On peut mettre un nom PROBABLE sur une photo de bourdon, ce n'est pas une identification, juste une opinion "balistique". Et encore, il faut la localité et la plante butinée... et accepter 20-40% d'erreurs. Et une longue expérience (j'ai identifié environ 300.000 bourdons de tous les continents).
J'ai déjà fait des gaffes monumentales d'identification sur le terrain.
Ceci dit Bombus pascuorum floralis, on peut pas le rater, ni pascuorum intermedius.
shmelej a écrit : Bombus pascuorum floralis, on peut pas le rater, ni pascuorum intermedius.
c'est quoi les criteres ?
j'avais abandonné l'idee d'identifier les bourdons (rumeurs d'infaisabilité), mais si il y en a qui sont faisable je suis preneur de criteres
difficile de refaire un cours à chaque coup. Je me souviens d'avoir communiqué à ce sujet sur Apoidea-Armoricana.
En gros: Bombus pascuorum floralis est le seul bourdons qui ait A LA FOIS:
le dos du thorax roux (souvent avec un triangle noir, f. tricuspis)
les flancs gris clair avec une transition un peu progressive (abrupte chez toutes les ssp d'humilis, très progressive chez tous les muscorum et la plupart des autres ssp. de pascuorum).
les T2-T3 noirs avec plus ou moins de ciliature grise
les T4-T6 roux avec plus ou moins de ciliature grise et qqs poils noirs sur les côtés
le T1 jaune au milieu, ou bien roux, très facilement décoloré chez les vieux exemplaires, avec du poils gris sur les côtés.
les hanches, trochanters et fémurs avec des poils gris, plus ou moins mélangé de noir
la face grise, un peu de roux et qqs poils noirs au vertex.
Bon, tu mémorise ça et tu vois Bombus pascuorum floralis. Y a 240 ssp de bourdons comme ça en Europe, dont une centaine en France.
Attention que ces critères, ça vaut juste localement. Ainsi, par exemple, en Anatolie, dans le N, y a la ssp. paphlagonicus Reinig & Rasmont qui ressemble pas mal à floralis, au NE et en Georgie (Caucase), y a la ssp. rehbinderi Vogt qui ressemble comme deux goutte d'eau à certains exemplaires de floralis qu'on trouve à Liège. La ssp. de l'île de Bornholm dans la Baltique (ça y est j'ai un blanc pour le nom) est aussi comme ça.
C'est là qu'arrivent les limites de l'identification photo: il faut connaître toutes les formes de coloration et leur variabilité. Ca marche pour le gars qui a bourlingué, qui a vu tout ça et qui l'a mémorisé. Le tchelovek moyen peut pas le faire, même avec la meilleure volonté du monde!
La démarche Apoidea-Armoricana a été de collecter et de faire une grande séance annuelle de vérification croisée des déterminations. C'est ça qui est efficace.
Maintenant, au milieu de cet océan de confusion, y a quelques ilots de salut: en France, il doit y avoir une quinzaine de formes facile à identifier en photo sur une centaine présentes. Voici une liste:
B. hypnorum (formes claires)
B. distinguendus (femelle)
B. Pascuorum floralis
B. pratorum (formes claires)
B. argillaceus femelle (faut qu'on voie bien l'abdomen)
B. rupestris femelle dans certaines positions
B. confusus mâle si la photo est bien nette
B. vestalis femelle (faut qu'on voie bien l'abdomen)
B. campestris femelle, certaines formes
B. sylvarum (à condition qu'on voie bien l'abdomen)
B. veteranus (idem)
B. terrestris lusitanicus (faut qu'on voie les pattes)
B. lucorum mâle (pas les formes sombres)
B. magnus femelle vue de profil et pas dans les Pyrénées
B. cryptarum cryptarum femelle vue de profil et pas dans le Massif Central
B. monticola (formes claires)
B. gerstaeckeri
Est-ce qu'on sait si les différentes sous- espèces de B.pascuorum en Gaule sont interfécondes comme chez A. mel où l'italienne et la noire sont très différentes en aparence et en comportement et sont interfécondes.