J'ai trouvé hier (26/02/2024), sur la commune de la Limouzinière (44), un gros acarien tout blanc.
On m'a orienté vers les Trombiculidae, mais au-delà de cette famille il devient ardu de se frayer un chemin jusqu'à l'espèce dans la biblio... alors j'en viens à vous demander de l'aide pour essayer d'en tirer quelque chose !
Peut-être est-ce un indice : il se trouvait dans une colonie de Lasius flavus également occupée par de nombreux Platyarthrus hoffmannseggii.
Merci d'avance !
Pierre Chevillard : France : La Limouzinière : 44310 : 26/02/2024
Altitude : NR - Taille : Non mesuré Réf. : 337196
Pierre Chevillard : France : La Limouzinière : 44310 : 26/02/2024
Altitude : NR - Taille : Non mesuré Réf. : 337197
Génial cet acarien, quelle allure !
Il ressemble un peu au Leptotrombidium russicum de ce document, mais je t'avoue que je ne sais pas du tout si c'est bien ce genre là.
Je vais contacter Joanna Makol, elle pourra peut-être nous éclairer.
Avec plaisir !
Oui ils sont superbes, et il y en a de toutes formes.
Joanna m'a déjà répondu. Il s'agit bien de cette famille (mais ça tu le savais déjà). Les larves parasitent les oiseaux et les mammifères, tandis que les adultes sont des prédateurs libres et sont difficiles à détecter dans la nature. Tes informations sur son habitat sont donc précieuses !
Pour le genre, il en existe plusieurs en Europe et ils ont tous le même type d'habitus. Elle rajoute que si c'est possible, elle pourrait examiner ta bête sous microscope pour avoir une idée plus précise de son identité. Mais je ne sais pas si tu en as prélevé ?
Super pour la confirmation de la famille et toutes ces précisions.
J'ai effectivement récupéré cet individu pour un passage sous bino afin de me faire une meilleure idée de ce dont il pouvait s'agir.
N'ayant pas de quoi le conserver comme il se doit, il s'est bien recroquevillé depuis mais semble encore entier, alors l'envoi pour examen sous microscope paraît envisageable.
A priori il faudrait qu'il ait été conservé dans de l'alcool pur à 70 degrés (elle m'avait dit ça il y a un moment, mais je ne sais plus si c'était pour pouvoir faire des analyses adn par la suite ou si c'était également nécessaire pour un examen microscopique). Il est dans quoi là, dans une boite à l'air libre ?
Juste pour savoir, comme ça je vois avec elle s'il est possible d'en tirer quelque chose ou pas
Bonjour, voici le résumer de l'enquête menée par Joanna.
J'ai envoyé l'acarien en Pologne afin que Joanna Mąkol puisse y jeter un œil. Il est arrivé à destination tout sec et recroquevillé, mais sans moisissure et étonnamment bien conservé ! Joanna a donc pu réaliser les préparations nécessaires à l'analyse. À priori, les caractéristiques morphologiques laissaient penser qu'il n'appartiendrait pas à l'un des genres les plus courants ("comme Leptotrombidium, Neotrombicula, ou Hirsutiella"). Il faut cependant savoir que la grande majorité des genres de Trombiculidae ne sont connus que via leurs larves ! La diagnose est donc plus prometteuse lorsque nous avons ces dernières en main, ce qui n'est pas le cas ici.
L'analyse moléculaire a pu être réalisée, et les résultats sont tombés. Joanna a réalisé l'alignement de sa séquence génétique avec les quelques séquences de références disponibles en base de données, et il s'est avéré que le spécimen révèle environ 80 % d'identité avec les genres les plus fréquents d'Europe, ce qui le rend susceptible de représenter encore un autre genre comme pressenti.
Malheureusement, étant donné que le spécimen ne correspond à aucun des genres relativement bien reconnus, il est impossible de l'identifier même au genre. Le fait est que la connaissance de plus de 90% des espèces se limite aux stades larvaires...
En résumé, à moins que la larve de l'espèce puisse être trouvée et reconnue ou que les séquences ADN de références soient disponibles ("pour faire correspondre les larves aux formes post-larvaires hétéromorphes"), toute autre inférence serait trop risquée.
Tout espoir n'est donc pas perdu, la découverte de nouveaux spécimens pourra permettre de faire avancer l'enquête et les connaissances.
J'ai d'ailleurs trouvé un second individu à priori morphologiquement identique à Geneston (44) peu de temps après. Cette fois encore, il se trouvait parmi des "Lasius sp. jaunes", sous une roche au sol... Ça devient suspect, et ce serait très intéressant si non fortuit. Je l'ai mis cette fois dans un mélange d'alcool, mais j'ai peur qu'il soit moins bien conservé que le premier spécimen. Je devrais l'envoyer à Joanna prochainement ! To be continued...