[Agonum (Melanagonum) afrum] Un spécialiste des produits issus de l'agriculture en afrique subsaharienne

Insectes à élytres, les scarabées, coccinelles, charançons, carabes, etc. forment l'ordre le plus diversifié au monde.

Animateur : Lysbeth d'Alys

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DPascal
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[Agonum (Melanagonum) afrum] Un spécialiste des produits issus de l'agriculture en afrique subsaharienne

Message par DPascal »

 
Un Agonum noir très commun, mais aussi extrêmement variable.
Hormis la forme, on voit bien la structure endophallique caractéristique donc impossible de ce tromper.
La taille conséquente de l'édéage permet une photo correcte avec l'objectif macro.
Le médium d'inclusion c'est du mastic de Chios à l'indice de réfraction légèrement plus élevé que celui de l'euparal. Ce médium ne se vend pas prêt à l'emploi, il faut le réaliser soi-même.
L'edeage sur la photo est strictement à la même échelle que son propriétaire. Ça pourrait peut-être aider Patrick sur ce Sujet pour comparer les rapports taille edeage/taille bestiole.

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Pascal De Bleeckere : France : Beuvry-la-Forêt : 59310 : 01/05/2001
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dkeith
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Message par dkeith »

je serais très preneur d'une explication détaillée sur le mastic de Chios.....
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D.Terminator
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Message par D.Terminator »

Très belle préparation de l'édéage :0024:
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DPascal
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Message par DPascal »

dkeith a écrit :je serais très preneur d'une explication détaillée sur le mastic de Chios....
Oui, je vais faire, mais je suis plutôt maladroit en écrit et mauvais pédagogue.

D'ailleurs, j’en avais déjà discuté, mais je ne sais plus dans quel ancien post. Il me semble même qu'on s’est foutu de moi à demi-mot quand j’avais évoqué la formation instantanée d’une « peau » à la surface de la goutte lors de son dépôt sur la paillette. :roll:
Dterminator a écrit :Très belle préparation de l'édéage
Merci, ça fait vraiment plaisir venant de la part du spécialiste en la question que vous êtes.
Je les prépare tous de cette façon depuis mes débuts en entomologie. J'estime que c'est le premier savoir-faire à acquérir lorsqu'on débute la détermination des coléoptères (merci Jeannel et Colas). Ce n’est pas sorcier, juste de la méthode, de la patience et du doigté que l'on acquiert facilement au fil des montages, mais je ne vous apprendrai rien. :wink:
C'est là qu'on peut voir à quel point les dessins de Schmidt sont admirablement précis.
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Nico
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Message par Nico »

je rebondis sur ce post.

Etant absolument pas doué pour préparer les édéages, j'aimerais vraiment avoir un retour d'expérience ou un protocole pour savoir les préparer, les conserver, les photographier.
et encore je ne parle pas des organes femelles... (même en l'écrivant j'ai envie de me répondre sur cette phrase :0007: ).

bref n'hésitez pas, tout ceux qui savent le faire, d'ouvrir un post dans truc et astuce pour nous les débutants.
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pat64
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Message par pat64 »

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Patrick Deyroze : France : Laruns : 64440 : 12/07/2021
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"Ça pourrait peut-être aider Patrick sur ce Sujet pour comparer les rapports taille edeage/taille bestiole."

Voili voilà

Son edeage est vraiment plus petit, par rapport à celui de ta photo
Pat
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DPascal
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Message par DPascal »

Pat64 a écrit :Son edeage est vraiment plus petit, par rapport à celui de ta photo
Bonsoir Patrick,

Parfait, cet A. afrum aura bien servi et c'est pour ça que je l'ai posté.
Si la bête et sa zigounette sont vraiment à la même échelle, on peut valider A. hypocrita (que je n'ai pas)
Dterminator avait vu juste.
Modifié en dernier par DPascal le mercredi 30 mars 2022, 18:24, modifié 1 fois.
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DPascal
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Message par DPascal »

Nico a écrit :un protocole pour savoir les préparer, les conserver
ça a déjà fait l'objet d'un post(s) sur le forum.
Franchement rien de compliqué.
Si tu as le guide de l'entomologiste de G. Colas, c'est déjà très bien expliqué page 277.
Je résume ma façon de procéder :
1 Extraction de l'édéage sans dégât (très facile chez les carabiques)
2 Brève ébullition dans une solution aqueuse de potasse caustique ou à froid quelques heures pour les pièces fragiles.
3 Neutralisation à l'acide acétique
4 Rinçage à l'eau distillée
5 Passage dans l'alcool. Il faut y aller progressivement pour les pièces fragiles comme par exemple les spermathèque de curcu qui peuvent se recroqueviller, imploser. Donc un premier bain dans un mélange tant pour tant eau-alcool suivit d'un autre bain dans l'alcool à 95°.
6 Enfin inclusion dans une résine. La aussi, pour les petites pièces très fragiles peu chitinisées, (organe presque étanche comme une spermathèque de curcu), je préconise un passage dans une goutte de médium très dilué quasiment liquide qu'on laisse ce concentrer par évaporation. C'est nécessaire afin que la résine pénètre facilement, sinon l'alcool fuit l'organe plus vite qu'il n'est remplacé par le médium et même problème qu'à l'étape 6, déformation de la pièce.
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DPascal
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Message par DPascal »

