[Phytoecia cylindrica] Curiosité éthologique !

[jules d'oc]

Bonjour,

Voici une récolte inattendue, coques nymphales tissées et très résistantes découvertes à l'apex de racines déliquescentes de Anthriscus sylvestris, entre 10 et 15 cm sous la surface !

m'intéressant depuis longtemps à l'éthologie des Phytophages c'est bien la première fois qu'une larve de Cérambycide me démontre semblable ouvrage ; ces coques de consistance dure contrairement à leur aspect extérieur renferment des imagos bien formés dès le début de septembre et résultant de pontes échelonnées entre la fin d'avril et la mi-mai ...tout au moins dans ce secteur héraultais !

l'intérieur est parfaitement lisse et une fois dépourvu des fibres extérieures revêt un aspect en noyau de datte, étrange n'est-ce-pas ?

et Cristel à qui j'ai soumis la chose pourra confirmer à l'occasion, indiquant qu'un long parcours en bord de route et sous un ciel maussade ne nous a alors permis qu'une bien maigre récolte : 5 coques au total du fait que les racines sont entièrement délabrées et que ces "cocons" se situent alors en pleine terre ...sortie du 26 12 09 sur le territoire de Maurian .

ceci pour dire que d'autres Cérambycides qui ont la réputation de se nymphoser en terre doivent bien préparer une loge protectrice (pour les Dorcadion ?) ...

et je vous laisse un instant de réflexion avant de présenter ces maitres d'oeuvre !



jules



jules d\'oc : France : 7 9 2009 : Taussac-La-Billière : 34

altitude : 600 m - taille : coques de 25-30 mm

ref:54006

[vanderbergh]

Phytecie ou Agapanthi

[jules d'oc]

Tu brûles vanderbergh, mais les Agapanthiini ne se comportent jamais de la sorte !
et c'est bien un représentant des Phytoecia, le premier que je vois ainsi à l'ouvrage : Opsilia coerulescens sur les Vipérines comme Phytoecia virgula sur Echinops ritro s'établissent au collet entre 2 tampons de copeaux sans le moindre renforcement destiné à franchir la saison hivernale et résister ainsi au froid comme aux pluies diluviennes très fréquentes en Languedoc ...la loge nymphale se résume à un court segment de racine sectionnée et de tige abattue centré sur le collet qui reste en place ...
cela vaudrait la peine d'examiner ailleurs d'autres Apiacées afin de savoir si ce comportement résulte d'une adaptation au terrain ou à la phénologie de la plante-hôte, assez brève et générant par le fait une métamorphose hâtive sur les pieds d'Anthrisque sylvestre examinés (cette plante ne se trouve en masse qu'au Nord du département et subit de plein fouet les influences méditerranéennes) ...
les Anthrisques sont légion en Aubrac lozérien et sont colonisées par Agapanthia villosoviridescens, mais la nymphose s'inscrit dans le même schéma que pour l'ensemble des Agapanthiini et n'y ai jamais découverte la moindre Phytoécie ...

[znort]

J'ai bien tenté de chercher larves et nymphes de Phytoecia icterica à côté de chez moi où elle est bien présente.
J'ai cru un moment avoir trouvé la larve et tenté de prélever l'ensemble de la plante avec la motte de terre au pied. Ce fut un échec complet pour moi alors que côté Agapanthia c'est bien plus simple.

[jules d'oc]

voici l'une de ces coques récoltée le 29 12 09 et qui contenait exuvies et imago bien vivant !
toutes sont étanches et résistent à un poids de 1 kg, sans le moindre écrasement, la paroi épaisse de 2 à 3 mm est faite de fibres compactées, l'intérieur parfaitement lisse ; et pour les ouvrir il faut une lame tranchante ou préparer la section au scalpel si l'on désire une ouverture transversale afin de libérer la bête sans dommage ...
et pour répondre à znort je ne suis pas surpris d'apprendre que Phytoecia icterica doit bien procéder de la sorte et qu'il est très difficile selon le moment des prospections de découvrir la larve comme la nymphe bien dissimulées dans le sol à l'apex des racines qui ne viennent pas facilement lors de la traction ou même à l'aide du piochon !

jules d\'oc : France : 4 1 2010 : Taussac-La-Billière : 34
altitude : 600 m - taille : 30 mm

[jules d'oc]

sur récolte de décembre et après section transversale de l'une des coques voici donc une femelle de 10 mm très prompte à s'évader !

cristel et moi même avons bien noté sur des imagos frais que la pilosité frontale était presque inexistante chez les femelles alors qu'elle est très dense chez les mâles, il en en va de même pour le scutellum ...

certes j'avais dès le début mai suivi la croissance larvaire, elle est inférieure à 2 mois au-delà de l'ovirupture et la nymphose intervient dans la foulée (probablement courant juillet ou août, ce que je n'ai pu vérifier) ; ce sera à prévoir à la prochaine saison ...



jules d\'oc : France : 26 12 2009 : Taussac-La-Billière : 34

altitude : 600 m - taille : imago de 10 mm

ref:54009

[Vin'S]

Très intéressant tout ça... merci encore une fois pour le document.

[Vincent Duchateau]

[le géorgien]

là c'est du haut niveau !!!

[vanderbergh]

oui mais je n'ai toujours pas reconnu l'espèce