Oui, je crois, j'avais notamment récapitulé dans un sujet que j'avais ouvert ce que j'avais trouvé sur le forum concernant Cerceris arenaria :
- des ailes avec trois cellules cubitales dont la seconde est pétiolée
- un abdomen présentant un étranglement à chaque segment
- le tergite 1 avec des taches latérales jaunes et les tergites 2 à 5 avec des bandes terminales jaunes
- des yeux non échancrés divergents vers le bas (on ne peut pas le voir sur mon spécimen) et une tache post-oculaire jaune
- un clypeus jaune (on ne peut pas le voir sur mon spécimen)
- la base du flagelle antennaire brun sombre et douze articles antennaires (pour une femelle)
Concernant la coloration des tergites, Patrick_B avait signalé dans ce sujet que, hors midi, les caractères de coloration, de forme et d'étendue des taches sont globalement communs à arenaria et à flavilabris... et que les critères déterminants entre ces deux espèces étaient la lamelle supra-clypéale, et la couleur des mandibules et des antennes...
Toujours dans ce sujet, le critère des tibias tâchés de noir avait évoqué par gomjabar35... mais avait été jugé non déterminant quand il était absent. Mais est-il déterminant quand il est présent ?
Effectivement, le caractère de la tache apicale noire des tibia 3 n'est discriminant ni dans un sens, ni dans l'autre (au moins deux autres espèces ressemblant plus ou moins à arenaria peuvent l'avoir, ou pas)
Hors région du sud, si ça ressemble à arenaria, il y a 75% de chance pour que ce soit lui (et proche de 100% si c'est en zone urbaine).
Si l'on est certain que l'enclos du propodeum est strié, sans ponctuation nette en plus, si le premier tergite est taché de jaune et que la tache du deuxième est profondément échancrée, il ne reste pratiquement plus que flavilabris qui peut prêter à confusion avec arenaria. (Les deux espèces sont de grande taille, ce qui les différencie d'un éventuel quinquefasciata qui peut y ressembler lorsque les taches jaunes sont présentes sur le tergite 1 — dans ce cas, la coloration des antennes et des pattes peuvent donner une indication: plus rougeâtre que jaune pour les partie claires, la partie distale des fémurs n'est jamais tachée de noir, tout au plus de rougeâtre).
Pour avoir plus que la forte impression que nous donne l'habitude, il faudrait (dans tous les cas si c'est au sud), voir la face (de face), et aussi de profil pour voir une éventuelle lamelle supraclypéale; il faudrait aussi voir l'aire pygidiale. NB: la lamelle supraclypéale de flavilabris est absolument caractèristique, hors midi.
Ici, c'est encore un arenaria, mais une fois de plus c'est un peu décevant de ne pas voir “les vrais caractères” (je ne parle même pas des fossettes médiane à la bordure postérieures des tergite (juste sur le 1 pour arenaria et ses proches)
Merci Patrick,
Enfin, on est quand même un peu jésuites, ou casuistes ; ... Quand ça a cette "gueule là", notre système permet de les appeler arenaria probable, avec le niveau 3.
Aramel dirait "proche de", et certains diraient "cf. arenaria" ...
Je suis un photographe d'insectes encore peu expérimenté et, souvent, la seule chose que je réussis à prendre avant que le spécimen ne s'envole, est son dos
J'espère avoir l'occasion de photographier un Cerceris de face et de profil avant la fin de l'été
Gilles, dans l'absolu tu as raison et en descendant vers le sud il faudra sérieusement affiner les critères (ça ne sera pas toujours possible sur photo); mais sans même nous en rendre compte nous faisons continuellement des démarches semblables, en ne nous posant pas la question de savoir s'il n'y a pas une bestiole identique (pour les critères qu'on voit) au Pérou ou à Calcutta ou en Sibérie.
Dans l'exemple d'arenaria, si l'on passe les Pyrénées, ça devient rigoureusement impossible sur photo et très compliqué à la bino.
Pour les autres, même dans le sud, on va s'en dépatouiller dans pas mal de cas (voir le récent flavicornis), mais il faudra généralement des vues plus explicites.
Ici, on peut monter au niveau 4, justement parce que ça n'est pas le sud, sinon, il serait effectivement resté au niveau 3.
Note que j'ai un peu monté le niveau de connaissance en ajoutant l'improbable quinquefasciata.
(Et pour tout dire, je commence à avoir pas mal de choses, et même pour le midi je pense pouvoir dépatouiller bien des cas sur de bonnes photos, mais je trouve inutile d'asséner tous les critères d'un coup, sans que ce soit justifié.)
Jean-François, pour les photos, il n'y a aucune critique: Je sais combien la photo d'hyméno est difficile, probablement bien plus que pour la plupart des autres ordres. Tu nous montres une photo bien nette de l'habitus: c'est déjà beaucoup.
Il faut toutefois reconnaître que ce sont les progrès des photographes depuis les débuts du forum, qui rende maintenant possibles certaines identification qu'on aurait même pas envisagé pouvoir faire un jour il y a 6 ou 7 ans. Certains nous ont habitué à des exploits régulièrement réitérés, on sait donc que c'est (parfois) possible, mais je suis tout à fait conscient que c'est à chaque fois un exploit.
Pour les Cerceris, j'ai un petit avantage avec la piscine :
il y en a pas mal l'été autour d'Aix-en Provence, et ce Genre fait partie de ceux qui ont la fâcheuse habitude de venir se noyer *. Depuis quelques années, j'en recueille en assez grand nombre, et je peux leur tirer le portrait pendant qu'ils se sèchent sur mon doigt. Ce sont des bestioles très résistantes, près de 9 sur 10 survivent à une immersion de plusieurs heures (y compris dans les skimmers pleins de chlore). =>, j'en ai quelques spécimens en bocaux, mais très peu sur le nombre total observé.
* les autres Genres adeptes du suicide en masse par le Baptême : les Polistes, les Ceratina, certains Ichneumonidae, et malheureusement pour la pollinisation, les Halictus (très résistants aussi), Lasioglossum et Dasypoda.