coleo 94 a écrit : mercredi 14 décembre 2022, 12:13
Bonjour, Philippe a tu l’article de Mineau & Teocchi (1986) ? J’aimerais comprendre pourquoi l’article est invalide.
Extrais de l'article:
BRUSTEL Hervé, BERGER Pierre & COCQUEMPOT Christian, 2003
Catalogue des Vesperidae et des Cerambycidae de la faune de France (Coleoptera)
Annales de la Société Entomologique de France, Paris (N. S.) 38 (4) [2002]: 443-461.
13 juin 2003
– C. robertae Mineau & Teocchi, 1986 est un nomen nudum d’après l’article 15 du Code international de nomenclature zoologique car il n’est pas suivi de la mention n. sp. et tombe sous le coup d’une appellation conditionnelle puisque publié après 1960. Les auteurs n’ont jamais décrit formellement l’unique exemplaire trouvé par A. Mineau près de SaintLaurent (Alpes-de-Haute-Provence) (Mineau & Teocchi 1986).
Althoff & Danilevsky (1997) devaient s’abstenir de citer ce taxon puisqu’ils nous rappellent l’invalidation proposée par Sama (1996b). Ce taxon et sa présence en France restent énigmatiques.
tu te fatigueras moins en observant les ombelles à proximité et à la bonne époque
Je pense que la bête doit être déjà dans un certain nombre de collections, sous un nom erroné ou en sp, gageons qu'après ce post tous les amateurs de longis vont remettre le nez dans leurs boites, comme moi en ce moment mais pour une autre raison
Cette espèce (robertae / relictus) ressemble énormément pour ne pas dire plus à Clytus schurmanni Sama, 1996.
A la suite de sa description, Sama fait d’ailleurs référence à robertae.
Si l'on suit la clé de Özdikmen et Turgut 2009 avec la description de robertae/relictus, on arrive à schurmanni /schneideri, la différence étant l'apex élytral:
5 Elytra rounded in the apex...................................schneideri Kiesenwetter, 1879
- Elytra attenuated in the apex.........................................schurmanni Sama, 1996
Je vous laisse apprécier la différence subtile entre rounded et attenuated...
Je pense qu'un comparatif entre les Types de ces 2 espèces vs relictus serait indispensable. Or schurmanni n'est même pas cité dans l'article de 2022. C'est un problème important.
Pour avoir passé en revue tous les clytinae d'Europe et Turques pour la mise à jour de la liste rouge des coléo saproxyliques (publication 2023), j'ai pu constater le nombre important d'espèces qui ont des distributions fragmentées comme ce serait le cas ici (France - Turquie).
Par ailleurs, il existe un Plesioclytus relictus Giesbert, 1993 décrit de Floride, ça pourrait faire homonymie ?
++
Benoit
Le taxon français semble quand même bien différent, de par les antennes assombries, la taille des articles antennaires, l'absence de macules humérales ...etc.
Sama 1996 p108-109 à la suite de la description de schurmanni indique :
A propos de Clytus robertae Mineau & Teocchi, 1986 (nomen nudum)
Cette espèce "fantôme" à été signalée et décrite (d'une façon incorrecte)
comme provenant de France: Alpes de Haute Provence: La Cayolle
(L'Entomologiste, 42,1: 11-12). Au moins d'après la figure, elle pourrait bien
se rapporter aux Clytus du groupe schneideri et plus précisément, par ses fascies élytrales très minces, au C. schurmanni décrit ci dessus. Dans la
figure, toutefois, on ne voit pas de maculehumérale (bien distincte chez
schneideri et schurmanni) et celle-ci n'est pas mentionnée dans la
description. En plus, selon ses auteurs, les élytres seraient subarrondis à l'apex
{ce qui pourrait convenir pour schneideri, mais pas pour schurmanni) ct très
densément et finement ponctués (ce qui ne convient ni à l'un ni à l'autre). La
longueur des articles des antennes n'est pas la même dans les espèces
anatoliennes le 3e est bien plus long que le scape ou le 4e, le 5e n'est pas plus
court que le 4e ni plus long que le 6e.
Je ne sais pas si cette bête à été vraiment trouvée en France ou si elle vient de
Turquie, de toute façon le problème ne se pose pas puisque, d'après le Code
International de Nomenclature Zoologique, Clytus robertae Mineau &
Teocchi, 1986 est à considérer comme un nomen nudum (An. 15,
propositions conditionnelles)
A noter que la marque humérale peut être absente ou variable dans ce groupe d'espèces (cf les nombreuses variantes de Clytus arietis).
Enfin je trouve étrange que personne n'ai mis la main sur cette bestiole qui se reconnait bien, dans l'une des régions les plus prospectées de France, y compris lors de la révision de la plupart des collections régionales pour l'Atlas des Cerambycidae de Rhône-Alpes (Allemand et al 2009). Idem lors de la mise en place de la liste rouge régionale, nous n'avons rien vu qui pouvait s'y rapporter.
Pour moi, ce cas ressemble beaucoup à une espèce importée (prob. schurmanni), vue dans les Alpes du sud voici quelques années et qui s'étend vers le nord.
++
Benoit
Modifié en dernier par Benoit.Dodelin le jeudi 15 décembre 2022, 13:48, modifié 1 fois.
Une autre vue de schneideri avec un aspect bien différent de celui de l'article de 2022:
les marques jaunes sont presque identiques mais on note l'apex élytral nettement arrondi