" entre les mains de personnes inexperimentée. Apparamment, l'identification à distance ne serait pas conforme au code de déontologie :
http://www.libellules.org/fra/pdf/1_pag ... 62d68c.pdf

Donnez-nous votre avis ! :idea:
tom
Membre
Enregistré le : mercredi 2 août 2006, 14:40
Localisation : Nancy

Message par tom »

cela marche pour certaines espèces facilement indentifiables (libellules, anax et certaines aeschnes) mais pour d'autres c'est carrement la loterie, style pour les sympetrum, les somatochlora, les gomphes ....
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serenense
Membre confirmé
Enregistré le : dimanche 17 septembre 2006, 11:05
Localisation : Arc-et-Senans (25)

Message par serenense »

Bonjour,

à propos des odonates, il me semble qu'il y a toujours débat entre personnes issues de deux cultures différentes, pour caricaturer un peu, de la culture entomo et de la culture ornitho. Les seconds seraient évidemment les adeptes de la non-capture :D
Personnellement, je préfère et de loin, sauf dans le cas de bonnes observations d'espèces faciles, capturer et vérifier systématiquement ; et j'ai régulièrement des surprises. En plus de ça, je ne me sens pas vraiment à l'aise pour le suivi aux jumelles des libellules en patrouille... A mon avis, quelqu'un qui débuterait directement avec la clé des libellules aux jumelles risque en effet de faire de grosses erreurs. Même avec l'expérience, il y a moyen de passer à côté de pas mal d'espèces...

Par contre, j'imagine qu'il y a beaucoup de bonnes choses à piocher dans la clé, au niveau des comportements, etc..., des choses qui d'ailleurs peuvent échapper aux personnes qui capturent systématiquement et font donc moins d'efforts d'observation !

à bientôt

Luc
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Jean-Michel FATON
Membre confirmé
Enregistré le : samedi 25 novembre 2006, 16:18
Localisation : Drôme

Message par Jean-Michel FATON »

serenense a écrit :A mon avis, quelqu'un qui débuterait directement avec la clé des libellules aux jumelles risque en effet de faire de grosses erreurs. Même avec l'expérience, il y a moyen de passer à côté de pas mal d'espèces...
Luc
Merci Luc pour cette réaction. Il faut en effet être prudent et commencer par dire que toutes les espèces ne sont pas identifiables facilement à distance. Pour ma part, j'aurais aussi tendance à étendre l'identification à distance à quelques zygoptères, notamment les mâles de calopteryx.

J'ai fait un petit test sur ma base de données : 40 % des données concernent des observations d'espèces qu'il est facile d'apprendre l'identification à distance. Cela concerne des espèces communes que le débutant à vivement intérêt à maitriser l'indentif. sans capture : Anax imperator, Ischnura elegans, Orthetrum cancellatum, Crocothemis e., Libellula depressa, Libellula quadrimaculata et donc les calopteryx.

Le parallèle avec l'ornithologie est intéressant ; le débutant aura intérêt à apprendre les chants du rouge-gorge et de la fauvette à tête noire, même s'il faut reconnaître que c'est pas le plus facile en pratique et que cela demande des efforts !

Cette méthode permet d'améliorer les performances de l'observateur terrain. Elle va, par exemple, permettre de repérer à vue l'Ischnura pumilio au milieu de centaines d'Ischnura elegans, et si nécessaire de le capturer pour certifier la donnée.
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Deliry
Membre
Enregistré le : lundi 27 novembre 2006, 12:20
Localisation : Deux Sèvres (Niort)

Message par Deliry »

Il est clairement indiqué dans la clé, qu'il ne s'agit en aucun cas d'identifier à vue, une espèce qui n'a pas été dûment contrôlée sur la station étudiée par capture et identification rigoureuse avec les documents et guides classiques.
8-O
Les identifications à distance ne doivent concerner :
- que des suivis et comptages de populations sur les sites, permettant ainsi d'économiser le travail de capture..., tout en tolérant une légère marge d'erreur mais qui ne toucherait en rien sur la liste des espèces dûment présentes.
- que des détections a priori de nouvelles espèces sur un site, qui alors mériteront d'être capturées pour confirmation et viendront selon le cas s'ajouter à la liste de la station.

