[Cerambyx cerdo] Mystère au bureau

[Emilien Gonzalez]

Dans mon p'tit village drômois, nous allons bientôt abattre un très vieux frêne presque entièrement creux. La mairie préfère éviter tout risque de chute sur un passant ou pire, une automobile, l'arbre étant situé sur un parking. Il y a sûrement des choses sympa dans sa cavité, bien ouverte à sa base.

Trois questions : que puis-je proposer à la mairie pour que le tites bêtes finissent leur cycle ? Laisser la quille sur place encore deux ans ? Mais les adultes vont y pondre ?
Puis-je récolter du terreau de la cavité et le stocker, et dans quelle conditions, pour voir émerger les adultes ?
Si je vais tamiser maintenant une partie du terreau, ai-je des chance de trouver des adultes ou seulement des larvouilles ?

Merci

[Prinobius]

Pour éviter la disparition de cet arbre il faudrait que le présence d'une espèce protégée soit attestée (osmoderme, cerdo ...).
A moins de ça (et encore) la sécurité des humains prime sur un insecte
Maintenant si la mairie n'est pas contre et que la sécurité n'est pas en jeu, elle peut demander de laisser le fût et de faire élaguer les branches ne laissant qu'une quille comme ça se fait chez moi.
Une autre possibilité serait de laisser le tronc couché sur place, bien sûr si cela est faisable.
Si non, tu peux toujours demander aux personnes qui abattent l'arbre si tu peux prélever tout ce que tu trouves d'intéressant et de le mettre en élevage.

Voilà ce qui se fait par chez moi :

http://i45.servimg.com/u/f45/10/05/00/19/photo129.jpg

http://i45.servimg.com/u/f45/10/05/00/19/photo130.jpg

http://i45.servimg.com/u/f45/10/05/00/19/photo131.jpg

[Bébert]

Travaillant pour le service de protection de la faune Genevoise, c'est avec l'autorisation du service que je l'ai fait et le referais. Nous délivrons les autorisations d'abattage, certaine sous condition de garder une quille de plusieurs mètre, je dois évaluer le temps (preuve à l'appui) qu'une quille devra rester en place avant de disparaitre. Ceci afin que les larves encore présentes puissent finir leur métamorphose et coloniser un autre chêne.

Ok merci de la réponse, cette question est juste pour s'assurer du respect de la législation afin de ne pas engager une quelconque responsabilité du forum. Je ne connais d'ailleurs pas le statut de cette espèce en Suisse. Je ne l'ai personnellement jamais vu car très rare en Franche-Comté.
Ton sujet est d'autant plus intéressant avec ces dernières photos qui présentent des moyens de conservation des vieux arbres in-situ.

[Prinobius]

La Suisse est également signataire des divers conventions de protection des espèces, donc cerdo est protégé comme en France.
La confédération a également publié une liste des espèces prioritaires au niveau national, il y figure en priorité 2 (élevée)
http://www.bafu.admin.ch/publikationen/ ... ml?lang=fr

Cela fait maintenant une dizaine d'année que le canton de Genève met en place ce genre de mesure (quilles) pour favoriser le grand capricorne et le lucane entre autre, je suis chargé d'en faire le suivi afin d'en optimiser, si faire se peut, la qualité des mesures demandées.

[Emilien Gonzalez]

Merci pour les info, j'avais oublié de préciser que l'arbre est en vie donc même si on l'élague fortement, il va repartir et le risque de chute sera toujours présent (en tout cas, c'est ce que la mairie va me signifier) Par contre, je peux récupérer autant de bois et de terreau que je veux pour élever, peut-être même la quille entière.
http://i45.servimg.com/u/f45/16/65/71/51/frenep10.jpg
F, Barsac, 26, 09 XII 12, 400 m, 15 m estimés...

[vanderbergh]

L'abattage d'arbres est devenu un business juteux pour certaine entreprises qui font ce qu' il faut pour montrer la dangerosité d'arbres malades ....

[Prinobius]

Dans tout les cas, ne jamais regarder l'arbre individuellement, voir dans les environs proche s'il existe d'autre spécimens du même âge et d'essence similaire. A première vue, ton arbre à été dans un temps taillé en tétard puis on a abandonné cette taille. Le fait qu'il soit bifide et creux jusqu'à sa base le fragilise ce qui à justifié sa demande à l'abattage. Pour le garder, il faudrait le tailler à la hauteur des anciennes coupes en tétard. Repartirait-il ? Pas sur, mais un risque persisterait quand même en cas de collision avec un véhicule. Le haubanage est aussi une solution possible
Pour favoriser l'entomofaune encore présente, il suffirait de laisser l'arbre une fois abattu, sur place ou dans un lieu plus favorable mais pas trop éloigné de son origine.
Le dernier recours sera de prélever un maximum de ce qui est sauvable et d'en faire l'élevage.

[Prinobius]

L'abattage d'arbres est devenu un business juteux pour certaine entreprises qui font ce qu' il faut pour montrer la dangerosité d'arbres malades ....

J'ai vu pour certain arbre dépenser une petite fortune en tomographie pour justifier un abattage.

[Petit Schtroumpf]

Une question me taraude. J'ai lu ici, par sieur de la Quenouille, que les larves de Cerambycidae se nourrissaient de la partie vivante du bois.

Si on coupe un arbre, plus ou moins sénescent, dans lequel se trouvent des œufs ou des larves de tout premier stade d'espèces achevant leur cycle sur plusieurs années (comme les Cerambyx), vont-elles survivre et arriver à produire un imago ?

[Saturnin de la Poire]

Une question me taraude. J'ai lu ici, par sieur de la Quenouille, que les larves de Cerambycidae se nourrissaient de la partie vivante du bois.

Si on coupe un arbre, plus ou moins sénescent, dans lequel se trouvent des œufs ou des larves de tout premier stade d'espèces achevant leur cycle sur plusieurs années (comme les Cerambyx), vont-elles survivre et arriver à produire un imago ?

faut que tu nous retrouves ça !

dans un tronc, le bois est une fraction morte. La partie vivante, c'est le cambium et l'anneau externe
cerdo, par exemple, fait la majorité de sa vie dans les couches profondes du bois, donc du bois mort

en revanche, le fait que l'arbre soit vivant, cela conserve une certaine humidité au bois mort. Lorsque l’arbre meurt, l'humidité de sa matière va alors être dépendante de l'humidité du milieu, le bois peut alors sécher ou pourrir