Question sur Zerynthia !

Les papillons vous intriguent ?

Animateurs : Gyp', PPer, totor, bobabar, Noisette

Avatar du membre
Jean-Michel FATON
Membre confirmé
Enregistré le : samedi 25 novembre 2006, 16:18
Localisation : Drôme

Message par Jean-Michel FATON »

Ce sujet est intéressant, car il pose également la question du biotope de ces deux espèces.



Les plantes hôtes occupent des habitats qui me semblent assez différents :
  • Pour rumina : Aristolochia pistolochia aime des terrains assez instables comme les petits éboulis, comme par exemple à Crest un coteau constitué de galets.

  • Pour polyxena : Aristolochia rotundia vit de préférence dans les prairies un peu humides et A. clematitis au bord des rivières


Image

Faton Jean-Michel : France : 9 5 2005 : Crest : 26400

altitude : 250 -

ref:15737



Image

Faton Jean-Michel : France : 9 5 2005 : Crest : 26400

altitude : 250 -

ref:15738
La faune de la Drôme vous plait ? ... cliquez sur MP.

L’Animalcule Libellule, Bidule des Campanules, Copule dans la Canicule, au milieu des Fuligules. Son Ovule Tintinnabule, il ne lui manque pas une Virgule.
eric.zyg
Membre confirmé
Enregistré le : samedi 8 octobre 2005, 22:39
Localisation : Gap Hautes Alpes

rumixena

Message par eric.zyg »

les biotopes sont différents, mais peuvent être en continuum l'un de l'autre. par exemple la rocaille à pistolochia peut aller jusqu'au ruisseau à rotunda et le tour est joué.
Mais polyxena vit aussi dans des prairies et d'anciennes vignes et pas seulmemnt auprès de l'eau.
Les hybrides en nature existent. C'est documenté.
Celui qui connait bien la question est Henri DESCIMON (un des savons de Marseille) (oui c'est de la mise en boite) qui a élevé les hybrides fait les rétrocroisements et le reste....
Je crois que JP VESCO a conduit pas mal d'élevages pour lui.

EDIT D'ANIM : Les élevages auxquels il est fait référence dans ce sujet ont été conduits antérieurement à la promulgation de la Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature (art. 3 et 4) et donc à l'arrêté du 3 août 1979 fixant la liste des insectes protégés en France (JORF du 22 août 1979).
jpv
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 3 décembre 2004, 23:33
Localisation : Vaucluse

Message par jpv »

Eric a dit l'essentiel de ce que je m'apprêtais à écrire.
Effectivement Henri Descimon a pas mal étudié la question, y compris avec les populations les plus extrémes de l'aire de répartition (Grèce pour polyxena, Maroc pour rumina). il faudrait que je retrouve la publication pour mettre l'essentiel des infos sur le forum.

Effectivement il y a pas mal de stations finalement où les 2 espèces cohabitent surtout en collines où les vallons abritent la Diane et les pentes plus sèches , la Proserpine.
Des hybrides naturels existent à des degrés divers, c'est à dire non seulement en F1, mais en F2 (les mâles sont fertiles) par croisement retour avec une des espèces parentes, et dans ce cas les paillons sont plus proche d'aspect de l'espèce parente qui a servi pour le croisement retour.
D'une façon générale peu d'hybrides sont rencontrés , surtout depuis l'interdiction de capture (ils sont toujours capturés mais c'est l'omerta générale!).
Cependant il y a un endroit du var où il s'en prend trés régulièrement et plusieurs par an, mais toujours par le même entomologiste qui ne divulgue pas la station exacte. Je le soupçonne de lâcher simplement des femelles vierges d'une espèce dans une station où il n'exixte que l'autre et compte tenu de l'affinité forte d'une espèce pour l'autre (elles s'accouplent spontanément entre elles en captivité), ces femelles sont immanquablement fécondées et pour peu qu'elles soient en nombre suffisant et qu'elles aient une descendance, il suffit d'attendre une année et de se pointer dans le biotope au moment de l'éclosion.

