[Elmidae] Note sur les Elmidae de France et de Corse

[Rudelle]

Bonjours, merci beaucoup et félicitation pour ce travail remarquable. Je voulais savoir si vous aviez consulté les clés des Elmidae sur le site coleo.net? L'auteur propose quelques critères, notamment sur les Elmis, autres que les génitalias male (ex aspect des carènes du pronotum) ce qui pourrait être potentiellement utilisable pour les femelles. Si oui, avez vous déjà testé la fiabilité de ces critères? Merci

[Mille sabords]

Bonjour Zétrik,
Pour faire un peu avancer le Schmilblik, quelques indications sur la biologie des Elmidae et des données de répartition nouvelles dans cet article que l'on peut trouver sur le net (A remarkable assemblage of riffle beetles (Coleoptera, Dryopoidea, Elmidae) from the Aisne river, northern France, with records of Potamophilus acuminatus (Fabricius, 1792) and Limnius muelleri (Erichson, 1847). Raoul Gerend, 2011, Bull. Soc. Nat. luxemb., 112.) :
Normandia nitens et Limnius muelleri présents dans les Ardennes (F-08).

En dehors de ces données, la répartition que tu donnes pour Stenelmis consobrina, "presque partout en France", est peut-être un peu optimiste. Le CCF indique : Bassin aquitain, région méditerranéenne et Lyonnais.
A cela, on peut rajouter, anciennement connue au moins des environs de Paris, Ile de Palfour (catalogue manuscrit de Brisout de Barneville sur les coléoptères des environs de Saint-Germain, vers 1870), cette Ile a disparu par suite d'aménagement, et de l'Yonne, les Baudières, Comon, 1931. Récemment retrouvé en région parisienne, Essonne, Boullay-les-Troux, 2015.

Peux-tu me dire d'où viennent les données de L'Indre et de Côte-d'Or concernant Normandia nitens ? Je cherche en fait la station actuellement connue la plus proche de Paris avec sa référence si possible.

[Rudelle]

Bonjours,

j'ai autre chose à rajouter… En 2009 étant étudiant j'ai fait un stage dans le labo de conservation du patrimoine de l'université Paul Sabatier de Toulouse. J'étais encadré par mon prof de biologie animale GIANI Narcisse.
Durant ce stage nous avons "restauré" la collection d'Elmidae de Berthélémy. Juste pour dire que si vous êtes intéressé pour consulter cette collection je peux me renseigner auprès de Mr GIANI...

Merci de me tenir au courant,

[Zétrik]

Bonjour,

Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd ... tout est à Toulouse ? Il y a les Hydraenidae aussi ? Et les Plecoptères ??

merci beaucoup et félicitation pour ce travail remarquable.

A ce jour, ce n'est encore qu'une esquisse incomplète. Je manque cruellement de temps et je fais plein d'autres choses alors ça se fait petit à petit ...
Pour les espèces du genre Elmis, il est vrai que depuis toujours la sculpture du pronotum apparait dans les descriptions.
Mais les différences d'une espèce à l'autre sont d'une telle subtilité que je ne les ai jamais vues.
D'ailleurs, Berthelemy lui même, puis Olmi en Italie et finalement tous ceux qui se sont penchés sur cette famille n'ont jamais réussi à en tirer des caractères constants permettant de séparer les taxons ... même partiellement.
Si eux n'ont pas réussi, je n'essaie même pas !
Il en va de même pour les côtes élytrales. Si on lit les premières descriptions, il est souvent indiqué que sur telle espèce, la côte de la troisième inter-strie est plus ou moins relevée ...etc.
Berthelemy a été le premier à démontrer que c'était extrêmement variable et que chez nos espèces les plus communes, des individus de certaines populations ont l'inter-strie relevée, d'autres non ...etc.

