[Lycaenidae critères A. agestis vs P. icarus] Lycaenidé fané sur trèfle

[Fonterland]

Pour Pito : Dans la Galerie à part un P.icarus enregistrer sous Aricia sp, pour tous les autres le critère de Jerome me semble bien net

[pito]

icarus :
Lien mort
agestis :
Lien mort

celui de Christian :
Lien mort

Il est pour moi plutôt intermédiaire, cela combiné aux autres critères développés continue à me faire douter, même si comme je l'ai dit, je ne suis plus sûr de rien ...

[Gyp']

Bon, que tu aies des doutes pito, c'est ton droit d'homme libre...

Mais on ne va quand-même pas continuer à pinailler sur tel ou tel critère "limite" pour une espèce ou pour une autre car chacun sait bien que les ornementations ne sont pas totalement immuables d'un individu à l'autre dans la même espèce !!....

Christian avait raison : on laissera cet individu "Lycaenidae" sans autre précision parce que là ça devient quelque peu grotesque ...

[Lampides]

Eh bien ce fut une rude bagarre, je regrette d'arriver si tard !
Désolé si j'en remets une couche, mais je suis vraiment certain que ce papillon est un Aricia agestis.

J'appuie la démarche de pito : il faut bien à un moment regarder si le point est "un tout petit peu au-dessus ou en dessous de la ligne", et ce n'est pas "pinailler" que de procéder ainsi car c'est bien en comparant comme ça des dizaines d'individus qu'on arrive à dégager des critères fiables !
Et même quand on n'arrive à rien, au moins on arrive à se mettre les différentes espèces "dans l'oeil".

Ce papillon est un (rare) cas limite du critère de non-alignement de ces 3 points, qui est assez variable chez Aricia agestis. Le point du milieu semble toujours en dessous de la ligne, même de peu, comme ici. J'en ai déjà vu (rarement) d'autres qui prêtaient au doute avec P. icarus, chez qui les 3 points sont en général alignés, celui du milieu étant parfois un peu au-dessus (ça empiète alors sur le domaine de P. thersites).
Voir ce montage de nos amis allemands pour mettre les choses au clair --> ICI

Sur le papillon de Christian c'est effectivement peu évident, mais la réunion d'un faisceau d'indices disqualifie l'hypothèse de P.icarus :

• - pas de point cellulaire sous les AA (OK, la forme icarinus existe mais n'est pas courante)
  - les lunules oranges forment des bandes complètes et surtout sont larges et très marquées sous l'AA
  - point discoïdal sombre distinct sur le dessus de l'AA (pour Fonterland : attention critère risqué ; il est parfois présent chez les P. icarus , mais plutôt par interruption des éventuelles suffusions bleues à cet endroit. Mais A. agestis a vraiment un gros pâté d'écailles sombres, comme ici.)
  - les points postdiscaux noirs sont gros sous l'AA
  - la disposition générale de la ligne de points postdiscaux sous l'AP, qui, au-delà du critère cité plus haut, est très particulière dans le genre Aricia

Quant à la suffusion basale bleue, je pense comme pito que c'est un critère qui ne fonctionne pas...

En conclusion, un Aricia agestis frotté, certes légèrement atypique, mais pas de quoi se disputer

[JeanAlain]

Bonjour,

Je découvre ce vieux post qui a suscité tant de débat et qui m'a été transmis pour info par un ami qui participe à l'élaboration d'une clé régionale (et je souligne le mot "régionale" car c'est bien la clé du problème).
Dans notre belle région vole Polyommatus icarus claracaelestis, sous-espèce nommée par Verity en 1949 (de Dompierre-sur-Mer je crois) et les femelles sont décrites par lui comme étant presque toutes très largement suffusées de bleu sur le recto (je confirme et c'est à plus de 90 %), jusqu'à la splendide forme amethystina, à tel point que personnellement je considère les femelles brunes comme aberrantes ! J'en ai d'ailleurs une dans ma collection de référence que je croyais entièrement brune (je l'avais gardée pour cela) et je viens de la regarder à la loupe : elle a une petite tache bleue dans la cellule des deux ailes postérieures.
Quant à Aricia agestis, c'est la sous-espèce gallica Oberthür, 1910 qui est présente chez nous et j'ai dans ma collection de référence un mâle dont les taches noires postdiscales sont magnifiquement alignées, comme chez Polyommatus icarus (ce critère n'est donc pas à 100 %); et d'ailleurs, comme je m'intéresse beaucoup aux formes individuelles, j'en ai un du Maine-et-Loire entièrement dépourvu de tache orange sur le recto des antérieures (f.i. allous Hübner).
Pour finir, Polyommatus thersites était présent dans le marais poitevin près de Niort mais n'a pas été repris depuis 1949, depuis l'arrêt de la culture du sainfoin comme plante fourragère dans la région (les exemplaires de la plaine vendéenne sont tous dans la collection Georges Durand à la Conservation des musées de Vendée et j'ai fait les genitalia des mâles pour confirmer).
Pour conclure, hormis l'alignement des taches noires postdiscales qui existe chez certains Aricia agestis, tous les critères de diagnose concordent absolument vers un Aricia agestis (et vu la conformation de l'abdomen et l'ornementation des antérieures, je parie avec confiance qu'il s'agit d'un mâle).