Certes, avec près de 20000 observations d'odonates (date, lieu, espèces) au compteur, j'ai appris à identifier à distance des choses aussi improbables que des Coenagrion caerulescens femelles, Coenagrion mercuriale mâles, Ceriagrion tenellum... et Lestes barbarus... mais il faut toujours rester prudent et avoir conscience que ce que l'on croit savoir n'est pas aussi simple : savez-vous par exemple que les Lestes virens dans certaines région d'Espagne et du Portugal ont le ptérostigma bicolore comme le barbarus...
:roll:
Cyrille Deliry - Niort (Deux-Sèvres)
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Jean-Michel FATON
Membre confirmé
Enregistré le : samedi 25 novembre 2006, 16:18
Localisation : Drôme

Message par Jean-Michel FATON »

tom a écrit :cela marche pour certaines espèces facilement indentifiables (libellules, anax et certaines aeschnes) mais pour d'autres c'est carrement la loterie, style pour les sympetrum, les somatochlora, les gomphes ....
En fait, il y a quelques idées fausses sur les sympétrums.

Certaines espèces sont au contraire faciles comme pedamontanum avec ses taches sur les ailes.

Pour despressiusculum également, l'identif. à distance me semble assez simple alors que le guide D&N de d'Aguilar préconise de ... compter les nervures des ailes ! C'est simplement une carence du guide de référence.

Sur la photo ci dessous, on voit très nettement que l'abdomen est déprimé dorso-ventralement et la forme des petits triangles noir visibles de dessus

Image
tom
Membre
Enregistré le : mercredi 2 août 2006, 14:40
Localisation : Nancy

Message par tom »

c'est sûr que pour le pedemontanum, même un gosse de 4 an peut le reconnaitre en vol :D

je pensais aux striolatum, vulgatum, meridionale et fonscolombii et en vol .....
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Jean-Michel FATON
Membre confirmé
Enregistré le : samedi 25 novembre 2006, 16:18
Localisation : Drôme

Message par Jean-Michel FATON »

tom a écrit :
je pensais aux striolatum, vulgatum, meridionale et fonscolombii et en vol .....
Pour fonscolombi, les tamdems me semblent assez reconnaissables des striololatum car la femelle est très claire =>

Image

En fait, il ne faut certainement pas le prendre comment un critère d'identification certain, mais plûtot comme un indice qui permet de dire : je vais essayer de capturer ce tandem là.
Trecul Patrick
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Enregistré le : vendredi 31 mars 2006, 16:02
Localisation : vendée/loire-atlantique

Message par Trecul Patrick »

Oui, c'est clair que si on doit capturer chaque odonate on ne fait pas grand chose dans une journée, il faut obligatoirement essayer de se mettre certains critères dans l'oeil (silhouette, coloris, détails anatomiques mais aussi comportement...) pour sélectionner ce que l'on capture...
Cela dit je pense que pour des inventaires exacts il ne faut certifier que des données issues de captures. Et pour ceux qui seraient braqués contre les identifications à vue au point de mettre l'auteur de cette clé sur le pilori, je leur recommande d'essayer de faire des suivis quantitatifs sur un site, on en reparlera ensuite...
En gros, il faut savoir utiliser toutes les approches possibles pour pouvoir espérer devenir un "bon" naturaliste de terrain et surtout je ne pense pas qu'il faille jeter la pierre à quelqu'un qui essaye de vulgariser cette belle discipline qu'est l'odonatologie, même si cela induit de nombreuses approximations.

Patrick.
Dge
Membre confirmé
Enregistré le : samedi 5 février 2005, 20:22
Localisation : Ambazac (87)

Message par Dge »

Globalement il faut admettre qu'un les Aeschnidae qui passent près peuvent être identifiables, un Aeschna cyanea mâle sous le bonne angle c'est jouable, de même qu'un Anax parthenope, un imperator et/ou un Hemianax ephippiger, çà nous arrive tous de reconnaître un mixta d'un affinis Idem chez Libellula quadrimaculata, Cordulia aenea voir Somatochlora flavomaculata ou encore une Sympetrum albistylum mâle en plus d'un look il y a des comportements...en vol avec de bonne condition,... toutefois même si celà est concevable, comme le dit Patrick il est plus convenable dans le cadre d 'un inventaire de site de certifier sa liste odanotologique apr la capture d'au moins un spécimen pour contrôle...çà me paraît être la moindre des chôses...

j'ai été marqué par un naturaliste qui tançait un débutant parcequ'il capturait des Libellula quadrimaculata et que celle ci était reconnaissables à l'oeil... donc inutile de les capturer.... no comment, j'imagine le nombre de Libellula quadrimaculata que ce naturaliste à dû capturer lorsqu'il débutait pour enfin savoir les reconnaître à l'oeil....


A+

David

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