Attention à ne point trop en faire.
Le seul site de Loire-Atlantique est géré par l'ONF et c'est une lande à bruyères humide de 13 hectares. Ils ont lancé un programme d'étude pour déterminer si le fait de faucher très ras sur certaines zones pour favoriser la gentiane et les fourmis pouvait avoir un impact sur la population d'alcon. Rien de très probant à mon sens. Les gentianes sont également très abondantes (et bien pourvues en oeufs) sur les trajets de gibier où la lande est moins haute.
J'ai par ailleurs connu un autre site qui était exploité par un agriculteur sur un mode très extensif : il fauchait tous les 3 ans avec exportation du produit de la fauche pour en faire la litière de ses vaches. Quant il a pris sa retraite, la végétation a pris de l'ampleur verticale, le papillon a disparu en 10 ans et la gentiane en 15.
Juste à côté, il y a une magnifique lande de 4 ou 5 hectares, avec une station très populeuse de gentianes magnifiquement gérée par une ACCA (eh oui) mais malheureusement ils ont pris l'habitude de faucher en août, ce qui a dû être fatal au papillon (en tous cas, depuis 2006 - année où je l'ai découverte - pas vu un seul oeuf ni un papillon).
Pour ma part, je pense que pour préserver la biodiversité dans un écosystème, il faut avant tout favoriser ... la diversité, donc ne pas tout faucher, ni tout tondre à la même hauteur ... Il faut également et surtout faire une enquête historique poussée pour connaitre les modes de gestion qui ont pu permettre le maintien du papillon. Attention aussi au paturage qui doit être léger et dont la gestion peut être délicate, surtout si elle est confiée à un tiers (je suis vétérinaire : je connais bien les éleveurs ... il faudra établir un cahier des charges très strict sinon vous aurez des traitements antiparasitaires sur les bovins avec des ivermectines ou d'autres plaisanteries). Je n'ai pas de recul sur les brûlis mais j'imagine qu'il convient de faire gaffe.
Dernier écueil à éviter : axer toute la gestion sur une unique espèce, certes protégée, mais qui pourrait être préjudiciable à d'autres espèces tout aussi patrimoniales (chez moi, depuis que l'ONF a lancé son programme de gestion - je ne sais pas si cela a un lien de cause à effet - tout a été fait pour péserver alcon sans se préocuper du reste et la magnifique population de Plebejus idas armoricana,