Je ne dis pas que les variations n'existent pas, ni qu'elle ne correspondent pas de temps à autre, au gré du hasard, l'un des maîtres de l'évolution, à des spéciations en cours ! Je dis que les formes, les couleurs, les tailles, l'intensité des ponctuations, etc. n'ont pas forcément de sens en termes de classification ou de
phylogénie. C'est un moyen pratique de trier les organismes si ces variations sont liées à des caractères qui définissent un
taxon, au sens reproductif/génétique/phylogénétique. C'est pour ça qu'on les utilise dans les clés de détermination, mais une clé n'est pas une classification ni un arbre phylogénétique !!
Je ne suis pas non plus opposé à ce qu'on désigne certaines de ces variations si on en a envie, mais il faut veiller dans la forme à ce que ces désignations apparaissent pour la valeur qu'elles ont : simplement descriptives. Et c'est là où je suis en désaccord avec Daniel à propos de coriaceus : pourquoi des variations morphométriques seraient-elles moins probantes que des variations de couleur dont on a vu aussi qu'elles pouvaient aussi résulter d'un "accident" de développement ? Je ne dis pas que c'est plus important que le reste, je dis que a priori, ca ne l'est pas moins, de même que des variations physiologiques ou biochimiques invisibles. Je dis que ce n'est pas le caractère visible de la variation qui en fait l'importance. Pour paraphraser St Exupéry, l'essentiel est (peut-être) invisible pour les yeux !
Quant à ce que tu dis, Daniel, à propos de la spéciation de auronitens et punctatoauratus, ca ne me
gène pas, je suppose même que tu as raison ! Il doit s'agir même d'un cas assez classique ! Mais rien ne prouve que le même phénomène est en cours dans tous les cas où on observe des variations : la plupart des mutations (puisque la spéciation passe par là) sont éliminées et ne donnent aucune nouvelle espèce. D'autant moins qu'on ne sait pas toujours quelle est la part génétique dans ces variations, ni les avantages/inconvénients qu'elles procurent à leurs détenteurs.
Daniel Prunier a écrit :Et puis c'est parce que notre vie est trop courte pour vérifier que le principe est faux.
Ce n'est pas davantage parce que nous ne savons pas observer une variation qu'elle est sans intérêt !
Quant aux oliveraies de Provence, elles ne sont pas toutes torrides !!!