[Scaptocoris minor] Scaptocoris minor, le retour (Equateur)

[Bernard Perthuis]

Un deuxième adulte de cette étrange espèce souterraine de Cydnidae qu'est Scaptocoris minor Berg, 1894
(avec Perty comme auteur du genre)

Genre de machine de chantier à 6 pattes équipée de lames, de couteaux devant et de pattes d'éléphant pousseuses derrières, plus d'une lame genre bulldozer sur le front, capable de vivre avec toute sa petite famille jusqu'à 1 m de profondeur dans sols argileux et humides sur racines. Ici, prise lors de l'étude de cette espèce sur racines de palmier à huile en Equateur oriental, sols d'origine volcanique.

Quand ils sont dérangés par le remue ménage de la terre, ils stridulent ! Il y a aussi émission de substances volatiles odorantes, dont je ne connais pas la fonction (répulsion ? communication intraspécifique ?).

Posés sur un support comme la surface du sol, ils ne peuvent pratiquement pas marcher, et ne font que verser d'un côté puis de l'autre, c'est clair qu'avec les adaptations de leurs pattes ils ne sont pas du tout faits pour la vie au-dessus du sol (bien qu'ils volent un peu pour se disséminer).

S. castaneus, au moins aussi souterrain, est un ravageur important au Brésil (pâturages, canne).


Bernard Perthuis : Équateur : Shushufindi (Amazonie) ; année 1999
Altitude : 200 m - Taille : 7 mm
Réf. : 238714


Bernard Perthuis : Équateur : Shushufindi (Amazonie) ; année 1999
Altitude : 200 m - Taille : 7 mm
Réf. : 238715


Bernard Perthuis : Équateur : Shushufindi (Amazonie) ; année 1999
Altitude : 200 m - Taille : 7 mm
Réf. : 238716

[Fraf]

Ce que j’adore, c’est la disparition des tarses : une adaptation que l’on retrouve aussi, par convergence, chez les scarabées, si je ne dis pas de bêtises ?

[Sord]

Bonjour.
Merci pour ce partage ! Étonnant, certainement autant qu'efficace.

[Bernard Perthuis]

Sans vouloir imaginer la biomécanique de l'espèce et des Scaptocoris en général voire d'autres Cydnidae, j'ai quand même comme l'impression que les pattes arrières seraient constituées un peu comme des pelles ou des rames.
D'une certaine manière, afin de pouvoir avancer, il faut que les pattes arrières musclées poussent en se glissant dans ce qui a été fait miette/granulat par les pattes avant, ce qui impliquerait une certaine surface et concavité des extrémités et le fait de repousser les agrégats de sol vers l'arrière.

[Vinz]

C'est très intéressant, merci encore pour le partage.

[lauzette]

Un peu comme la taupe et la courtilière.