Outre les orchidées, les groupes taxonomiques pris en compte par les gestionnaires depuis très longtemps sont les vertébrés.
Et sans un maillage de buissons, zones d'enfrichement, bosquets, haies et lisières bien structuré, point de pie-grièche écorcheur, d'engoulevent d'Europe (ces deux là sont d'intérêt communautaire), de torcol, de huppe, etc., ni de lézard vert et autres vipères et couleuvres.
Par ailleurs les "Formations à genévriers communs sur landes ou pelouses calcaires" sont des habitats d'intérêt communautaire (code : 5130 pour les initiés), de même que les formations de fruticées associées à des pelouses : habitat 6210 "Pelouses sèches semi-naturelles
et faciès d'embuissonnement sur calcaires".
Au passage ça fait maintenant de nombreuses années que les groupes entomologiques "classiques" sont pris en compte (papillons de jour, libellules, et maintenant de plus en plus souvent orthoptères). Et de nombreux papillons et orthoptères sont favorisés par la présence d'une strate arbustive et/ou arborée.
Du coup pour toutes ces raisons je n'ai jamais vu aucun projet de "gestion environnementale" actuel ou ancien qui aboutisse à ton soit disant modèle de "pelouse calcaire en billard", j'ai d'ailleurs souvent plutôt vu l'inverse.
Alors dire que les genévriers et plus largement les formations buissonneuses sur les pelouses sèches disparaissent à cause des gestionnaires est d'une part complètement faux, caricatural, et en plus m'énerve profondément.
Il existe (du moins en Franche-Comté) trois causes principales de disparition de ces milieux :
- l'abandon des terres et le boisement spontané (qui n'est pas nécessairement un mal en soit);
- les pratiques agricoles inadaptées pour ne pas dire intensives qui vont dans le meilleur des cas au gyrobroyage à la sauvage (là tu peu parler de billard), en passant par le passage au bulldozer, voir au casse cailloux, et même quand le sol le permet au labour pour mise en culture céréalière (même si ce n'est pas rentable, pas grave c'est subventionné);
- l'urbanisation, ça peut être des habitations, mais aussi très souvent des routes, des voies ferrées, des carrières, des ZAC, des éoliennes, des centrales photovoltaïques....
- Au passage pour le genévrier il y existe un quatrième facteur, ancien et qui n'a pratiquement plus cours de nos jours, qui consiste en l'entretien des pelouses par des feux courants (écobuage), très utilisé dans le passé. Le genévrier ne résiste pas au feu.
Sachant que ces trois paramètres affectent la très grande majorité des surfaces de pelouses sèches et que les pelouses "gérées" dans un objectif environnemental ne représentent qu'une poignée de ce qui existe....
Sur ce Sat' , ne le prend pas mal

, mais je ne vois vraiment pas l'intérêt d'opposer les (gentils) entomologistes, aux (méchants) gestionnaires (je n'aime pas ce mot d'ailleurs).
Au passage, désolé Semanotus de polluer ton sujet, ce débat n'a d'ailleurs rien à faire ici. Je clos cette parenthèse
Pour me rattraper, je parie comme Stef sur S. l.
