[Calamobius filum] Calamobius filum : larve de dernier stade.
Messagepar jules d'oc »
Pour DG. et bien d'autres voici la larve du plus petit représentant de la tribu des Agapanthiini ,saisie sur éteule d'Avoine sauvage et en attente au niveau du collet - petite loge sur pied de 12 cm de long ,la larve très mobile mesure en extension 12 mm !
jules d\'oc : France : 5 11 2007 : Bizanet : 11
altitude : inférieure à 100 m - taille : 12 mm en extension
Salut,
Une éteule d'avoine avec larve à l'intérieur est-elle reconnaissable de l'extérieur ou bien faut-il les ouvrir toutes pour découvrir s'il y a oui ou non une larve
David
Je recherche toutes données sur les Tenebrionidae de Guyane.
Pour découvrir la larve et la conduire jusqu'à l'imaginose il te faut bien regarder lorsque tu te trouves devant un groupement d'Avoines sauvages:les tiges occupées sont toutes sectionnées à des hauteurs variables et en général au dessus d'un noeud,mais de plus en s'approchant de très près tu n'auras pas de peine à voir un minuscule tampon de copeaux et pour passer l'hiver la larve s'enfonce dans le collet qu'il faut ouvrir avec précaution - et si le sol est trop détrempé elle monte dans le tuyau et s'isole alors dans un segment plus ou moins long horizontalisé dans la litière,bi-obturé et souvent emporté à distance par le vent (et oui en l'occurence c'est bien un fétu de paille !)...tu trouveras sans aucun doute dans la mesure où l'insecte évolue dans ta région.
Afin de faciliter les recherches de DG.,typhaeus et bien d'autres voici un indice de surface permettant de localiser quelque larve de C.filum sur Avoines sauvages avec représentation d'un bouchon typique,fait de fibres empruntées au substrat ! - mais attention la larve est immobilisée au collet sur un coussinet de sciure compactée et il faut retirer éteule et racines avec précaution afin de la récolter sans dommage,avec un peu d'expérience une telle quête reste facile...indiquant qu'un Hyménoptère nuisible aux céréales adopte une industrie semblable (Cephus pigmaeus L.,très bien décrit dans l'ouvrage de A.Balachowki et L.Mesnil),bien que sur les Avoines sauvages il soit rarement rencontré.D'autres documents datant d'hier sont à votre disposition,glanés en quelques minutes en bordure d'un chemin détrempé...
Si l'obturation aérienne des chaumes est en soi remarquable pour une larve d'aussi petite taille,le travail souterrain n'en demeure que plus étonnant : de fait lorsque la pleine croissance a été acquise (en gros en l'espace de 3 mois) la larve s'immobilise au collet après avoir consommé la racine initiale et se situe au contact d'un bouchon inférieur dans l'attente de sa nymphose,pôle céphalique vers le haut - mais reste constamment mobile,y compris lors des grands froids,régulant ses paramètres vitaux par des mouvements d'avançée ou de recul selon les conditions atmosphériques ambiantes...et le berceau de nymphose se résume à un bref segment compris entre le premier noeud affleurant le sol et les racines fasciculées restantes,d'où la difficulté de toute recherche en période hivernale et en voici une simple illustration ! ...
Et cette larve délicatement délogée de son abri souterrain se conforme aux habitudes de ses congénères s'inscrivant dans le Genre Agapanthia,pour migrer très rapidement vers l'apex de la tige et vient alors buter sur le bouchon aérien,recule avec aisance ou se retourne tout simplement afin de se dissimuler dans son étui protecteur...et que j'avais obturé avec les moyens du bord lors du premier cliché en date du 7.11.2007 ! ...
Alors diapause ou pas diapause pour ces larves endophytes ? - hier par temps maussade faisant suite à de fortes précipitations je me suis rendu dans un secteur que je connais bien;et il était temps,vu que le gyrobroyeur avait déjà fait place nette bien au-delà des talus! - donc le précédant à la hâte je n'ai eu aucune peine à récolter ces chaumes occupés,en gros une dizaine,tous ouverts sur le champ:les larves se tenaient au contact du bouchon aérien,au sec si je puis dire.Et de fait par capillarité le segment enraciné où elles se situent habituellement était gorgé d'eau,ceci démontrant à l'évidence que leur constante mobilité jusqu'à la nymphose leur est indispensable et dans le cas précis afin d'échapper à la noyade...et j'en ai saisi une image que je présenterai dès que possible,précisant pour ceux que cela intéresse que les nymphes sont elles aussi très mobiles et l'on en imagine le pouquoi.
Et voici donc l'une de ces larves d'aiguillonnier en situation de "mise au sec"sur chaume enraciné et à 20 cm de la litière;et pour la petite histoire il faut rappeler qu'il s'agissait là de sa dénomination attribuée par les agriculteurs victimes de ses ravages en 1845 dans l'arrondissement de Barbézieux,en Sud Charente (départ.16).Cette maladie de l'aiguillon touchant les blés et détruisant les récoltes n'a semble-t-il plus eu de lendemains suite au copieux rapport de Guérin-Méneville,présenté devant la Société entomologique de France dans sa séance du 10 février 1847! - et ainsi fut ouverte une nouvelle coupe avec ce que l'auteur en question décrivit sous le vocable de Saperda (Calamobius) gracilis,l'étymologie de ce Calamobie signifiant "qui vit dans les chaumes",l'évolution de la systématique ayant conduit à la dénomination actuelle,la Saperda filum (Rossi,1790) l'ayant emporté sur celle de gracilis (Creutzer,1799)...