Bonjour,
Certes, l'Ouest de la France est régulièrement le théâtre d'observations d'espèces méditerranéennes, mais pour un
Cupido decoloratus ça fait vraiment loin de son aire de répartition. Ça ne voyage pas aussi loin qu'un Monarque ou une Belle-Dame...
Quelques commentaires :
1) GBIF, ce n'est pas une parole d'évangile. Il y a des erreurs d'identification, de quelques-unes à plus de 10 % [d'après un de mes amis spécialisé dans les punaises, ça flirte avec les 30 %]. Pour les espèces plus ou moins
cryptiques, ce n'est pas rare (j'en ai repéré sur les
Watsonalla). Ça n'a rien d'étonnant : même quand on est un spécialiste, on ne peut pas connaître toutes les espèces de son groupe d'élection, en particulier loin de chez soi. Quant aux collections des musées, la
diagnose d'origine est conservée [la conservation des artefacts, c'est le rôle d'un musée]. Si le collecteur s'est trompé ou si l'espèce n'était pas décrite à son époque, l'étiquette d'espèce est fausse. J'ai souvent vu ça.
2) il faudrait étudier le contexte biohistorique [concept développé par feu mon ami Christian Perrein].
2a) À cette époque, certaines espèces étaient distribuées très différemment d'aujourd'hui. Maintenant, tout est perturbé par le changement climatique, les destructions de biotopes et les espèces "invasives".
2b) Il y avait de nombreux échanges entre collectionneurs, ce qui pouvait donner lieu à des erreurs d'étiquettes. C'est attesté dans l'Ouest de la France, en particulier pour les multiples dons du commandant Daniel Lucas, dont on retrouve de nombreux spécimens dans d'autres collections, parfois étiquetés par erreur à Auzay (Vendée), qui était son lieu de résidence [donc du cachet de la Poste

].
2c) Il ne faut négliger les erreurs d'étiquettes liées à un voyage lointain couplé avec un mélange dans les papillotes ou un mauvais référencement sur l'étaloir [j'ai déjà vu, encore de nos jours].
Bref, je reste sur un
Cupido alcetas probable.