Dkeith a écrit :je serais très preneur d'une explication détaillée sur le mastic de Chios.....
Voilà,

Je n’ai rien inventé. C’est dans le précis de microscopie de Maurice Langeron (1925) qu’il est fait allusion à ce milieu de montage sans explication précise pour sa réalisation. Auparavant je faisais mes montages dans le baume du Canada avec tout ce que ça implique du point de vue de la santé (vapeur de xylène, acide phénique) et des contraintes liées à une déshydratation poussée.
Il me fallait donc une résine acceptant les objets sortant directement de l’alcool à 95°, acceptant donc les traces d’eau.

Le mastic est une résine comestible issue du lentisque (Pistacia lentiscus) cultivé sur l’île grecque de Chios. Elle est utilisée en confiserie, en cosmétique, dans le traitement des ulcères gastriques liés à Helicobacter pylori (qu’elle élimine) et dans la réalisation de vernis fins pour les peintres. Elle se présente sous forme de « larmes » solides, transparentes ou translucides.
Après dissolution dans l’alcool à 95° et une décantation de plusieurs jours, il reste un dépôt blanc non soluble au fond du bocal. Il suffit alors de siphonner précautionneusement la partie limpide avec un tube capillaire, puis de laisser le liquide clair se concentrer par évaporation* à l’abri de la poussière jusqu’à consistance sirupeuse. Ce milieu de montage ne conserve pas les colorations, mais on s’en fout pour les génitalia.

Il y a quand même un inconvénient non évoqué par Langeron ; à peine la goutte de résine déposée sur la paillette, il se forme un film à sa surface, une sorte de nanomembrane (oui, la peau :) ) qui gêne le positionnement des pièces. Sa « file » souvent quand on retire la minutie et il faut mouiller la surface de la goutte avec une microgouttelette d’alcool pour limiter le déplacement de l’objet qu’on y a déposé. C’est parfois une prise de tête et il m’est difficile d’expliquer clairement par écrit comment je procède. C’est un peu empirique mais ça fonctionne.
Ce problème de surface qui sèche instantanément je l’ai résolu partiellement en utilisant de l’isopropanol à 99% comme solvant à la place de l’alcool. Ça tombe bien parce que depuis la retraite je n’ai plus accès à l’alcool à 96. L’achat d’alcool pur étant impossible pour un particulier.
Par rapport à l’alcool, la dissolution dans l’isopropanol est quasi complète.
Le liquide obtenu après décantation variait au fil des jours du trouble au limpide en fonction de la température ambiante et j’ai bien failli tous jeter, mais une fois bien sirupeux, le médium reste parfaitement limpide. Il y a toujours formation de cette fine membrane, mais elle se forme moins vite et elle est plus pénétrable.

Sur un certain site dédié à la microscopie, ce milieu est considéré comme « dépassé » et susceptible de s’opacifier dans une atmosphère humide. Je n’ai jamais eu ce problème, mais j’ai fait un test avec un montage placé dans un bocal fermé saturé en humidité. Effectivement après un certain temps on n’y voit plus rien, la résine devient opalescente, mais tout rentre dans l’ordre en quelques heures une fois le montage remis en atmosphère « normale ».
Nous ne sommes pas sous les tropiques. On ne critique pas sans avoir expérimenté.

Le prix varie suivant la taille des larmes et la couleur. Une pharmacie m’a proposé 1 kg de larmes dites de mauvaise qualité pour 60 euros, parce que sale, jaune et à larmes non calibrées. J’ai sauté sur l’occasion. Faites le calcul, quand on pense au prix du petit flacon d’euparal. Et en plus on doit le faire réduire de moitié parce que trop fluide. Imaginez le volume insignifiant de la partie solide obtenu après évaporation totale du solvant.
Avec 1 kilo de mastic, à moins de gaspiller, vous en avez pour la vie.
J’ai des préparations d’une trentaine d’années et la résine n'a subi aucune altération de couleur et de limpidité.

*Ne pas mettre en plein soleil pour accélérer le processus d’évaporation sinon ce médium prend une couleur ambrée comme l’euparal. Une concentration à l’abri de la lumière, donne un médium jaune très pâle.
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pat64
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Message par pat64 »

Merci jeune et à bientôt sur les pentes des Pyrénées :D
Pat

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