Ce principe, condamnable sur le plan de l'éthique, a été employé par les carabologues pour obtenir des hybrides ou pire des métis (chez solieri par exemple en relachant des "verts" dans une population "noire") car l'interfécondité étant totale, il n'est pas exclu qu'il y ait une pollution génétique rémanente
jpv
Avatar du membre
Jean-Michel FATON
Membre confirmé
Enregistré le : samedi 25 novembre 2006, 16:18
Localisation : Drôme

Message par Jean-Michel FATON »

jpv a écrit : Ce principe, condamnable sur le plan de l'éthique, a été employé par les carabologues pour obtenir des hybrides
Merci pour cette réponse très claire et documentée. Ces pratiques sont évidemment condamnée par la Loi (c'est un délit punissable d'un peine d'emprisonnement !). Je sais ça jette un froid :oops: , mais c'est comme ça :!:

Personnellement, je suis venu à l'entomologie un peu récemment et je ne comprend pas très bien l'intérêt de ce type de manipulation dérisoire :cry: . Il me semble que les naturalistes d'aujourd'hui doivent consacrés leur énergie à la vulgarisation scientifique (et ce forum est une parfaite illustration de ce qu'il faut faire :) ) et à la protection des habitats d'espèces. Sur ce dernier point la Loi, les ZNIEFF, sites NATURA 2000 et autres sont des bons outils, en phase avec les problèmes de la société du XXIe siecle.

Il faut se préoccuper des petits habitats qui abritent nos deux Zerynthia. Plutôt que de garder les stations secrêtes (et de les voir disparaître un jour ou l'autre), il serait préférable d'offrir un poster du papillon au maire de la commune pour que le biotope de l'espèce soit épargné ... :idea:

JMF
La faune de la Drôme vous plait ? ... cliquez sur MP.

L’Animalcule Libellule, Bidule des Campanules, Copule dans la Canicule, au milieu des Fuligules. Son Ovule Tintinnabule, il ne lui manque pas une Virgule.
jpv
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 3 décembre 2004, 23:33
Localisation : Vaucluse

Message par jpv »

Concernant ces métissages de carabes, il n'y a pas d'intérêt scientifique particulier puisque aun protocole de rechercche n'est mis en place. Le but est juste l'obtention de spécimens innédits pour la collection, car pour un collectionneur tout ce qui peut varier permet de faire de longues séries partant du noir jusqu'au violet aubergine aprés être passé par le bleu, le vert, le doré et le rouge.

En ce qui concerne le Zerynthia, ce ne sont pas des papillons rares et dans maints endroits ils sont communs voire trés communs et les prélèvements entomologiques n'ont que peu oup as d'impact, au moins tant que la station reste assez grande en superficie. Et c'est là le grand problème. On assiste à l'heure actuelle à une diminution drastique de ces surfaces par afforestation. Il faut bien reconnaitre que l'arbre, par la fermeture du milieu qu'il entraine, est le grand ennemi de la biodiversité en général et des papillons en particulier.

Que reste t'il des milliers de Proserpine qui vivaient autour de Digne au début du XXième siècle où tout était dénudé et voué à l'agriculture extensive et surtout au paturage ? A peu près rien si ce n'est quelques minuscules stations isolées où aristoloche et Proserpine ont bien du mal à se maintenir. Ce ne sont pas les prélèvements massifs qui ont étés toujours faits sur cette espèce qui en sont la cause, mais bien la disparition de leur milieu de vie.

Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il faut arracher tous les arbres, mais, conserver des clairières, des bords de chemin larges, est déjà extrèmement bénéfique pour la faune et la flore.
En fait il faut désormais se substituer à l'agriculteur de jadis qui pour le besoin de son exploitation gardait le milieu ouvert et favorisait involontairement cette biodiversité qui nous échappe de plus en plus.
jpv
Sergio 26
Membre confirmé
Enregistré le : jeudi 28 septembre 2006, 17:31
Localisation : Drôme

Message par Sergio 26 »

tout à fait d'accord avec toi JPV; seul objection , l'homme est un élément agissant temporairement sur la nature donc la faune ,mais le papillon etait là avant l'homme et ses pratiques agricole .Effectivement les deux Zerynthia sont encore commun et souvent en Ardèche vivent dans des biotopes proches ou voir ensemble. En bordures de rivieres et sur les talus il y a le rôle non négligeable des crues de rivières et sur les pentes les incendies qui aèrent les milieux .ce qu'il ya le plus à craindre se sont l'extention de la vigne comme en Drôme meridionale et le mitage des sites par l'habitation particulière , lotissement et extention de zones bétonnées diverses .
Sergio.

Retourner vers « Lépidoptères »