Position taxonomique :
Ordre | Dictyoptera |
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Sous-ordre | Isoptera |
Les termites sont des insectes sociaux xylophages que l’on trouve essentiellement dans les régions tropicales. Ils forment des colonies parmi lesquelles ils se répartissent en quatre castes : ouvriers, soldats, nymphes et sexués, chaque caste présentant des spécificités morphologiques distinctes. En grandissant, les larves peuvent devenir soit nymphes soit ouvriers, en fonction des besoins de la colonie. Nymphes et ouvriers peuvent devenir soldats, mais seules les nymphes donnent des individus sexués. Chaque caste est morphologiquement différente des autres, ainsi les sexués ont des ailes et les soldats développent une grosse tête et de grosses mandibules : ils défendent la colonie. Les ouvriers sont mâles ou femelles (en proportion égales) mais stériles, aptères et dépigmentés, ils représentent la majeure partie de la colonie (environ 90%).
Une fois par an, avant l’essaimage, des larves vont évoluer en nymphes par mues successives. Ils grandissent et les organes génitaux commencent à se développer, tout comme les ébauches alaires. Ces nymphes deviendront les futurs reproducteurs sexués, qui sont sombres (noirs). A ce stade, le sexe ne peut être déterminé que par une observation des derniers sternites.
Au moment de l’essaimage, mâles et femelles sont devenus sexués et sont ailés. Ils s’envolent (ou plutôt planent et se laissent porter par le vent), tombent au sol, puis se cassent les ailes et tentent de trouver un partenaire d’une autre colonie (brassage génétique) avec lequel ils s’accouplent. Ceux qui y arrivent fondent une nouvelle colonie, les autres meurent après quelques jours d’errance. Les adultes sexués peuvent se nourrir seuls pendant quelques semaines, après quoi ils perdent cette faculté, lorsque les larves sont capables de prendre en charge la colonie.
En dehors de la période d’essaimage, les seuls adultes d’une colonie de termite sont donc le couple initiateur (facilement reconnaissable : ce sont les seuls pigmentés). Il n’y en aura jamais d’autre. Il existe des sexués de remplacement (les néoténiques), qui n’apparaissent qu’en absence du roi et de la reine, quand cela est nécessaire et sous certaines conditions, mais ils ne remplacent pas le couple royal et leur nombre varie selon les conditions et l’espèce. Ce sont des individus issus d’ouvriers et capables de se reproduire pour assurer la survie de la colonie.
Les termites sont pourvus de yeux rudimentaires qui ne sont fonctionnels que chez les adultes sexués. Ils se reconnaissent, communiquent et trouvent leur nourritures grâce à leurs antennes qui captent les signaux chimiques émis par les autres termites. Dans une moindre mesure, ils sont aussi sensibles aux vibrations engendrées par les sons.
En France, on ne trouve dans la nature que deux genres de termites : les Reticulitermes et les Kalotermes.
Il y a six espèces de Reticulitermes en France, et le département où on rencontre le plus de diversité est celui des Bouches-du-Rhône. Mais c’est dans les Landes que les Reticulitermes sont numériquement les plus nombreux. Voici les différentes espèces françaises :
– R. grassei (remonte d’Espagne jusqu’à Bordeaux)
– R. flavipes (=santonensis) (des Landes à Paris)
– R. banyulensis (d’Espagne jusqu’à la région de Marseille)
– R. lucifugus (Méditerranée)
– R. urbis (espèce découverte en 2004 à coté de Grenoble, Marseille aussi)
– R. lucifugus corsicus (en Corse)
On a recensé aussi R. balkanensis (qui vient de Grèce !)
Connaître l’espèce exacte des Reticulitermes est très difficile à l’œil nu, même avec une bino. Tous les adultes sexués ont le thorax noir, ce qui permet de les différencier du seul autre genre présent en France, les Kalotermes. En absence d’adulte, les conditions d’observations peuvent permettre de trouver le genre.
Les colonies de Reticulitermes comptent plusieurs dizaines de milliers d’individus, elles sont bien plus importantes que celles des Kalotermes. Ces colonies sont souterraines et peuvent s’étendre sur diamètre d’une dizaine de mètres, jusqu’à plusieurs mètres de profondeur. Elles sont bien souvent invisible à l’observateur. Suivant l’espèce et la caste, les individus mesurent entre 3 et 5mm.
Lucifuges, ils se font plus discrets que les Kalotermes et ne sortent pas à la lumière, mais ce sont eux qui causent le plus de dégâts dans les habitations. Ils ne rongent le bois qu’à l’intérieur, ainsi une souche d’arbre attaquée ne se différencie pas visuellement d’une souche saine. Les Reticulitermes mangent plutôt le bois tendre et humide, et n’attaquent pas les bois qu’ils ne peuvent atteindre sans sortir à l’air libre. Mais une fois introduits à l’intérieur d’une habitation, ils peuvent aussi se nourrir de papier et de carton, voire de textile lorsqu’il est d’origine végétale.
Il n’y a qu’une seule espèce de Kalotermes en France métropolitaine, c’est K. flavicollis, le termite à cou jaune. Ce sont les termites qu’on rencontre le plus fréquemment dans la région méditerranéenne bien que n’étant pas numériquement les plus nombreux. En France, on ne le trouve que dans le grand Sud.
Les colonies de Kalotermes comportent quelques centaines d’individus, ce sont des termites de bois sec, ils n’aiment pas les bois déjà dégradés par les champignons. Les bois attaqués par les Kalotermes se reconnaissent à la présence de vermoulures, qui sont absentes dans les bois attaqués par les Reticulitermes. De part leur nombre restreint et leur mode de vie, ils ne font que très peu de dégâts aux habitations qu’ils n’envahissent pas.
Les individus sexués adultes (ailés ou qui ont arraché leurs ailes) permettent de déterminer le genre sans aucun doute ; ils ont tous le pronotum jaune-orangé et ce sont les seuls à l’avoir en France, alors que le reste de leurs corps est bien plus pigmenté, noir. Ces adultes mesurent de 8 à 10mm. Les autre castes ont une coloration pâle blanchâtre et sont plus petits : 4 à 6mm pour les larves, jusqu’à 8mm pour les soldats. Ce genre n’a pas d’ouvriers : ce sont les larves des derniers stades qui pourvoient aux besoins vitaux de la colonie. Tous les individus sont sexués et ce sont les nymphes qui remplissent le rôle d’ouvrières. Il suffit de quelques individus pour fonder une nouvelle colonie, mais ces termites sont plus primitifs que les Reticulitermes et bien moins dangereux pour les habitations.
Quelques caractères différenciant les deux genres de termites français
Reticulitermes | Kalotermes | |
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Préfèrent le bois | Humide | Sec |
Colonies : taille | grandes, jusqu’à 200000 individus | petites, inférieures à 2000 individus |
Termitière | souterraine | Dans les souches |
Adultes sexués | Entièrement noirs | Cou jaune |
Soldats | Une seule dent à la base de la mandibule gauche | Mandibules dentées |
Prothorax | Forme de "selle" | Echancré |
Thorax | Rétréci | Même largeur que l’abdomen |
Tête | Plutôt ronde | Plutôt carrée |
– Identification des Reticulitermes français
– Etude des Reticulitermes français
Article réalisé sur la base des interventions de Patrick_B, Math, et Reti sur le forum, complété par la lecture de la bibliographie.