[Empicoris rubromaculatus] Empicoris sp

[FD.]

Merci pour ton mp et je vais expliquer comment envoyer un insecte (au moins une punaise car chaque groupe possède ses propres spécificités !).

Procédons par étape :

- bête vivante > bête morte : le mieux est de tuer les Hétéroptères avec de l'acétate d'éthyle (ou ether acétique). On peut trouver ce produit en pharmacie à condition de dire qu'on ne va pas se sniffer avec car il paraît que ça défonce grave ! ! Une fois l'acétate en poche, on en verse une gouttelette sur un bout de mouchoir que l'on jette dans le tube où est enfermé le spécimen. Attention aux tubes en plastique qui fondent avec l'acétate (j'utilise des petits tubes en verre, à hémolyse !). Le but est de ne pas mouiller le spécimen et qu'il reste souple pour pouvoir être étalé correctement peu de temps après.

Certains mettent les spécimens directement en alcool à 70°. C'est plus simple mais c'est beaucoup difficile (voire parfois impossible) d'étaler correctement les bestioles après ce bain alcoolique.

Quand on a pas de tubes, d'acétate ou d'alcool, on peut congeler la bestiole, ça la tue rapidement et elle reste souple une quarantaine d'heures... après quoi elle durcit !

- bête morte à envoyer : l'envoi peut se faire à condition de caler la bestiole dans un tube (plutôt du plastique pour l'envoi... ça casse moins que le verre !) avec du coton ou du sopalin. Attention à prendre des enveloppes rembourées ; sinon, elles explosent parfois en passant devant le scanner qui lit les codes barres... et sans adresses sur le tube, le tube est perdu forever !

- bête préparée : si la bestiole est préparée, il faut la placer dans une boîte et caler la paillette ou le spécimen afin qu'il ne tourne pas autour de l'épingle en s'abimant pendant le transport. Comme précédemment, attention aux enveloppes... et même dans ce cas, mieux vaut faire un colis.

Enfin, dans le cas présent de cet Empicoris, ce qui me paraît le plus simple est de m'envoyer le spécimen vivant dans un tube. Après 24 heures de transport, il devrait être toujours en vie et je m'occuperais du reste à réception !

Bien cordialement,

FD.

[Mariflorélien]

Merci beaucoup pour ton explication.







FD. a écrit:

Enfin, dans le cas présent de cet Empicoris, ce qui me paraît le plus simple est de m'envoyer le spécimen vivant dans un tube. Après 24 heures de transport, il devrait être toujours en vie et je m'occuperais du reste à réception !

Je vais t'envoyer le jeune imago trouvé le 04.12 dans le même Pittosporum tobira. L'image montre en 3 étapes la pousse des ailes.





Clément Marc : France : 6 12 2006 : Nice : 06000

altitude : 40m - taille : 5mm

ref:15481

En 46 heures les ailes se sont bien développées







Et puis aussi un adulte trouvé à la même date et au même endroit, que je présente la dessous:





Clément Marc : France : 6 12 2005 : Nice : 06000

altitude : 40m - taille : 6,5mm

ref:15482





Bonne chance !

[Mariflorélien]

Bonjour,



voici une nouvelle photo de l'adulte que je vais t'envoyer: on le voit mieux.(c'est le même que celui de la photo au dessus ref: 15482)

Celui-là ça doit être un "vieux papi" car il est resté tranquille au cours de la séance photo; Il ne s'est pas envolé !



(clic sur l'image pour l'agrandir)



Clément Marc : France : 7 12 2006 : Nice : 06000

altitude : 40m - taille : 6,5mm

ref:15485

[jeanphi_maurel]

Bonjour,

C'est impressionnant de voir la vitesse à laquelle ont poussé les ailes !
Tu les as mieux nourris que les araignées

Jean-Philippe Maurel

[Mariflorélien]

jeanphi_maurel a écrit:

C'est impressionnant de voir la vitesse à laquelle ont poussé les ailes !