Enfin bref, les Elmis c'est compliqué. Surtout qu'ils cohabitent souvent et peuvent vivre à 2000 individus au mètre carré.
C'est long à trier ...
Malgré tout, avec les organes génitaux au microscope, aucun problème. Pour les mâles comme pour les femelles...et ça c'est en grande partie grâce à Berthelemy.
Avec juste un bino c'est plus compliqué. Mais entre leur répartition, ceux qui ont les paramères fins, ceux qui les ont épais, l'aspect plus ou moins métallique des téguments ou encore l'éthologie (je pense à E obscura qui se prend par exemplaires isolés car il ne vit pas en colonie comme les autres) on peut y arriver.

"Dans certains groupes, tels que les Elmis, les Oulimnius ou les petites formes de Limnius, les déterminations anciennes, basées sur la seule morphologie externe, ne peuvent être acceptées sans réserves. L'étude des genitalia elle-même, pour donner des résultats utilisables en systématique, doit être poussée assez loin." Berthelemy, 1962

J'ai regardé la clé en question (coléo.net), il y a longtemps et rapidement. J'avais noté pas mal de choses qui m'avaient semblé déconcertantes comme le critère de la couleur des antennes pour séparer Riolus/Normandia. Il n'est clairement pas utilisable, je l'avais vérifié sur mes spécimens. D'ailleurs pour séparer ces deux genres, même le critère des carènes élytrales me semble trop subtil. A noter que la synonymie de ces deux genres vient d'être effective suite aux recherches génétiques menées à Vienne. Maintenant tout est Riolus.
De même, la sous-famille Larainae n'est pas monophylétique et n'a donc pas lieu d'être, elle va prochainement disparaitre de la nomenclature.

Et pour revenir à la répartition de Stenelmis consobrina. L'espèce occupe une aire qui couvre toute l'Afrique du Nord, toute l'Europe, la Russie, le moyen-orient (Israël, Turquie) jusqu'au Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan et Afghanistan. En France, elle n'est pas -encore- connue de Corse, les collègues F. Bameul et P. Queney que je salue aussi bas que mon dos me le permet la cite dans le CCF du Bassin Aquitain, Région méditerranéenne, Lyonnais.
Berthelemy ajoute le Bassin Parisien. P. Ponel l'a pris aux environs de Toulouse, je la connais du canal du Midi et des Alpes de Haute-Provence.
On couvre là une majeure partie de la France. Mais c'est une espèce discrète et jamais abondante. Le piège lumineux est à mon avis la meilleure façon de l'avoir.

Pour Riolus nitens, espèce reconnaissable à sa petite taille et qui se prend généralement au compte goutte, je viens de trouver un petit ruisseau dans les Baronnies, vallée d'Artigaléou près de la cabane du Courtaou où elle est majoritaire. Pleins partout ... inexplicable. ça fait pareil avec les Riolus, très rares et au compte-goutte dans la plupart des ruisseaux et hyper abondants et majoritaires dans d'autres cours d'eau .... enfin bref les données de L'Indre et de Côte-d'Or viennent de Berthelemy et la citation est dans la biblio de cette page :

-Berthélemy C., 1964 : Elminthidae d'Europe occidentale et méridionale et d'Afrique du Nord (Coléoptères). Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle de Toulouse 99(3/4) : 244-285. (PDF)

Voilà,
Désolé pour le roman.

Cédric Alonso

[Rudelle]

Bonjours,

j'ai discuté avec Monsieur Giani de la collection de Berthélémy. Cette collection a été transférée au MNHN de Toulouse. J'ai donc appelé Monsieur Dalous qui est le responsable des conservateurs du MNHN de Toulouse. Il m'a dit que la consultation été possible et qu'elle était faite pour ça.
En ce moment c'est pas possible car ils ont trop de travail mais il sera plus disponible dès Janvier. La seule condition de consultation est de le faire sur place (je pense que vous vous en doutiez). Il faudra donc que vous vous déplaciez à toulouse avec votre matériel optique entre autre car je suis pas sur qu'ils aient le matos. Il faudra remplir des papiers aussi…
Je peux continuer à jouer à l'intermédiaire, ça ne me dérange pas, sinon vous me dites si vous préférez que je vous donne son contact. Je dois rappeler Mr Dalous en janvier pour avoir plus de précisions.

Cordialement,