Hello,
Eh bien, ça bosse dur à ce que je vois
Rien à ajouter pour la déter'. Pour
S. dimidiatus, aucun souci, il n'est pas du tout présent dans le secteur en plus de sa morpho bien différente.
Pour BROLEMANN (1930), effectivement, même si à lui seul, il ne permet plus de déterminer efficacement tous les chilopodes de France, il reste très utile pour les géophilomorphes, et même nécessaire dans le Sud. Par contre, pour les lithobiomorphes et scolopendromorphes, il est très dépassé - cf. les réfs récentes pour ceux-ci - même s'il peut fournir des infos utiles en attendant de se procurer les réfs récentes. Et puis, plus on a d'ouvrages de déter' en complément des principaux, mieux c'est car on peut toujours y piocher quelque chose à un moment ou à un autre.
Je prends juste quelques minutes pour tenter d'expliquer simplement les caractères qui avaient l'air de poser souci au début de ce post :
-
sternite = grande plaque ventrale indurée s'insérant sous chaque segment pédifère ;
-
tergite = idem, mais dorsalement ;
-champs poreux sternaux = donc situés sur les
sternites, et plus précisément, ils peuvent être présents sur tous les
sternites des segments pédifères ; à noter que chez certaines espèces, ils sont moins visibles, voire disparaissent quasiment ou totalement dans la moitié postérieure du corps, voire les deux tiers. Conclusion : chercher ces pores en priorité sur les segments antérieurs (segments 5 à 15 notamment) pour vérifier leur présence ou absence. Ce caractère se voit à x45 pour les grandes espèces, mais pour les petites, ils sont plus durs à voir (notamment en-dessous d'une 30aine de mm) d'où la nécessité d'un fort grossissement, accompagné d'un bon éclairage (ce dernier est indispensable, presque plus que le fort grossissement), ou d'une prépa temporaire sous microscope (la pièce à examiner, voire même l'espèce entière s'il s'agit d'une petite espèce, peuvent être glissées à plat entre lame et lamelle avec une goutte d'alcool (fonctionne pour le x100, guère au-dessus), et permettre de voir ce caractère facilement : autrement dit, de la prépa très simple à faire).
-pores
coxaux des hanches terminales : pores plus ou moins nombreux (parfois même très peu nombreux, 2 seulement chez par exemple
Schendyla nemorensis, ou même un seul plus ou moins visible chez
Henia vesuviana) situés sur les hanches de la dernière paire de pattes).
-pleurite stigmatifère soudé ou non : les géophilomorphes possède une paire de
stigmates respiratoires sur chaque segment pédifère sauf au dernier. Autrement dit, il faut rechercher ce pleurite stigmatifère discriminant sur l'avant-dernier segment pédifère. Je n'ai pas le temps dans l'immédiat de faire un montage photo, mais regardez le cliché 6 de mon doc présent sur ce forum sur les "chilopodes à plus de 15 paires de pattes" : sur l'espèce de gauche,
H. vesuviana, on distingue le pleurite stigmatifère séparé du
tergite correspondant, non soudé (prenez le "H" de gauche, montez le regard verticalement tout droit un peu au-dessus, et vous devinerez une pièce en "demi-ovale" avec un petit orifice (le dernier
stigmate respiratoire gauche), on voit que cette pièce, donc le pleurite stigmatifère, est séparé du
tergite juste à côté puisqu'on devine sans peine le bord de ce dernier par rapport au pleurite. On voit aussi cette séparation sans beaucoup de mal pour le pleurite stigmatifère de droite. S'ils sont soudés, il n'y a pas cette séparation entre le pleurite avec le
stigmate et le
tergite, puisque l'orifice respiratoire est situé directement au bord de ce dernier.
NOTA : ne pas confondre le
tergite de l'avant-dernier segment pédifère avec le prétergite du dernier, mais
a priori, ça ne devrait pas arriver !
NOTA BIS : tout ce qui touche aux
sternites s'observe en vue ventrale, et aux
tergites en vue dorsale... logique mais c'est toujours bon de le rappeler ! Quant aux pores des hanches terminales, ils sont avant tout présent sur la face ventrale, mais s'ils sont nombreux, il peut y avoir sur les côtés des hanches et même dorsalement (comme chez
subterraneus). Il y a aussi le
Geophilus electricus qui en a quelques-uns ventralement et quelques-uns dorsalement, le long des bords du
sternite et du
tergite...
Si besoin, ne pas hésiter à me questionner directement par mail pour ce genre de question (Bernadette connaît mon adresse mail), ça m'est plus rapide de prendre 5 minutes pour répondre à une question précise par mail pour ce qui est d'une espèce à confirmer ou d'un caractère à expliquer (bon, il en faudrait pas 30 d'un coup non plus !) que de venir ici...
A l'époque, je n'avais pas mis de tableaux de déter' dans ma faune armoricaine, que des clés dichotomiques (contrairement à la faune des lithobies de France dans laquelle j'ai mis les deux), mais c'est vrai que ça aurait pu être un complément utile pour celui qui débute... Peut-être dans une version revue et augmentée future ? Mais ce sera pas avant longtemps vu tout ce que j'ai déjà à faire !
Bon week-end et bon courage dans vos déter' à venir, en tout cas, vous vous en sortez plutôt bien !
Etienne