Je n'en reviens pas moi-même ! Mais je pense plutôt que nos Empicoris ont les "pétoches" dans les bocaux et "la peur donne des ailes" comme chacun sait !



A propos de voler, les 2 "batonnets" sont en route vers d'autres cieux pour rejoindre FD. Voici leur vaisseau spatial. Leur sort est dorénavant entre les mains de la poste



(clic pour agrandir l'image)



Clément Marc : France : 7 12 2002 : Nice : 06000

-

ref:15486





JD. tu nous tiens au courant, hein !

[Mariflorélien]

Ah oui j'oubliais ! J'ai mis des psoques en leur compagnie pour le voyage

[Corinne]

Merci Mariflorélien pour toutes ces belles photos (et vidéo!) d'une bestiole que je n'avais jamais vue. C'est très intéressant.
Corinne

[coredac]

slt à tous,
tes photos sont toujours magnifiques, mariflorelein.
contrairement àl'avis de jp maurel, je suis plutôt surpris par la lenteur mise au développement alaire.
le peu que je connais en matière de biologie des hétéroptères suite à quelques élevages de coreoidea m'a montré que le déploiement des ailes était toujours très rapide (de l'ordre de 2-3 heures). or, là, il s'agit de près de 48 heures.
d'après tes commentaires et la chronologie il est exclu qu'il y ait eu 2 mues en 48 heures.
a ne considérer que la photo du 4 on pourrait penser qu'il s'agit d'un stade IV
sur celle du 5, un stade V
et enfin un adulte.
je suis très surpris par cette lenteur ou cette rapidité.mais, je le répète, mon expérience en ce domaine est plutôt faible, n'ayant jamais tenté d'élever un empicoris.
qu'en pensent les biologistes?
ciao

[plisthenes]

Même avis que Coredac, c'est fabuleusement lent, j'avais assisté à la mue d'un Coreus marginatus, en moins de deux heures les ailes avait leur taille nominale, même si pour la couleur ça n'était pas encore ça. Et les quelques bêtes dont j'ai rapporté les larves à la maison, pour obtenir des adultes, ont toujours mis moins de 24 heures pour terminer entièrement leur mue imaginale (je ne peux pas être plus précis, car dans ce cas là la boite d'élevage est posée sur un coin de bureau, et je jette un coup d'oeil de temps à autres), qu'il s'agisse de Pentatomidae, de Cydnidae ou d'Aradidae, les familles pour lesquelles je me souviens que je l'ai fait.

[Mariflorélien]

Merci coredac et plisthenes,

En comparant avec vos expériences d'élevages vous remarquez que les Empicoris sont très lents à développer leurs ailes. Je suis novice chez les insectes, je n'ai aucune connaissance pour comparer et j'ai été etonné de voir les ailes se "dérouler"aussi vite ! C'est un préjugé à effacer de ma mémoire.
Vous citez des exemples de familles d'insectes ayant des stades de développement rapide par rapport au Empicoris, mais il doit être raisonnable de penser qu'il existe aussi, chez les punaises, des insectes qui se développent encore plus lentement que "mes réduves" ? En connaissez-vous ?

On a vu plus haut que "mes p'tits batonnets" mangent des psoques, mais ils consomment aussi des pucerons (Chinery p.78).Donc ce sont des auxilliaires au jardin ! Les Empicoris ont-ils des prédateurs ? Peut-être des araignées ? En tout cas, dans le Pittosporum tobira que je suis en train d'explorer, je trouve un nombre considérable d'insecte ! J'ai prélevé quelques rameaux et je les ai secoués sur une feuille blanche. Il en est tombé des cochenilles ressemblants à des pseudococcus, des larves de dichochrysa, des psoques, des larves de cochenille australiennes, des larves marrons et noires de coléo, des araignées , et d'autres bestioles que je connais pas ainsi que des œufs !
Tiens, sur la feuille blanche, j'ai encore découvert 2 Empicoris mais alors ceux là tout petit ! Ils sont encore plus jeunes que ceux que je vous ai présentés. Bientôt je vous les montre en photo !