Rapha1 a écrit :C'est l'hivers, elles vivent au ralenti... T'es sûre que c'est bien deux reines et de cette espèce ?
Rapha
"De cette espèce", je répondrais que je ne vois pas ce que ça peut être d'autre.
"2 reines", je suppose, car de ce que je sais de ces bestioles, il n'y a que les reines qui se mettent à l'abri dans le sol et passent l'hiver, tandis que les ouvrières meurent à l'arrivée des premiers froids.
Après, pour l'une comme pour l'autre réponse, c'est mon point de vue, et ce ne serait pas la première fois que je me plante...
Arthropa a écrit :Je n'avais jamais trouvé que des reines isolées jusqu'à présent, et j'aurais pensé qu'elles étaient plutôt en concurrence et du genre à s'entretuer.
Auraient elle raisons de dépenser de l'énergie, pour attaquer ou se défendre ?
Si j'ai bien compris, elles sont en hibernation et protégées du froid, des prédateurs par une pierre...Elles se réveillerons au printemps pour pondre (ici ?) et nourrir seul les premières larves.
Vocabulaire: Les insectes n'hibernent pas, puisqu'ils sont pœcilothermes, ils hivernent. Il n'y a même pas une vraie diapause, juste une quiescence. On emploie d'ailleurs souvent l'abominable barbarisme "hivernation" pour désigner leur hivernage. (Hivernation n'est pas un mot du vocabulaire français, les anglophones me diront si c'est encore une de ces importations inutiles.)
Pour les reines de Vespidae, je ne pense pas qu'il y ait de lutte, car chacune fondera une colonie différente. Ce n'est pas comme les reines d'abeille domestique qui doivent rester seules pour éviter de scinder à l'excès les essaims.
On voit souvent au printemps, lors de la fondation des nids, plusieurs (2, 3 et jusqu'à 7 ou 8) reines de Vespa crabro lécher le même écoulement de sève sans se mener une lutte qui irait à l'encontre de l'intérêt de l'espèce.
Sur le lien que tu nous mets, ça commence mal:
"Un animal que certains considèrent à tort comme un hibernant est l’ours. En effet, bien que ses fréquences cardiaques ralentissent,..." Deux lignes après:
"Les animaux considérés comme hibernants sont : les marmottes, les loirs, les lérots, les spermophiles, les hérissons, le tenrec, le setifer, l’engoulevent de Nuttall, les grenouilles, les lézards, les ours, les castors, les porc-épics, les moufettes, ainsi que certains hamsters, souris, poissons et chauve-souris."
Ça sent le copié-collé mal relu tout ça, sinon, ça dénote d'une grave incohérence de la pensée de l'auteur.
Je ne vais pas m'énerver ensuite sur "hivernation". Ces barbarismes "savants" inventés par des gens qui, ignorant les 9/10 de la richesse du vocabulaire français, inventent des mots parfaitement inutiles ou transposent bêtement des anglicismes mal assimilés, fait partie des rares choses qui me mettent en colère.
Hiverner ensemble, je n'en sais rien. Les chasseurs de carabes le savent certainement mieux que moi, eux qui grattent les souches et les amas de feuilles en hiver. Toutefois je ne vois rien qui les empêcherait de le faire, sans que ce soit pour autant un comportement grégaire. Je ne pense toutefois pas que ce soit fréquent, plutôt le hasard. Il n'y a à ce stade aucun comportement d'exclusion et le peu de compétition qui pourrait se manifester, serait pour trouver le meilleur emplacement dans la niche commune.
De toute façons, V.crabro est une guêpe vraiment pacifique et calme, contrairement aux Vespula qui sont capables de se disputer pour un bout de viande dans notre assiette. Comme je l'ai dit plus haut, même plus tard, à l'époque de la fondation des nids, plusieurs femelles sont capables de se partager sans dispute la même source de nourriture.
possible qu'il y ait plus de compétition entre les ouvrières de colonies différentes lorsque les nids sont arrivé à une activité plus importante.
Renneson le sait probablement.
La biologie des Vespini c'est pas vraiment mon domaine, mais je sais que des observations de reines passant l'hiver en groupe ont déjà été faites, on peut citer notamment : Sanderman, 1936. On the habits of V. vulgaris and V. germanica. Proc. R. ent. Soc. London. 11 : 88-90.
Pour le genre Vespa, Matsuura & Yamane (1990), note page 22 : "les reines de Vespa hiberne à une par cellule, excepté dans certains cas chez V. analis et V. simillima, chez qui des rassemblements de deux ou trois reines ont été cités. En Europe des reines de V. crabro ont été observés hibernant ensemble dans du bois vermoulu (Sanderman, 1936)"