Merci Eddy, voila qui relance le débat.
Eric si tu traines sur le forum, peut-être pourrais-tu nous faire part des critères qui te faisaient pencher pour Mellicta athalia
Je penche moi aussi fortement pour une femelle de Mellicta parthenoides pour les mêmes multiples raisons.
Par contre, je me demande (toujours du genre Saint Thomas !) si le critère de la couleur des palpes est vraiment pertinent à 100 % pour ce genre, alors qu'il est souvent cité comme discriminant. J'ai par exemple rencontré dans les Pyrénées orientales en juin dernier 3 amateurs de papillons anglais qui photographiaient (il nous ont dit qu'ils réprouvent les prélèvements ... "Shocking !") les palpes de tous les Mellicta par dessous sous le prétexte que Tristan Lafranchis donne comme caractère distinctif pour M. deione la couleur fauve du dessous des palpes. Or, Higgins et Riley signalent cette même couleur fauve du dessous des palpes aussi chez M. athalia celadussa, qui est la bête à ne pas confondre avec M. deione, alors que Mellicta athalia athalia doit être plutôt difficile à dénicher dans les régions où vole M. deione !
Par ailleurs, saisi d'un doute ("Le doute permet d'établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences" dixit René Descartes ) j'ai regardé mes M. parthenoides et toutes ont effectivement le dessous des palpes fauves, cependant j'ai une Mellicta athalia athalia de Vendée qui présente aussi cette caractéristique (j'ai examiné l'armature génitale : elle est sans équivoque). Son habitus correspond heureusement parfaitement, ce qui me fait dire comme pour cette photo qu'il vaut mieux avoir conjonction de multiples critères pour trancher.
En conclusion, je donne ce qui n'est que mon avis et non une certitude pour ce cliché et, déjà depuis une paire d'années, j'effectue systématiquement des prélèvements de mâles (c'est plus facile) du genre Mellicta pour examen à la bino lors de tous mes inventaires de faune dans le périmètre (élargi) de vol de M. athalia celadussa ou dès que j'ai un doute. Sinon, c'est Mellicta sp.
Gyp' va sûrement m'appeler maintenant "Jean-Alain sp." ou bien "le boucher des Mellicta" ...
JeanAlain a écrit :..... Gyp' va sûrement m'appeler maintenant "Jean-Alain sp." ou bien "le boucher des Mellicta" ...
Nan : je respecte les pratiques et les convictions de chacun et je sais pertinemment qu'une diagnose sur photos n'est évidente que lorsque l'espèce elle-même ne prête à aucune confusion (exemple : Nymphalis antiopa, au hasard)...
Mais ici (sur ce forum), il est bon que les uns et les autres (à toi de choisir ton camp, cher J-A.) argumentent pour que les moins aguerris comprennent toute la difficulté qu'il y a pour arriver à nommer une espèce avec certitude...
Personnellement, l'expérience me confirme de jour en jour qu'il n'y a rien de pire que d'être pétri de certitudes !
Je n'ai que trop d'exemples professionnels peu flatteurs pour me conforter dans cette idée que le doute est souvent générateur de progrès ..
Alors : pas de "boucher des Mélitées", même s'il s'agit là d'un exercice illégal (?) de l'autopsie vétérinaire ...
Jean-Pierre.
"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
Gyp' a dit :
"même s'il s'agit là d'un exercice illégal (?) de l'autopsie vétérinaire ... "
Mon cher Gyp', ça n'a rien d'illégal car j'ai le diplôme adhoc et, à ma connaissance, aucune Mellicta n'est sur la liste des espèces protégées en France ...
Bien d'accord avec toi sur la glorieuse nécessité du doute.
JeanAlain a écrit :...... Mon cher Gyp', ça n'a rien d'illégal car j'ai le diplôme adhoc et, à ma connaissance, aucune Mellicta n'est sur la liste des espèces protégées en France ...
C'est bien ce que je voulais vérifier avant d'en référer à l'Ordre ... !
D'où la présence du (?) dans ma phrase ......
Au fait, j'allais oublier : tu as le bonjour de ce cher vieux Burdizzo qui en pince pour toi il a dû te confondre avec une guillottine...
Jean-Pierre.
"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
Juste une petite info quant au milieu, comme je l'ai dit il s'agit d'une très jeune plantation de pins entourée de prairies méso-hygrophiles fleuries avec des suintements en bordure de Gartempe où je n'ai jamais observé de Melampyrum
Cependant, ça ne suffit pas car dans le grand Ouest la chenille de M. athalia athalia se nourrit également sur Digitalis purpurea, et peut-être autre chose, qui sait ...
Je connais M.a.celadussa de l'Espagne et du Sud de la France. Je ne sais pas si on peut considérer le Dept 86 faisant partie du Sud de la France.
A mon avis, cela serait une très rare observation.