Bonsoir,
Un de mes correspondants me questionne sur ce pompile dont je ne me risquerais pas à en tenter la diagnause comme dit l'un de mes aînés.
Ce pompile a été photographié dans le désert des agriates (Corse). C'était cet été et je n'ai pas d'information plus précise.
L'araignée mesure plus de 20mm. Son identification serait également bienvenue. Cordialement.
Didier.
Didier. : NR : inconnu 8 2005 : Désert des Agriates (Corse) :
- ref:5880
Inconnu : NR : inconnu 8 2005 : Desert des Agriates (Corse) :
- ref:5881
Avec une vue de dessous pour l'araignée. Une lycose ?
Inconnu : NR : inconnu 8 2005 : Désert des Agriates (Corse) :
- ref:5882
A première vue en utilisant la première photo : les tibias 3 sont dentelés et pourvus d'épines.
Je penche donc pour un Pepsinae... soit un Cryptocheilus soit un Priocnemis
Comme je vois que la bordure interne des yeux est blanche...
je dirais donc un Cryptocheilus....
Ensuite il y a un match entre plusieurs espèces car la Corse est le lieu des formes mélaniques... et là ce n'est pas gagné...
Il ne s'agit pas d'Arachnospila esau, compte tenu des tibias dentés, de la forme non massive de la tête, des antennes non massives, de la pilosité de tête non présente...
Comme je tiens à ne pas trop dire de bêtises, je complèterai, après consultation mes documents sur l'identité possible de ce pompile, ainsi que sur le statut de esau...
Fred,
Voici deux images permettant de confirmer la présence de tâches sur le gastre.
La première est un agrandissement de la photo n°5880
Didier. : NR : inconnu 8 2005 : Désert des Agriates (Corse) :
- ref:5913
La deuxième est un agrandissement d'une nouvelle photo que vient de me transmette Didier B.
Inconnu : NR : inconnu 8 2005 : Désert des Agriates (Corse) :
- ref:5914 Cordialement.
Didier.
Sur la photo agrandie, on voit nettement la cellule marginale, et sa forme est bien caractéristique du genre Cryptocheilus, ce qui additionné aux tibias trois nettement crénelés ne laisse aucun doute sur le genre :
Cryptocheilus.
Ensuite, le problème des formes mélaniques reste entier... si il n'y avait pas eu de taches blanches, il y aurait de fortes probabilités que ce soit Cryptocheilus hispanicus.
Maintenant avec des taches sur le gastre deux espèces sont possibles : Cryptocheilus variabilis et Cryptocheilus egregius... si on lit attentivement le texte consacré à hispanicus écrit par Wahis sur les Cryptocheilus de France on s'aperçoit que parfois hispanicus à l'abdomen pourvu de taches (deux spécimens sur l'ensemble des spécimens étudiés)....
donc il faut rester prudent et ne pas mettre un nom sur ce beau Cryptocheilus, à moins de l'avoir en collection (ou des photos complémentaires) et là... nous pourrions commencer par l'énumération des critères afin de résoudre l'affaire...
En outre, il est difficile pour moi de résister à l'idée de dire qu'il s'agit de Cryptocheilus variabilis car j'ai capturé il y a quelques années, un spécimen mélanique de cette espèce dans le désert des Agriates, près de l'Ostriconni.
Pour ce qui est d'Arachnospila esau (Kohl, 1886). Elle appartient au sous-genre Melanospila, et dans ce sous-genre : deux espèces seulement sont bien présentes en France, il s'agit d'Arachnospila holomelas (Costa, 1882) (deux formes une entièrement noire et l'autre avec du rouge) que l'on trouve dans le sud de la France et Arachnospila tyrrhena Wahis, 1982 qui est l'espèce que l'on rencontre en Corse...
Arachnospila esau (Kohl, 1886) semble n'être connue que d'Espagne...
En résumé :
Arachnospila (Melanospila) esau (Kohl, 1886), Espagne
Arachnospila (Melanospila) holomelas (Costa, 1882), France (sud)
Arachnospila (Melanospila) tyrrhena Wahis, 1982, Corse et Sardaigne
Et comme d'habitude l'indispensable Raymond Wahis et son
Sur les espèces sud-européennes du genre Arachnospila Kincaid 1900 (bul. ann. soc. roy. entom. Belgique), 1974, 7-12 p.
qui me semble-t-il est en vente chez Kabourek... avis aux amateurs.
Merci beaucoup pour la démonstration. Cela me permet de progresser un petit peu plus à chaque post.
J'ai quand même l'impression qu'il faut une documentation très volumineuse pour pouvoir être crédible dans le domaine de l'entomologie; et elle est aussi souvent hors de prix.
Il est vrai que bien souvent les documents ne sont pas abordables, du point de vue du prix comme de la rareté, mais il y a toujours le recours à la photocopieuse, à la bonne volonté et aussi au réseau associatif et à leur bibliothèque parfois énorme, je pense en particulier à celle de la Société entomologique de France...
Alors, il ne faut pas trop se décourager, collecter d'abord, puis progressivement choisir un chemin à soi dans se labyrinthe...