[Paradrina flavirena] et une dernière !

Les papillons vous intriguent ?

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bellieri
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Message par bellieri »

Et bien oui, Entomojp a raison, il s'agir de Paradrina flavirena, (Guenée, 1852), qui ressemble souvent a P. clavipalpis et P. selini.

P. clavipalpis est généralement bien marqué, et la ligne submarginale bien visible sépare une zone marginale sombre du reste de l'aile. On observe également chez les ind. frais de cette espèce un liseré plus rougeatre au niveau de la submarginale.

P. selini est sombre généralement, on observe souvent une ligne mediane sombre et floue qui traverse l'aile au niveau de la réniforme. Il n'y a pas (a ma connaissance) de tache claire jaunatre autour de cette même réniforme.

Dans le sud, P. noctivaga peut également lui ressembler, mais il n'a pas non plus ces taches jaunatres autour de la réniforme.

Donc si vous voyez un ind. sombre et aux traits peu marqués comme ce Paradrina, avec ces taches jaunatres, surtout présent du coté externe de la réniforme, il est possible que ca soit P. flavirena, bête plutot méridionale.

Mais attention quand même, ca reste un groupe pas évident, et bien des ind, notamment frottés, passent à la trappe très facilement... :?

David
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Gyp'
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Message par Gyp' »

bellieri a écrit : ...... Il n'y a pas (a ma connaissance) de tache claire jaunatre autour de cette même réniforme.

Dans le sud, P. noctivaga peut également lui ressembler, mais il n'a pas non plus ces taches jaunatres autour de la réniforme.

Donc si vous voyez un ind. sombre et aux traits peu marqués comme ce Paradrina, avec ces taches jaunatres, surtout présent du coté externe de la réniforme, il est possible que ca soit P. flavirena, bête plutot méridionale. David

A mon avis il faut avoir les "yeux de la foi" pour discerner, sur cette photo, des taches jaunâtres satellites de la réniforme de cet individu qui n'est pourtant pas du tout frotté ... :lol:
J'y distingue simplement des petites zones éclaircies de couleur indéfinissable ....... !
Jean-Pierre.

"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
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Droopy
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Message par Droopy »

Je suis de l'avis de Gyp. Dur, dur l'identification :cry:
L'œil le plus juste ne vaut pas la règle.
Bernard
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subrosea
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Message par subrosea »

Voici quelques éléments complémentaires pour essayer d'y voir plus clair entre Caradrina noctivaga et C. flavirena, tirés de la série Esperiana "Revision of the genus Caradrina..." de Hacker, 2004 (un pavé de près de 700 pages et 27 planches couleurs !).

D'abord, en Europe, noctivaga est univoltin et vole au printemps (seule en Afrique du Nord existe une deuxième génération) alors que flavirena a une génération printanière et une génération automnale.

En moyenne, noctivaga a une envergure plus grande et des ailes plus larges que flavirena (27-32 mm contre 25-30 mm pour la 1ère gén. de flavirena et 19-26 pour la 2ème gén. de flavirena).

Coloration des antérieures et postérieures de noctivaga plus sombre et de couleur marron-chocolat (gris-marron chez flavirena). Du fait de cette couleur de fond plus sombre et uniforme, la réniforme et la subterminale sont habituellement plus distinctes chez noctivaga que chez flavirena. A noter aussi que les petits points jaunes situés autour de la réniforme et de la subterminale sont présents autant chez flavirena que chez noctivaga et ne sont pas un critère de séparation de ces deux espèces.

C. noctivaga est un élément atlantico-méditerranéen identifié avec certitude d'après Hacker d'Espagne, de France et d'Italie (malgré de nombreuses citations, seule la Sardaigne est confirmée). Pour la France, ont été authentifiés des exemplaires de l'Hérault, des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Provence. Historiquement, il existe bien sûr d'autres citations, par exemple les Pyrénées-Orientales. La sous-espèce algeriensis peuple l'Algérie et le Maroc.

C. flavirena a une distribution beaucoup plus large : Au sud, tous les pays du pourtour méditerranéen puis jusqu'en Iran. Au nord, l'aire de reproduction part de l'ouest de la France (Charente-Maritime) en passant par le Puy-de-Dôme, puis la Suisse, le nord de l'Italie, l'Autriche, la Bulgarie, le sud-est de la Russie, le Caucase... . Quelques migrateurs atteindraient le sud de l'Angleterre.

J'espère que ces quelques explications complémentaires auront été assez claires et permettront de mieux appréhender ce groupe difficile. Bien sûr, les critères distinctifs de chacune de ces espèces sont très subtils et sujets à interprétation mais sans doute apparaissent-ils mieux sur des grandes séries.
Batorfly
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Quenseli
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Message par Quenseli »

Trés bonne initiative Subrosea de nous avoir indiqué ces éléments d'aide a l'ID dans ce genre bien souvent nomé caradrina sp!!! :0009:
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bellieri
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Message par bellieri »

Merci beaucoup David pour ces précisions .... finalement, le pere Noël est passé !!! :wink:

David2
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subrosea
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Enregistré le : mercredi 17 mai 2006, 8:42
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Message par subrosea »

Eh oui David, avec en prime une bonne réduction (-40% sur le prix du bouquin) à cause de (ou devrais-je dire plutôt grâce à) la maltraitance que lui a fait subir la poste (tranche du livre légèrement abimée) 8-)

L'ouvrage est très complet et reprend notamment pour chaque espèce, sous-espèce et forme le texte de la description initiale dans la langue originale suivi d'une diagnose personnelle d'Hacker (laquelle a été supervisée par Fibiger et bien d'autres pontes de l'entomologie). Une carte de répartition est représentée pour chaque espèce.

Sinon, je précise que le genre Caradrina regroupe donc d'après les travaux de révisions d'Hacker les anciens genres Caradrina, Platyperigea, Eremodrina et Paradrina (pour ne parler que des genres existants en France). Ces derniers deviennent des sous-genres.
Batorfly

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