Il s'agit bien d'un Barypus, le mien fait partie de ceux, largement majoritaires, qui ont trois soies de chaque côté du pronotum. J'aurais franchement espéré qu'il n'en ait que deux, et j'ai été heureux un quart de seconde car il n'en a que deux du côté gauche...mais cela signifie simplement qu'il a perdu la troisième, bien présente du côté droit.
Seule la bino peut révéler ces détails, c'est pourquoi je ne poste pas de photos supplémentaires. Du reste, toutes les soies disparaissent dès que l'on cherche à éclaircir la photo.
J'ai penché un moment pour Barypus dentipenis (sic), dont il a plusieurs caractéristiques. Mais je n'ai pas été aidé, en raison d'une contradiction dans la description. En effet, l'auteur affirme que les élytres de cette espèce sont dépourvues de stries, et dans la même phrase poursuit en établissant que seul l'interstrie 9 possède des soies ( élitro sin estrías, con setas sólo en la 9 interestría). J'avoue ma profonde stupéfaction en constatant qu'un scientifique puisse penser qu'il peut exister des interstries alors qu'il n'existe pas de stries. Mon interprétation personnelle est qu'il doit s'agir d'une maladresse, et que le descripteur a voulu dire que l'ensemble stries/interstries est assez effacé. C'est le cas de mon spécimen, qui effectivement comporte quelques soies sur le dernier interstrie, mais avec ce genre d'interprétation un peu libre on ne peut pas vraiment conclure sur l'identité du bestiau.
J'ai également été plus qu'étonné par l'orthographe donnée à cette espèce, avec un seul n à dentipenis. Je me suis demandé si l'auteur n'avait pas voulu masculiniser le célèbre mythe du vagin denté, mais j'ai abandonné cette hypothèse en constatant qu'il décrivait également Barypus sulcatipenis avec un seul n. Je me suis donc rabattu sur d'autres explications: ou bien le scientifique en question est vraiment peu familiarisé avec le latin entomologique, ou bien il avait abusé du Pisco, le cocktail national chilien, dont je confirme au passage que, bien préparé, il émerveille les papilles.
On peut donc conclure à Barypus sp., je me déclare incapable d'aller plus loin dans l'ID.
Encore merci à Lukas pour l'excellente piste.
Prendre son courage à deux mains, c'est toujours plus facile, lorsqu'on est ambidextre.