Le travail de G. du Chatenet concernant
Chalcophora constitue pour moi une bonne synthèse de ce qu'a écrit L. Schaefer (qui figure d'ailleurs dans ses références bibliographiques). On peut considérer que transformer une douzaine de pages bien denses de Schaefer en deux petits paragraphes est un sport difficile

!
Là où le bât blesse, c'est dans les gravures de son ouvrage, qui quoique bien léchées, sont tout de même assez loin de la réalité (surtout pour
C. detrita)
Je ne vais bien sûr pas récrire ce qui a été fait par GdC, mais je le complète ci-après par quelques éléments sur la biologie des deux espèces françaises,
C. mariana Linné 1758 et
C. intermedia Rey 1890, repris dans l'ouvrage de L. Schaefer.
C. mariana
- développement de la larve dans différentes espèces de pins : la
forme typique notamment dans
Pinus sylvestris, la
ssp. massiliensis dans
Pinus halepensis, pinaster, salzmanni, sylvestris et
pinea. On la trouve dans l'aubier des vieux troncs non écorcés, abattus depuis assez longtemps, ou renversés, mais surtout dans les souches et les grosses racines, qu'elle mine profondément et que plusieurs générations finissent par réduire en vermoulure, de concert avec la larve de
Ergates faber (Cérambycides).
La larve de la ssp.
massiliensis avant la
nymphose vient creuser le trou de sortie de l'
imago, et l’obture avec un tampon de fibres de bois. Adulte elle mesure 60 à 70 mm. de longueur ; 2 années au moins sont nécessaires pour acquérir cette taille.
- L'insecte fréquente au soleil les souches de Pins, sur lesquelles on le capture souvent en nombre, les arbres dépérissants, abattus, renversés, ou partiellement incendiés, les troncs écorcés ou débités, entassés à proximité des coupes, ou même chargés dans les wagons. Se prend quelquefois en battant les Pins où il se pose sur les branches élevées. S'envole assez promptement, et il lui arrive de s'abattre sur nos vêtements. Moins agile par temps défavorable, il se laisse facilement prendre à la main.
- Son époque normale d'apparition est mai-septembre. Remonte jusque vers 1000 m. d'altitude. La proportion des mâles est supérieure à celle des femelles.
Parasite Hyménoptère de la larve :
Ephialtes manifestator L.
C. intermedia
-
forme typique : développement de la larve en Corse dans le Pin laricio (
P. laricio Poir. f. typ., ou race
corsicana, ou
P. nigra Arn. var.
Poiretiana Asch. selon les auteurs). On la trouve dans l'aubier d'assez gros troncs abattus depuis 3-4 ans, ou renversés à la suite d'un incendie, et portant encore leur écorce. Elle y creuse de larges galeries en tous sens, transformant certaines parties en vermoulure. La durée d'évolution est de 2 années au moins, et plus probablement de 3.
- Les moeurs de l’
imago sont celles de
C. mariana. Se prend communément durant toute la belle saison, mais abonde surtout en juillet. N'apparaît et ne se pose sur les troncs que pendant les heures les plus chaudes. A partir de 13 h. (heure solaire), il se cache ou s'envole à la cime des arbres. De 800 à 1000 mètres d'altitude environ. En Corse, semble particulier au Pin laricio.
- ssp.
fagniezi : la larve se développe exclusivement et d'une façon analogue dans le
Pinus salzmanni Dunal.
- La ssp
fagniezi a été prise de 350 à 600 m d’altitude environ, en juin et juillet, en battant les branches encore vertes des Pins de Salzmann dans des zones plus ou moins récemment incendiées, ou posée sur des troncs superficiellement carbonisés encore debout.
-
C. intermedia et sa ssp
fagniezi sont moins agiles que ssp
massiliensis. Ils s’envolent sans promptitude, même en plein soleil, aussi les prend-on sans peine à la main. Au premier contact, ils peuvent se laisser choir et s’immobiliser pendant un long moment. La proportion des mâles est toujours beaucoup plus élevée que celle des femelles.
Enfin, et cela n'engage que l'auteur, L. Schaefer recommande de piquer ces insectes vivants pour éviter les frottements qui font disparaître la
pruinosité. Un avis que je ne partage pas bien entendu. Il vaut mieux faire une injection d'ammoniaque sur le terrain !
Pour ceux qui souhaitent davantage de détails, je tiens à leur disposition l'extrait complet du travail de Schaefer sur
Chalcophora.