C’est vrai, ça manque d’illustrations.
Quand j’ai vu la compacité de ce post je me suis dis que quelques photos au mitan eussent été les bienvenues mais je suis si peu motivé par la photo que je ne me suis toujours pas servi du superbe appareil numérique acheté il y a plus d’un an et qui dort sagement dans sa boite. Il est urgent que je m’y mette car j’ai pas mal de posts en vue pour le forum, mais il me faut les photos comme support.
Heureusement que qqs âmes généreuses ont pallié cette lacune en postant de superbes photos prises in situ.
Pour Répondre à Tscand sur la
phylogénie d’alexanor, il est exact qu il ressemble à machaon, mais cette ressemblance s’arrête là.
Il est rangé dans le genre Papilio parce qu’on a pas su où le mettre ailleurs à moins de lui créer un genre à part. Il a d’ailleurs été un temps dans le genre Pterourous

ce qui était abusif. Il n’est hybridable avec aucune autre espèce , alors que des espèces aussi éloignées d’
habitus que sont
machaon et
Papilio maacki s’hybrident parfaitement entre elles.
Ce qui compte c’est la capacité qu’ont deux espèces à mettre en commun leurs génomes et à donner ou non une descendance et non leur apparence extérieure.
L’hybride
alexanor X machaon a été tenté maintes fois , en particulier par Clarck & Scheppard dans les années 70 lors de travaux trés importants sur la
phylogénie du genre Papilio. Echec total. Idem pour tous ceux qui s’y sont frottés. En fait c’était intuitivement évident à la seule vue de la
chrysalide si différente de celles des papilio par sa forme, sa texture. Autre caractéristique, son incapacité à changer de couleur en fonction de l'endroit où elle se forme . Elle reste désespérément grise qu lieu que celles des autres papilio ont plusieurs couleurs possibles, dominante beige ou dominante verte.
Une raison supplémentaire pour préserver cet étonnant papillon.
Petite précision sur l’élevage cité ci dessus, ce sont des références qui datent largement d’avant la prohibition. Je n’ai plus, pour le moment, les infrastructures me permettant d’élever cette espèce dont la ponte n’est pas simple à maîtriser . On est loin du machaon.
Je pense bien cependant m’y remettre en vue de largage dans les milieux convenables et gérés dans ce sens, avec un programme de suivi à la clé. En particulier, j’ai peu envie que ces lâchers servent systématiquement aux habituels ramasseurs de chenilles et vendeurs de
chrysalides d’outre Rhin (c’est vrai que lorsque j’en croise ce sont chaque fois des Allemands). Les
chrysalides se retrouvent ensuite sur le net entre 15 et 30 Euros

.
On mesure une fois de plus les effets pervers d’une interdiction qui encourage un marché clandestin et pire une augmentation des cours (Je dis bien des cours car tout se vend et en particulier les insectes).
Ces remarques mériteraient un post à elles seules car elles donnent une belle matière à réflexion et je suis à peu prés sûr que beaucoup d’entre nous ont des avis (plutôt concordants ) sur la question.
Une excellente parade à ce commerce qu’on ne pourra jamais contrôler est la mise sur le marché à bas prix de spécimens issus d’un élevage intégral.
Je ne considère pas que la récolte de chenilles pour obtenir des
chrysalides soit un véritable élevage puisqu’il y manque l’essentiel : la maîtrise de la reproduction sur au moins un cycle complet.
Un bon exemple nous est fourni par Les
Ornithoptères (sauf O. alexandrae), couramment élevés et qui constituent désormais le fond des bourses aux insectes.
Il y a deux ans on trouvait des
chrysalides de priamus à 6 euros, rhadamanthus à 2,5 euros.
Huit ans auparavant, c’était O. goliath pour 55 francs et même paradisea à 70 francs.
Dans ce cas ce qui compte est moins la rareté que la difficulté d’élevage : ainsi, un
flambé (ponte pratiquement impossible à obtenir à moins d’apprivoiser la femelle ce qui est long et fastidieux) coûtera considérablement plus cher qu’un
Parnassius phoebus ou
apollo. De la même façon il est beaucoup plus fastidieux d’élever un
Melanagia galathea dont la chenille vit 10 mois qu’un
Euchloe tagis qui se
nymphose au bout d’un mois.
Je ne suis pas spécialement défavorable aux prélèvements dans la nature dans la mesure où le récoltant est conscient de ce qu’il fait. Toutes les populations supportent en général la prise d’un certain pourcentage de leurs individus. Le tout est d’apprécier la valeur de ce pourcentage ce qui ne peut se faire que si l’on a assez d’expérience sur le terrain et de connaissance de la biologie des espèces. Je pense que tous ceux qui ont 20 ou 30 ans de terrain derrière eux seront d’accord avec cette approche.
En revanche les prélèvements répétés à des fins mercantiles ou d’échanges exagérés sont condamnables.
Mais finalement que sont ces prélèvements face à la disparition d’un milieu où tout ce qui vit est anéanti ? Ou même, face à tout ce qui se retrouve collé sur la calandre de la voiture des valeureux protecteurs de la nature. Ce n’est plus une chasse, c’est un génocide !
Je charrie un peu

, la voiture tue aveuglement, le chasseur prélève de façon ciblé et parfois la cible est bien fragile.